Une étude fait douter de la présence d'océans sur Mars
Citation:
Paul Recer
Associated Press
Washington
Une récente étude n'a décelé aucun signe de formation calcaire sur Mars, laissant penser que la planète rouge n'a jamais hébergé de mers ou d'océans, mais sans doute plutôt des glaciers. Mais les chercheurs n'excluent pas pour autant que la vie puisse s'y développer.
L'un des instruments de recherche de la sonde Mars Global Surveyor de la NASA, un spectromètre d'émission thermique- conçu pour déterminer les propriétés du sol et des roches de Mars en prenant des images de la planète dans le spectre infrarouge- a scruté la totalité de la planète, ne détectant que d'infimes traces de calcaire, selon l'un des coauteurs de l'étude, Philip Christensen, chercheur à l'Université de l'État de l'Arizona.
Ces résultats signifient, a-t-il expliqué, que Mars n'a jamais abrité de vastes étendues d'eau et infirment la thèse de certains scientifiques à ce sujet.
«En fait, au lieu de parler d'océans, nous devrions parler de glaciers, a ajouté le chercheur de l'Arizona. Un océan glacé ne peut pas former de calcaire. Je pense que Mars contient beaucoup d'eau, mais elle est froide et gelée la plupart du temps. C'est ce qu'indiquent nos observations.»
D'autres experts de la planète estiment que cette étude fait avancer le débat sur la présence d'eau à la surface de Mars: où l'eau est-elle allée, et surtout comment des lits de rivière, des gorges incurvées ou des deltas ont-ils pu se dessiner sans l'aide d'une grande quantité d'eau en mouvement?
Matt Golombek, un géologue de l'agence chargée du programme d'exploration de Mars de la NASA, juge que l'étude est à cet égard «vraiment très importante».
Selon lui, des éléments semblent attester la présence d'eau mouvante sur Mars, ce qui serait impossible aujourd'hui en raison de l'épaisseur réduite de l'atmosphère et des températures extrêmement basses. Cela laisserait penser que Mars était auparavant plus chaude et plus humide, avec une atmosphère plus chargée en dioxyde de carbone, une hypothèse que vient contredire l'étude des chercheurs de l'Arizona.