Les sept passagers du bathyscaphe russe sains et saufs dimanche 7 aout 2005, 9h09
PETROPAVLOVSK-KAMCHATSKY, Russie (AP) - Le soulagement, après trois jours d'angoisse. Les sept membres d'équipage à bord du sous-marin de poche russe, remonté dimanche à la surface au large de la péninsule du Kamtchatka avec l'aide de la marine britannique, sont sains et saufs.
Selon le porte-parole de la marine russe Igor Dygalo, la santé des membres de l'équipage du bathyscaphe AS-28 semble satisfaisante. Après avoir été examinés par des médecins militaires sur un premier bateau, ils ont ensuite été transférés sur un plus gros navire pour regagner terre.
Les six marins et le représentant de la société ayant fabriqué le bathyscaphe étaient menacés par le manque d'oxygène. Ils ont passé ces journées dans des températures basses et avec un minimum de mouvements, pour économiser leurs réserves au maximum.
"L'équipage a ouvert l'écoutille lui-même, est sorti du bathyscaphe et est monté à bord d'une vedette rapide", a expliqué à la presse le contre-amiral le contre-amiral Vladimir Pepeliaïev, numéro deux de l'état-major de la marine.
"Selon les premières indications, leur état est satisfaisant". "Je ne peut que remercier nos collègues anglais pour leur travail et l'aide qu'ils nous apportée pour mener à bien cette opération dans le temps dont nous disposions, c'est-à-dire avant que les réserves d'oxygène ne s'épuisent".
A bord de l'AS-28, l'attente a été tendue. Les marins ont enfilé des combinaisons thermique pour se protéger dans une température de cinq degrés centigrades. Ils n'avaient que des contacts sporadiques avec la surface pour économiser l'électricité. "L'équipage a été très résolu, très professionnel. Leur assurance leur a permis de garder l'air et d'attendre les secours", a expliqué le contre-amiral.
L'AS-28 a effectué une remontée d'urgence et a refait surface vers 16h26 locales (00h26 GMT), selon les agences ITAR-Tass et RIA-Novosti. Le sous-marin de poche était coincé depuis jeudi par 190 mètres de fond dans le Pacifique. Le robot sous-marin téléguidé britannique Super Scorpio avait coupé les câbles qui empêchaient le bathyscaphe long de 13,2 mètres de bouger dans la baie de Beriozovaïa.
Selon les autorités russes, le petit vaisseau participait à un exercice de combat lorsqu'il s'est retrouvé coincé dans un système d'antennes sous-marines qui fait partie d'un réseau de surveillance côtière. Ce système est ancré au fond avec des poids d'environ 66 tonnes, selon la presse.
Cet accident est intervenu cinq ans après le drame du Koursk. Une explosion à bord lors de manoeuvres en mer de Barents avait provoqué le naufrage du vaisseau et les décès de ses 118 hommes d'équipage. Certains des marins avaient survécu de longues heures après le naufrage. La tragédie avait provoqué une émotion considérable en Russie, suscitant dans l'opinion publique de très vives critiques vis-à-vis des autorités russes pour la gestion de cette crise, entre mensonges, silences, contradictions et refus de recourir à l'aide étrangère avant qu'il ne soit trop tard.
Si le président Vladimir Poutine n'avait dimanche matin pas commenté en public la crise du bathyscaphe, le ministre de la Défense Igor Ivanov s'est pour sa part rendu sur place samedi.
Source :
Associated Press (AP)