Selon le physicien Jean Hladik, le génial inventeur de la théorie de la relativité aurait pillé sans vergogne les découvertes d'Henri Poincaré.
Depuis la lointaine époque de ses études, Jean Hladik, universitaire, spécialiste de physique théorique, auteur de plusieurs ouvrages sur la relativité, trouvait que quelque chose clochait dans la façon dont cette relativité était enseignée. Et sa paternité un peu trop unanimement attribuée au fameux Albert Einstein. Lui-même, il y a quatre ans, signait encore un ouvrage intitulé : « la Relativité selon Einstein », mais il s’y efforçait déjà de « rendre à Poincaré ce qui est à Poincaré ». Depuis, Hladik a poursuivi ses investigations, et il se décide à publier un livre carrément sacrilège, qui devrait faire un vacarme pas du tout relatif après les torpeurs de l’été, dont le titre n’est rien moins que : « Comment le jeune et ambitieux Einstein s’est approprié la relativité restreinte de Poincaré » (Ellipses).
Au contraire de la plupart des spécialistes, Jean Hladik est allé aux sources. Il a lu les publications « totalement ignorées » d’Henri Poincaré, physicien génial et mathématicien « bien meilleur qu’Einstein », et y a
trouvé noir sur blanc tous les éléments de la relativité restreinte, depuis la « limite infranchissable » de la vitesse de la lumière jusqu’au concept d’« espace-temps ». En passant par le ralentissement des horloges en
mouvement, la contraction des corps dans le sens de leur déplacement et l’impossibilité de définir de façon absolue la simultanéité de deux événements distants. Ainsi tout y est, sous la signature de Poincaré, dans des textes publiés entre 1898 et le 5 juin 1905. Or le 30 juin 1905 les « Annalen der Physik » recevaient le manuscrit du fameux article fondateur de la relativité restreinte, signé Einstein. Un article qui, selon Hladik,
n’apporte « rien de nouveau » par rapport aux écrits de Poincaré. Et s’abstient de fournir la moindre référence aux travaux de ce dernier. Dès lors, la question se pose : Einstein a-t-il tout redécouvert tout seul ? Ou bien a-t-il sciemment et honteusement pompé Poincaré ?
Pour Jean Hladik, après enquête minutieuse, le doute n’est plus permis, et seule la seconde hypothèse tient la route. Car non seulement Einstein lisait parfaitement le français, mais de plus, à l’époque des faits, il
tenait, justement dans les « Annalen der Physik », une rubrique consistant à faire le compte-rendu des articles parus dans certaines revues scientifiques étrangères. Dont comme par hasard les « Comptes rendus de l’Académie des Sciences de Paris », où était paru le 5 juin 1905 l’article le plus abouti de Poincaré sur le sujet. Le grand Albert ne pouvait donc pas ne pas en avoir pris connaissance. Or, à l’époque, raconte Hladik, Einstein était en pleine galère. Il avait obtenu avec peine un diplôme de professeur de lycée, s’était vu à trois reprises refuser sa thèse de doctorat, et cherchait à se faire remarquer « en exploitant les idées des autres ».
En l’occurrence, il a magnifiquement réussi son coup, et Hladik résume à sa façon : « Le chat Poincaré, à la patte délicate, a tiré les marrons du feu relativiste au profit du singe Einstein qui, sans vergogne, les
croqua, illustrant ainsi la célèbre fable de Jean de La Fontaine. »
Puis la « chape de plomb de l’histoire » s’est mise en place, et il a fallu presque un siècle pour qu’elle se fissure. Ce à quoi François de Closets, que cite Hladik, s’était déjà attelé dans sa récente biographie
d’Einstein (« Ne dites pas à Dieu ce qu’il doit faire » Seuil) en constatant : « Poincaré tenait en main toutes les pièces du puzzle. »
D’où l’occultation absolue et tenace de Poincaré, auquel Einstein ne rendra un laconique hommage qu’en 1955, deux mois avant de mourir : il ne voulait pas apparaître comme le simple « metteur en scène » des idées d’un autre. Toutefois, après la mort de Poincaré en 1912, Einstein avait eu le temps de se rattraper et de faire ses preuves. Car jusqu’à nouvel ordre il reste l’auteur de la relativité générale, celle qui inclut le rôle de la gravitation. Ce n’est pas un mince titre de gloire, et Jean Hladik, emporté par sa détestation, a tort de ne pas le rappeler : Albert n’était pas nul à ce point...
En dehors de ça il y a la polémique sur ce qui lui a permis d'avoir le prix Nobel , soit l'effet photo-électrique:
Un peu comme pour Einstein dont on a fait le symbole de la science, alors qu'il a probablement acheté la théorie de la relativité à sa première femme Mileva Maric, une serbe.
( En fait selon un reportage que j'ai vu elle aurait rapporté l'idée à Einstein après avoir vu l'expérience en Allemagne ou en Autriche )
De même l'attitude assez discutable que ce "symbole de la sagesse" a eu avec Mileva Maric et leurs deux enfants est soigneusement occultée.
Une fille naîtra discrètement, en 1902, en Serbie, loin des regards zurichois et de la famille Einstein. Lieserl, c'est son nom, disparaît de l'existence du couple en quelques mois. Elle ne réapparaîtra que récemment, lors de la publication des fameuses lettres à Mileva. Albert n'en a jamais parlé, Mileva non plus. Voilà un secret bien gardé. Qu'est devenue la fille d'Einstein, sans doute adoptée en Serbie au début du siècle? Mystère.
Autre chose :
A New York, le 26 juin, Sotheby's a mis en vente sans succès neuf lettres d'amour d'Einstein à Margarita Konenkova, écrites entre 1945 et 1946. Cette mystérieuse dame, mariée à Sergueï Konenkov, un sculpteur russe, rencontra Einstein dans les années 30. Son job, d'après les Mémoires de l'ex-espion Pavel Soudoplatov, publiés en 1994, était de séduire toutes les grosses têtes qui pensaient bombe atomique à l'ouest.
1er article :
Fabien Gruhier : Le Nouvel Observateur du 5 août 2004
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