L'armée Géorgienne aurait tout à fait pu infliger de sérieuses pertes aux Russes (et ils l'ont fait, puisque officieusement 200 Russes seraient morts dans le conflit, ce qui n'est pas rien vis à vis des standards occidentaux), mais elle ne s'attendait pas à une réponse d'une telle ampleur
Son équipement n'était pas non plus adapté à l'intensité du conflit, sauf semble-t-il en matière de défense AA (antiaérienne) puisque la VVS a perdu une dizaine voire une quinzaine d'appareils, là aussi, ce n'est pas rien.
Les Russes ne sont pas des combattants amateurs, loin de là. La 58e armée fait figure d'exception puisque elle compte dans ses rangs de nombreux paramilitaires (bataillons Vostok composé de tchétchènes, volontaires cosaques etc)
Les meilleures unités de l'armée fédérale (les fameux VDV, les paras, ou encore les unités motorisées de la garde comme la 2e division Tamanskaya) soutiennent la comparaison avec les armées occidentales.
Armées occidentales qui, faut-il le mentionner, n'ont pas connu de conflit de haute intensité depuis 2003, encore est-il douteux de considérer une campagne militaire contre un pays sous embargo depuis 12 ans comme de la "haute intensité"
Si nous prenons l'exemple de l'armée française, celle-ci n'est pas du tout, mais alors pas du tout parée à un conflit de type "Géorgie".
L'armée française est une armée de maintien de l'ordre, structurée autour d'unités légères et mobiles, trop légères en fait. Le parc aéromobile est vétuste (les Gazelles ont 30 à 35 ans d'âge)...
C'est le lot de pas mal d'armées occidentales. Les engagements en A-stan et en Iraq ont fait de ces forces des forces basées sur le maintien de l'ordre et le combat de contre-insurrection, et non des forces capables d'entamer une campagne sur terrain ouvert avec moyens lourds...
Concernant l'Afghanistan, je crois que n'importe quelle armée n'y suffirait pas. Peut-être que les Russes auraient plus de pertes que l'OTAN, sûrement même, mais au final le résultat serait le même.
On ne gagne pas contre des insurgés n'ayant pas le même rapport au temps qu'une armée moderne.
Pour eux, peu importe que la guerre dure 5 ou 50 ans, ils sont chez eux, et sont soutenus par la population.
Il faut donc mettre celle-ci de son côté, pour vaincre, et ce n'est pas une mince affaire.
Les anglo-saxons ont une expression pour désigner cela:
winning hearts and souls.
Cela passe par énormément de choses (connaissance de la psychologie de la population, connaissance de la langue, de la culture) qui ne relèvent pas du rôle des unités combattantes.