milarepa a écrit:
Selon matthieu ricard, cela n'as rien d'une devinette, son maitre lui à dit le plus naturellement du monde.
[...]
Du point de vue de matthieu ricard, la télépathie n'as rien d'un fantasme, elle est un fait. Il ne s'agit pas de deviné par des gestes et expressions les pensées d'autrui, mais il semble bien que l'esprit évolué du maitre puisse épousé la conscience du disciple.
Il n'est pas question de "devinette", il s'agit de réelles capacités d'empathie et d'intuition que le maître possèderait.
Je pense qu'il faut garder à l'esprit que le bouddhisme tibétain est de la branche vajrayāna du bouddhisme, il est très fortement imprégné de tantrisme... Tantrisme qui, comme tu dois sûrement le savoir, accorde une place extrêmement importante à la relation maître/discipline, au point que celle-ci est parfois dans certains cas, fusionnelle, ou même que l'élève
devient (au sens littéral du terme) une copie conforme de son maître.
Le maître de Matthieu Ricard connaît très probablement son disciple comme sa poche, et je suis persuadé qu'il a intuité d'une façon ou d'une autre les pensées son élève.
Quoi qu'il en soit, j'ai beaucoup de respect pour Matthieu Ricard (même si je n'ai pas d'accointances particulières avec le bouddhisme tibétain), mais cela reste dans tous les cas son opinion personnelle. Pas un fait. Le fait sera établi quand un moine tibétain fera la démonstration de ses capacités extrasensorielles devant une assemblée scientifique, ce qui n'est pas encore arrivé pour le moment (et ce, bien que les monastères tibétains aient fait l'objet d'études extensives par les anthropologues, ou le fait que la méditation et ses effets sur le cerveau aient été étudiés à de très nombreuses reprises en laboratoire).
milarepa a écrit:
Le bouddhisme, pas tous rose au travers l'histoire, bien évidemment, ce sont avant tout des hommes et non des sages. Mais il faut reconnaitre l'extraordinaire compassion et sincérité qui émane de certaine école.
Je ne dis sûrement pas le contraire, puisque cet esprit de compassion et de vérité est l'un des fondements du bouddhisme.
Mais je pense – non : je suis persuadé – qu'il est nécessaire, pour un européen qui s'intéresse ou qui pratique ces religions (c'est mon cas), d'avoir un point de vue extrêmement critique. L'Asie possède une culture bouddhiste vieille de plusieurs millénaires ; les asiatiques ont eu le temps d'appréhender l'histoire du bouddhisme (qui n'a rien à envier à celle du christianisme, en terme de rebondissements et de périodes sombres), la complexité de ses différents mouvements et théories, ses paradoxes et absurdités (toutes les religions en ont, le bouddhisme ne fait pas exception)... Or l'européen, lui, ne bénéficie pas tout ce background culturel, il a souvent une perception "monolithique" du bouddhisme, et ce à plus forte raison que le bouddhisme qui lui est accessible (qu'il soit gelugpa ou zen) est souvent une version simplifiée et déjà digérée par d'autres européens.
C'est pour cette raison que je rappelle qu'en certains circonstances, les bouddhistes ont pu se mener des guerres sans merci et faire couler beaucoup de sang, et souvent au nom de cette même compassion. Ils justifiaient leurs exactions en développant toute une casuistique à base de :
« si je tue cet hérétique maintenant, je fais une bonne action, puisque je limite le mauvais karma qu'il va générer et je lui offre la possibilité de se réincarner en quelque chose de moins pire que ce qui l'attendait ».
Mais bref ! Je m'égare encore...
milarepa a écrit:
Quand au développement de tels qualité grâce a la méditation, cela ce réalise spontanément par la prise de conscience de la vrai nature de la réalité.
La méditation est pratiquée par un très grand nombre de personnes de par le monde, sans aucun lien avec le bouddhisme : les saddhus hindous la pratiquent occasionnellement, de même que certains courants soufis de l'Islam et certains prêtres orthodoxes ; mais de très nombreux adeptes du New-Age ou de nouvelles spiritualités diverses telles que l'Anthroposophie y ont recours, de même que certains athées, certaines thérapies médicales...
Si la méditation a très clairement des vertus pour apaiser son stress, développer ses capacités de concentration, acquérir une conscience plus vaste du monde qui nous entoure... Je crains qu'elle ne suffise pas à elle seule pour développer les qualités personnelles (la bonté, la générosité, l'empathie..), l'intellect ou je ne sais pas quelles capacités mystérieuses qui seraient bien cachées dans le cerveau.
S'il suffisait de méditer simplement pour y arriver, ça ferait bien longtemps qu'on s'en serait aperçu. Et dans le bouddhisme, la méditation n'est qu'un outil que je le disais ci-dessus, elle n'est rien sans l'enseignement théorique qui doit être dispensé parallèlement.