À remarquer aussi l'entêtement des constructeurs automobiles à commercialiser des véhicules beaucoup trop puissants pour l'usage que l'on peut en faire sur la route. N'importe qui peut acheter n'importe quoi du moment qu'il à l'argent pour le faire. Tu gagnes un gros loto et du jour au lendemain (ou presque) tu passes du tacot poussif à la Lamborghini avec un V12 de 6,2 litres développant 580 ch et qui roule à 330 km/h, tu as toutes les chances de faire un mort dans un beau cercueil de marque dans les jours qui suivront.
Au XXIe siècle, je pense que culte automobile est un peu dépassé et pour tout dire maintenant que nous avons du recul depuis l'apparition de la première voiture individuelle, en pesant le pour et le contre, il semble qu'il y ait plus de désavantages que d'avantages, je serais curieux de voir les atteintes à la nature engendrée par l'automobile et le nombre de morts qu'elle a fait depuis son apparition sur toute la planète, ce doit être astronomique.
Le véritable coût de l'automobileEn France, l'automobile provoque la mort de près de 10 000 personnes (auquel il faut ajouter 2 000 à 2 500 décès survenus plus de 6 jours après l'accident, que les statistiques ne prennent pas en compte) et en blesse environ 200 000 chaque année.
Aux Etats-Unis, « le nombre d'individus morts sur la route entre 1913 et 1976 est plus du triple des Américains tués dans l'ensemble des guerres (d'Indépendance de 1812, du Mexique, de Sécession, hispano-américaine, Première et Deuxième Guerres mondiales, de Corée, du Vietnam) auxquelles les Etats-Unis ont pu participer 2 ». En France, les accidents de la route ont tué près de 400 000 personnes et en ont blessé près de huit millions en trente ans. Un tiers d'entre elles sont restées handicapées à vie. L'automobile tue en Occident plus que les guerres, mais son statut de norme intégrée socialement fait apparaître ce fait comme normal et inéluctable. Le discours de prévention face aux accidents de la route n'aura jamais qu'un effet moindre sur ceux-ci car c'est la voiture qui en est la cause. Quand bien même tout le monde aurait une conduite tranquille et prévoyante, la voiture tuerait toujours : « L'invention de l'automobile privée est l'une des plus grandes catastrophes qui aient frappé l'espèce humaine 3. »
Le secteur des transports représente le quart de l'énergie consommée en France. Sa part a augmenté de 25 % en 10 ans 4. Plus de la moitié de l'énergie consommée par les transports l'est en ville, les deux tiers l'étant par la voiture particulière. L'automobile génère en France chaque année 28 000 tonnes de vieux pneus, 30 000 tonnes de résidus de batteries, 280 000 tonnes de carcasses et 92 000 tonnes d'huile usagée (ce qui est du même ordre de grandeur que la quantité d'hydrocarbures répandue en mer chaque année suite aux accidents de bateaux, soit 121 000 tonnes) 5. Chaque kilomètre d'autoroute s'étend sur 10 hectares environ, et reçoit annuellement 73 tonnes de poussière, 146 kg de plomb, 54 kg de zinc, et 2,5 tonnes d'hydrocarbures 6. L'automobile est responsable de 60 % des émissions de CO2, qui sont les principaux facteurs de la destruction de la couche d'ozone. Selon le Conseil mondial de l'énergie en 1993, les réserves de pétrole ne sont plus assurées que pour quarante ans, et même si de nouvelles techniques permettent d'exploiter de nouveaux gisements, le sursis ne dépassera jamais dix ou vingt ans. La voiture est tout bonnement l'une des plus grandes sources de pollution sur terre, et ce n'est pas quelques moteurs électriques, réduction de taux de plomb des carburants ou pastilles vertes qui pourront changer cela.
La part modale du transport routier de marchandise atteint, en France, 65 % du flux. Restent 22 % pour le rail, 10 % pour les pipe-lines et 3 % pour la navigation intérieure (à laquelle il faudrait retrancher le cabotage et le fret aérien) 7. La politique du tout-route n'a jamais pu assumer son véritable coût, bien supérieur à celui du rail, contrairement à ce que l'on nous rabâche à longueur de temps. Le transport de marchandises par camion de fort tonnage est déficitaire à 50 % ; le déficit est donc comblé par les contribuables. Le Comité français pour l'environnement évalue à 20 milliards de francs par an le coût du transport routier, chiffre auquel il convient d'ajouter 20 autres milliards pour pallier ou prévenir les effets de la pollution, et 15 milliards consacrés aux charges d'infrastructure 8. Selon l'OCDE, les véhicules lourds (charge utile supérieure à 10 tonnes) seraient responsables de 55 % à 75 % des dépenses d'entretien des chaussées (70 % en France) alors qu'ils ne représentent que 1,5 % du parc total des véhicules immatriculés. Les poids lourds ne payent que 1,7 fois plus cher que les automobiles au péage alors qu'ils occasionnent 1 000 à 10 000 fois plus de dégâts aux infrastructures routières. Quant aux coûts sociaux de la circulation motorisée (accidents, bruits, pollution), ils sont évalués à 4 % à 6 % du PNB, dont 20 % seraient imputables au véhicules lourds 9.
Les différentes politiques continuent cependant à privilégier le tout-route en dépit de ses déficits monstrueux, en en faisant supporter le coût aux contribuables. Ainsi, malgré une première mobilisation en Vallée d'Aspe, les travaux d'un nouveau tronçon de l'axe routier E7 doivent commencer. A l'heure du développement durable, il n'est pas admissible qu'un projet routier volontairement surdimensionné pour attirer les poids lourds en transit de l'Europe, menace, à terme, une des plus splendides vallées pyrénéennes et sa population locale. Comme l'écrit Terence Bendixson : « Il serait souhaitable que le transport des marchandises puisse être transféré de la route au rail, parce que cela permettrait de réduire les dégâts causés par l'environnement par les véhicules routiers, d'économiser l'énergie et de faire un meilleur usage de investissements immobilisés dans les chemins de fer. Des voies urbaines délivrées des embouteillages, des camions plus silencieux, le traitement des marchandises par la poste dans les villes et le transfert des cargaisons maritimes vers le chemin de fer, tels sont les principaux moyens par lesquels on pourrait rendre plus supportable l'invasion des mastodontes sur la route. (...) Toute tentative de mettre en place une politique saine était vouée à l'échec dès le départ, parce qu'on était persuadé qu'il fallait rendre les chemins de fer rentables. Depuis, on a commencé à s'apercevoir que la route non plus ne "payait" pas 10. » Mais le passage du transport routier au transport ferroviaire ne doit pas concerner que les marchandises. - Source :
wwwassos.utc.fr
Edifiant n'est-ce-pas et cela date de 1.999 ! je crois qu'en étant lucide, on peut dire sans hésiter que la voiture est le plus grand fléau de toute l'histoire de l'humanité.