Plusieurs témoignages sont rapportés à l'époque romaine. Ils n'ont rien de crédibles, bien sûr, mais ils démontrent que les armées fantômes sont des légendes vieilles comme le monde.
Quelques textes :
Sujet : Des armées célestes se seraient présentées à Constantin pour l’aider à vaincre Maxence. Prodige manifestant la bienveillance divine à l’égard de Constantin et de ses soldats. Gaule, 312 A.-C. Panégyriques latins, X, XIV, XIX & XXIX, traduction : A. Galletier
XIV. In ore denique est omnium Galliarum exercitus uisos qui se diuinitus missos prae se ferebant Et quamuis caelestia sub oculos hominum uenire non soleant quod cra ssam et caligantem aciem simplex illa et inconcreta substantia naturae tenuis eludat, ibi tamen auxiliatores tui adspici audirique patientes, ubi meritum tuum testificati sunt, mortalis uisus contagium refugerunt. Sed quaenam illa fuisse dicitur species? qui uigor corporum? quae amplitudo membrorum ? quae alacritas uoluntatum ? Flagrabant uerendum nescio quid umbones corusci et caelestium armorum lux terribilis ardebat ; tales enim uenerant ut tui crederentur. Haec ipsorum sermocinatio, hoc inter audientes serebant : « Constantinum petimus, Constantino imus auxilio ». Habent profecto etiam diuina iactantiam et caelestia quoque tangit ambitio.Illi caelo lapsi, illi diuinitus missi gloriabantur quod tibi militabant. Ducebat hos, credo, Constantius pater qui terrarum triumphis altiori tibi cesserat, diuinas expeditiones iam diuus agitabat. Magnus hic quoque pietatis tuae fructus ut, quamuis particeps caeli, ampliorem se fieri gratia tua senserit. Et cuius munera in alios influere iam possent, in eum ipsum tua munera redundarunt.
XIV. Enfin, toutes les bouches redisent dans les Gaules que des armées apparurent, qui se flattaient d’avoir été envoyées par les dieux. Bien que les êtres célestes ne tombent point d’ordinaire sous les yeux des hommes, parce que la substance simple et immatérielle d’une nature subtile échappe à notre vue grossière et aveugle, là pourtant tes auxiliaires consentirent à se laisser voir et entendre, et ils ne se dérobèrent au contact des regards mortels qu’après avoir porté témoignage de tes mérites. Mais quelle était, dit-on, leur beauté ! Quelle était la vigueur de leur corps ! La grosseur de leurs membres ! La promptitude de leurs résolutions ! Il flambait je ne sais quel feu redoutable sur leurs boucliers étincelants et leurs armes célestes brillaient d’une lumière terrifiante. Tels ils étaient venus pour attester qu’ils étaient à toi. Et voici leurs paroles et les propos qu’ils tenaient à qui les écoutait : « C’est Constantin que nous cherchons, c’est à Constantin que nous allons porter secours.» Oui, les divinités ont aussi leur amour-propre et les habitants du ciel eux aussi sont accessibles à la vanité. Ces êtres descendus du ciel, ces envoyés des dieux étaient fiers de combattre pour toi. A leur tête marchait, je crois, ton père Constance qui, abandonnant à un fils plus grand que lui les triomphes terrestres, élevé désormais au rang des dieux, conduisait des expéditions divines. Et c’est encore une riche récompense de ta piété que Constance, bien qu’admis au ciel, ait senti que, grâce à toi, il devenait encore plus grand. Et celui qui désormais pouvait sur d’autres répandre ses services a vu tes services à toi rejaillir sur lui-même.
XIX. […] His rebus semper e republica gestis tanta ui tantoque successu ut numquam uirtus tua intremuerit, prudentia haeserit, felicitas claudiracit, satis, ut opinor, probatum est perpetuam in te benignae maiestatis opem fluere, ut caelestis exercitus tui non tunc primo missi, sed tum demum intellecti esse uideantur.
XIX. […] Ces exploits accomplis toujours dans l’intérêt public avec tant de vigueur et de succès, sans que jamais ta vaillance ait tremblé, ta clairvoyance hésité, ta fortune chancelé, ont suffisamment prouvé, selon moi, que la protection continuelle d’une puissance bienveillante se manifeste en toi : ce n’est pas alors pour la première fois que te furent envoyées des armées célestes, mais c’est alors seulement qu’elles se révélèrent à notre intelligence.
XXIX. […] Quem tenuisse locum caelestis exercitus dicam ?
XXIX. […] Quelle place dirai-je avoir été occupée par les armés célestes ?
Sujet : Des soldats tombés au combat se seraient relevés pour reprendre le combat. Champs Catalauniques, an 451 A.-C., Photius, Bibliothèque, VI, 242 (Damascius ), 63, traduction: R. Henry
63. Une bataille avait eu lieu devant la ville de Rome entre les Romains et les Scythes d’Attila sous le règne de Valentinien, successeur d’Honorius ; il y avait eu un tel massacre de part et d’autre qu’aucun des combattants des deux partis aux prises n’en réchappa, saufs les chefs et les quelques gardes qui les entouraient. Mais le plus fantastique, c’est le récit que voici : quand les combattants furent tombés d’épuisement physique, leurs âmes les retinrent debout au combat durant trois journées et trois nuits entières, sans qu’ils le cédassent en rien dans leur façon de se battre à des vivants, tant par leurs bras que par leur courage On voyait donc et on entendait les fantômes des combattants se jeter les uns sur les autres et entrechoquer leurs armes à grand fracas. Et on a vu, dit l’auteur, d’anciennes visions de combats du même genre se manifester jusqu’à aujourd’hui, à ceci près que, dans ces combats, il se passe tout ce que feraient des vivants à la guerre, hormis que les combattants ne font pas entendre le moindre petit son de voix. Et il se produit une apparition de ce genre dans la plaine de Sogda qui était autrefois un marécage ; elle se manifeste vers l’aube quand le soleil commence déjà à éclairer la terre ; une seconde apparition a lieu à Courboi, région de Carie ; là en effet, non pas quotidiennement, mais parfois à quelques jours d’intervalle, sans que ces intervalles soient réguliers, de la première aube jusqu’au moment où le soleil se lève dans toute sa lumière, on voit apparaître, hantant l’air, « des fantômes ombreux d’âmes » qui se battent entre eux. Et de notre temps , des gens incapables de mensonges ont raconté qu’en Sicile, dans la plaine dite « des quatre tours », et dans de nombreux autres endroits de ce pays, on voit des fantômes de cavaliers ennemis qui chargent, et c’est surtout l’été, en plein midi
_________________ "Je ne connais pas la moitié d'entre vous à moitié autant que je le voudrais; et j'aime moins que la moitié d'entre vous à moitié aussi bien que vous le méritez"
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