Remettre les pendules à l’heure (05/05/04)
Ce n’est pas une mais au moins deux horloges que notre cerveau doit remettre à l’heure lorsqu’il subit un décalage horaire, selon des chercheurs américains. Tant que les deux horloges ne se sont pas de nouveau accordées, l’organisme souffre de fatigue et d’autres désagréments biens connus des voyageurs.Notre cerveau, comme celui des autres mammifères, contient en effet une horloge biologique, le noyau suprachiasmatique de l’hypothalamus, dont les cellules fonctionnent sur un cycle de 24 heures. Le neurologue Horacio de la Iglesia, de l’université Washington (Seattle) a modifié le cycle jour-nuit d’un groupe de rats, le réduisant de 24 à 22 heures. Il a ensuite observé la production de deux protéines, l’une étant liée à l’activité diurne, l’autre à la période nocturne.
Les chercheurs, qui publient leurs travaux dans la revue Current Biology, ont ainsi constaté que toutes les cellules ne se comportaient pas de la même manière : certaines s’étaient calées sur le nouveau cycle de 22 heures, d’autres fonctionnaient toujours sur 24 heures. D’où l’hypothèse d’une double horloge dans le cerveau.
L’une serait sensible à l’alternance jour-nuit, grâce aux informations transmises par la rétine. Et l’autre ? Mystère. Comment ces horloges centrales s’accordent avec celles des organes, qui possèdent leurs propres horloges ? Autre mystère. Ces rouages gardent plus jalousement leur secret de fabrication qu’une montre suisse.
Source :
Sciences et Avenir