Et la pluie viendra ... (AP) Comme dans le film de Jeremiah Chechik Chapeau melon et bottes de cuir où le personnage incarné par Sean Connery est capable de modifier le climat et de faire s’abattre sur Londres la pire des tempêtes de neiges, des scientifiques sénégalais s’apprêtent à lancer dans les mois à venir les premiers essais de pluies provoquées.
Alioune Ndiaye, directeur de Centre National Sénégalais de Météorologie, souligne que le but de ces expériences est d’augmenter le potentiel en eau de l’atmosphère, et non de jouer aux « faiseurs de pluies ». Le Sénégal n’est pas le premier pays à se lancer dans cette voie pour pallier une certaine sécheresse. Maroc et Afrique du Sud ont plutôt bien relevé ce défi. Cependant, les impacts sur l’environnement demeurent inconnus.
Pour qu’un tel processus soit envisageable, nébulosité et humidité sont nécessaires : l’objectif consiste à demander un peu plus d’eau aux nuages. Par exemple, si l’un d’eux ne donne que 20 millilitres de pluies, on lui en demandera 25 à 35, explique Alioune Ndiaye.
Concrètement, comment est-ce possible ? Il suffit de fournir aux nuages différents composés chimiques qui augmentent leur pouvoir aqueux. Le but est évidemment de permettre une meilleure irrigation des cultures, et de permettre la création de bassins de rétention. Il ne faut oublier que selon les experts de l’ONU, vers 2025, la moitié de la population mondiale manquera d’eau. Ce déficit se fait déjà particulièrement sentir en Afrique où 12% de la population mondiale dispose à peine de 9% des ressources en eau douce, selon des experts de l'Union africaine (UA).
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