Les espèces rares menacées dans les paradis tropicaux

GENEVE (AFP) - La faune et la flore sont gravement menacées dans les îles tropicales (Seychelles, Galapagos, Hawaï...), selon l'édition 2003 de la Liste rouge de l'Union mondiale pour la nature (UICN) rendue publique mardi à Gland (Suisse).

"Des endroits tels que les Galapagos, Hawaï et les Seychelles sont célèbres pour la beauté qu'ils doivent à la diversité des plantes, des animaux et des écosystèmes qu'ils abritent", remarque dans un communiqué l'UICN, le plus grand réseau mondial de connaissances sur la faune et la flore. "Les activités humaines nous conduisent vers une vague d'extinctions qui pourrait rendre ces îles écologiquement et esthétiquement stériles", avertit l'organisme, qui publie chaque année un répertoire des espèces menacées.

Or, les îles de l'Atlantique sud comme Tristan da Cunha, les Malouines, l'Ascension ou Sainte Hélène, sont le cadre "d'assemblages uniques d'animaux et de plantes qui sont extrêmement vulnérables aux perturbations d'origine humaine".

"La destruction d'habitat, l'introduction d'animaux herbivores et la prédation par, ou la concurrence avec, les espèces envahissantes persistent", déplore l'UICN. Sur l'île d'Ascension, ces "envahisseurs" apportés par l'homme ont causé l'extinction de quatre espèces de plantes.

A Hawaï, dans le Pacifique, les animaux herbivores introduits vers la fin du XVIIIème siècle ont causé d'importants dégâts à l'écosystème, qui est également menacé par les mauvaises herbes et les insectes importés. "Si l'on y ajoute l'urbanisation, les infrastructures touristiques et l'agriculture, l'avenir de la flore hawaïenne paraît sombre", selon l'UICN. Dans les Galapagos, les escargots sont victimes des espèces envahissantes comme les chèvres, porcs et fourmis de feu. Sur les 49 espèces d'escargots, répertoriées dans l'archipel, beaucoup sont en danger critique d'extinction et peut-être déjà éteintes.

La Liste rouge compte désormais 12.259 espèces menacées, contre 11.167 en 2002. Ce qui ne signifie pas nécessairement que la nature est davantage en danger, mais simplement que les quelque 10.000 chercheurs de 181 pays affiliés à l'UICN ont inscrit davantage d'espèces à la liste. Cette année, par exemple, les algues et lichens ont fait leur entrée dans le catalogue. L'UICN compte en outre désormais 762 espèces des plantes et d'animaux estimées éteintes depuis l'an 1500. S'y ajoutent 58 espèces vivant uniquement en culture ou en captivité.

Par rapport à la liste 2002, six espèces d'albatros et trois singes tropicaux font l'objet d'une menace plus grande, ainsi que le poisson-chat géant du Mékong, un des plus grands poissons d'eau douce du monde (il peut mesurer 3 m pour 300 kilos), que l'on ne trouve que dans quatre pays (Cambodge, Vietnam, Laos, Thaïlande). Ce poisson est passé de la catégorie "en danger" à celle de "en danger critique d'extinction". Sa population a en effet été réduite de 80% au cours des 13 dernières années, du fait de la surpêche, de la modification de son habitat (envasement, dragage) et de la construction de barrages.

En revanche, une espèce d'arbre que l'on croyait disparue à l'état sauvage depuis un siècle, le Thuja Sutchuenensis, a été redécouverte en Chine. Elle ne reste pas moins considérée "en danger critique d'extinction".

Source : Yahoo!Actualités