La climatisation, un désastre pour le climat 16/04 08:38 Les climatiseurs, dont le marché a bondi depuis la canicule de l'été dernier, sont un désastre pour l'atmosphère et vont faire grimper encore plus le thermomètre à l'avenir.
Installé dans une chambre à coucher, une voiture ou un lieu public, un climatiseur rejette toujours des gaz à effet de serre, selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME).
Il fonctionne en effet avec des fluides frigorigènes à base d'hydrofluorocarbones (HFC), substances à pouvoir de réchauffement 1.300 fois plus élevé que celui du CO2, le plus connu des gaz responsables du changement climatique.
Les fuites d'HFC sont inhérentes à la marche de l'appareil. Circuits, joints et tuyaux souples laissent échapper des quantités importantes de gaz à effet de serre, 3 kg pour une voiture parcourant 100 km par exemple.
Le climatiseur dévore aussi beaucoup d'énergie, elle-même produite souvent à partir de sources d'énergie polluant la planète. Ainsi la "clim" automobile, qui équipe trois véhicules neufs sur quatre vendus en France, consomme 25% à 35% de carburant en plus en ville et 10% à 20% en plus sur route.
Dans l'habitat, durant un été "normal", les climatiseurs vendus le plus couramment accroissent la consommation d'électricité de quelque 2.000 kWh pour trois mois pour une petite surface (45 m2) et la facture de 20 à 25%.
Enfin, l'appareil est rarement recyclé et le fluide, qui finit en décharge, occasionne une nouvelle fuite de gaz à effet de serre.
L'augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère devrait provoquer une hausse de température moyenne à la surface du globe de 1,4 à 5,8 degrés d'ici la fin du siècle, selon les experts travaillant pour l'ONU.
Les HFC ont remplacé les fréons, interdits en raison de leur effet destructeur sur la couche d'ozone de la haute atmosphère qui filtre le rayonnement solaire. Ils devront être remplacés à leur tour, leur usage étant limité par le protocole de Kyoto sur la diminution des gaz à effet de serre et l'Union européenne envisageant de les interdire à l'horizon 2008.
Dans l'habitat, des alternatives existent : l'orientation du bâtiment, la construction même permettent d'emmagasiner un maximum de soleil l'hiver et de fraîcheur l'été.
Dans l'ancien, auvents, volets, stores à l'extérieur ou mieux, à l'intérieur double vitrage, réduisent le recours à la climatisation.
Source :
Agence France-Presse (AFP)