Hello, je me permets de poster ce message en réponse à quelques questions soulevées par Milamber :
Citation:
Je viens de revoir le film d'Oliver Stone, et il y a d'autres faits abordés dans le film que j'aimerais exposer...
- Pourquoi y avait t'il aucun agent du service secret sur les lieux de l'assassinat ? Un président vient dans une ville où il est peu populaire, et on ne le protège pas ? Pas d'agents tous les 20 mètres, vitres des immeubles ouvertes, pas de tireurs d'élite sur les toits, pas d'agents autours de la voiture de Kennedy...
C’est « Mr X », le mystérieux informateur de Garrison, qui fait mine de se poser ces questions lors de son entrevue avec le D.A. de la Nouvelle-Orléans, à Washington.
Pourquoi pas plus d’agents déployés ? Tout simplement parce que le Secret Service n’avait pas des effectifs suffisants pour assurer un quadrillage de la ville de Dallas, tous les 20 mètres… Le trajet du cortège était long d’une quinzaine de kilomètres. Il y a eu plusieurs dizaines de milliers de personnes qui ont vu le cortège présidentiel à Dallas ce jour-là. Combien de milliers d’agents du S.S. (ou autres services) auraient été nécessaires pour assurer une couverture totale de cette foule ?
« Mr X » s’étonne aussi que la bulle transparente de protection de la limousine n’ait pas été fixée sur la voiture pour le défilé. Mais cette bulle n’était pas blindée (son utilité était seulement de protéger les occupants de la voiture des intempéries), d’une part, et le Président lui-même avait ordonné qu’elle ne soit apposée qu’en cas de pluie, ce qui n’était pas le cas en cette fin de matinée.
La protection plus générale du cortège était assurée par la police de Dallas et les diverses agences fédérales présentes en ville. Les hommes du Secret Service étaient quant à eux chargés de la protection immédiate du Président et du Vice-Président. On connaît la réaction de l’Agent Clint Hill, qui s’est élancé vers la limousine au moment des coups de feu. Un autre agent, chargé de la protection de Johnson, a sauté de sa voiture avant de se lancer dans la foule à la recherche d’indices.
Les fenêtres ouvertes ? James Haggerty, journaliste à ABC et ancien attaché de presse d’Eisenhower, témoignait ainsi quelques heures après l’attentat : « Un coup de fusil tiré depuis la fenêtre d’un immeuble est une chose dont il est très difficile de se prémunir. Dans une grande ville, il est impossible de surveiller chaque fenêtre. Dans les années de mon service auprès du Général Eisenhower, la seule fois où j’ai jamais vu une surveillance effective de toutes les fenêtre lors d’un cortège officiel, c’était à Téhéran, quand le Président Eisenhower a rendu visite au Shah d’Iran. »
Du reste, le tracé du cortège, déjà utilisé auparavant, avait été défini
précisément du fait du large nombre de fenêtres qui le surplombaient. Pourquoi ? Tout simplement parce que le staff du Président voulait que ce dernier soit vu par le plus grand nombre de citoyens possible.
Kennedy lui-même posait des problèmes au Secret Service. Le 14 novembre 1963, soit huit jours avant l’assassinat, JFK avait paradé à New York sans escorte motorisée, et avec un nombre réduit de gardes du corps, malgré l’avis du Secret Service.
Citation:
- Pourquoi la voiture ralenti ainsi juste avant que l'on tire sur Kennedy ?
Tout simplement parce qu’elle devait réaliser un virage de 120° sur la gauche, afin de tourner de Houston sur Elm Street. Au moment des coups de feu, on a pu calculer (grâce au film de Zapruder) que la vitesse de la limousine était de 11,2 miles/h, soit 18 km/h.
Ensuite, au moment du premier coup de feu, le chauffeur, l’Agent W. Greer, a eu un instant d’hésitation, s’est retourné pour voir ce qui se passait à l’arrière, ôtant son pied de l’accélérateur, ce qui a eu pour effet de faire ralentir un peu la voiture. Au moment du troisième coup de feu, Greer a réagi en accélérant brusquement.
Citation:
- Pourquoi la voiture fait elle un détour juste avant ?
Il n’y a pas eu de « détour ». Dans JFK (le film), on nous apprend que le trajet du cortège aurait été changé à la dernière minute afin de faire sortir la voiture de Main Street, la faire tourner vers la droite sur Houston, puis à gauche sur Elm Street, afin de l’amener dans un traquenard, sous un tir croisé. En réalité, il n’y a jamais eu de changement d’itinéraire, et la « découverte » de Garrison n’en est pas une. Il s’agit d’une sorte de légende urbaine, basée sur une mauvaise interprétation. Le
Dallas Morning News du 22 novembre 1963 publiait un diagramme montrant le trajet présidentiel à travers la ville, de l’aéroport Love Field jusqu’au Trade Mart, où le Président devait déjeuner. Et en effet, sur cette carte, il n’est fait nulle mention d’un quelconque virage à droite sur Houston et Elm St. Il n’en fallait pas plus à Garrison pour présenter ceci comme preuve d’une conspiration. Or, en réalité, s’il n’y a pas mention de Houston et Elm St, c’est tout simplement que l’échelle de ce diagramme est trop grande. Garrison aurait pu pousser plus avant ses investigations, car la veille (21 novembre), pourtant, un autre journal de Dallas (le
Dallas Times-Herald) publiait déjà une carte du trajet, plus précise... dans laquelle les virages sur Houston et Elm Street étaient parfaitement représentés.
Le mardi 19, soit trois jours avant l’assassinat, les
deux journaux publiaient une description écrite du trajet du cortège. Les deux incluaient les virages sur Houston et Elm...
Une autre question, souvent posée, est : pourquoi passer par Houston et Elm St, en faisant ce large virage, plutôt que continuer tout droit sur Main Street, évitant ainsi le ralentissement du cortège ? Tout simplement parce que si le cortège présidentiel était resté sur Main St, il n'aurait pas pu tourner au bon endroit, et s'engager sur la bretelle d'acccès de l'autoroute qui devait le mener à destination. Le seul moyen de s'engager sur cette bretelle était de prendre Elm Street, et non Main. Entre ces deux rues, après le Triple Underpass (pont du chemin de fer), il y a une séparation en béton haute d'une trentaine de centimètres.
Citation:
- Pourquoi des journaux néo-zélandais publient la biographie complète d'Oswald quelques heures après l'arrestation d'Oswald ? (est-ce que cela a été vérifié ?)
Ce n’est pas tout-à-fait ce que dit Mr X.
Mr X (en fait inspiré d’un certain Fletcher Prouty, ancien LTC dans l’Air Force) prétend que, lors de son escale en Nouvelle-Zélande, dans la journée du 22 novembre, il a été étonné de trouver dans la presse locale des informations relativement précises sur Oswald alors que ce dernier, selon lui, n’était pas encore à ce moment-là inculpé de l’assassinat du Président.
Reprenons l’enchaînement des faits : JFK est tué à 12 :30, heure de Dallas (7 : 30 de la matinée du 23 novembre, à l’heure néo-zélandaise, décalage horaire oblige). Oswald est arrêté vers 13 : 50 (8 : 50, heure néo-zélandaise). La presse a eu connaissance de cette arrestation dans l’heure qui a suivi. Vers 15 h (10 h heure néo-zélandaise), la presse peut commencer ses recherches sur le personnage d’Oswald, premier suspect. A partir de ce moment, les journalistes américains fouillent dans leurs archives pour trouver ce qu’ils ont sur Oswald, si toutefois ils ont quelque chose sur lui. Par chance, c’est le cas, puisque le personnage s’était attiré une petite célébrité en passant en Union Soviétique, avant de revenir aux Etats-Unis. Ils vont à la pêche aux informations, et trouvent rapidement les faits suivants : Oswald est passé à l’est en 1959 ; il est revenu aux USA en 1962 ; sa femme est russe ; il a travaillé dans une usine à Minsk ; il est allé en URSS après avoir quitté les Marines ; il a perdu peu à peu ses illusions sur la vie en URSS ; il a reçu de la part des Soviétiques l’autorisation de revenir aux USA ; il a été le président d’un groupe pro-castriste. Ce ne sont que
ces informations que « Mr X » a lu en Nouvelle-Zélande, informations que les journalistes locaux ont reçus, par télex, de leurs collègues américains. Même la photo d’Oswald publiée dans le journal néo-zélandais, dont s’étonne fort « Mr X », était une photo d’archive de la presse américaine datant de 1959, lors du départ d’Oswald vers l’Union Soviétique.
Il ne s’agit donc pas d’une « biographie complète », mais de quelques éléments disponibles à ce moment-là, et dont les Néo-Zélandais ont eu connaissance dans des délais normaux.
Citation:
- Pourquoi des dizaines de policiers vont arrêter un homme dans un cinéma qui a juste resquillé ?
Parce qu’ils ne l’arrêtent pas pour resquillage, mais le soupçonnent d’être celui qui a tué leur collègue J. D. Tippit, abattu une demi-heure plus tôt. La police de Dallas, sur les indications des témoins, a diffusé un signalement du suspect. Oswald, dont la conduite est manifestement suspecte, entre sans payer dans le cinéma. Dès lors, l’ouvreuse, ainsi qu'un vendeur de chaussures qui avait remarqué l'étrange comportement d'Oswald, appelle la police, donne une description. C'est sur ces indications que la police de Dallas, sur les dents après l’assassinat du Président et celui de leur collègue Tippit, se précipite sur le cinéma.
Citation:
- Le trajet effectué par Oswald dans l'immeuble ? A t-il été vérifié ? 1 minutes 30 juste avant le tir il est vu en train de manger au snack, et 3 minutes après il s'offre un coca sans que personne ne l'ai vu descendre ...
Au cinquième étage, là d’où sont partis les coups de feu, un des employés, Bonnie Ray Williams, était en pleine pause-déjeuner, en train de déguster du poulet. Selon son témoignage, il aurait terminé à 12 : 15, maximum 12 : 20.
Cela laisse tout de même dix minutes à Oswald (dont on pense qu'il a monté son fusil un peu avant midi) pour se préparer.
Ensuite (après l'assassinat), il redescend, nous dit Stone, en croisant deux témoins qui ne l’ont jamais vu. Ceci est faux. Les témoins en question, Victoria Adams et Sandra Styles, ne sont descendues du quatrième étage qu’environ cinq minutes après la fusillade, soit
après Oswald, qui est a été vu, une minute et demi après les coups de feu, par le policier Marrion Baker, au premier étage. Une minute après, il quitte le bâtiment.
Certains se sont étonnés de la rapidité avec laquelle Oswald aurait pu se retirer de la fenêtre, cacher son arme derrière des cartons, et descendre quatre étages sans être essoufflé. Des reconstitutions ont été faites, pourtant, qui ont montré que faire tout cela en un peu plus d’une minute était parfaitement possible.
Citation:
- Oswald aurait tiré sur le kennedy à travers le feuillage d'un arbre...
Pas exactement. Il est vrai qu’un chêne était situé devant le dépôt de livres, et susceptible de gêner la ligne de mire du tireur. Toutefois, les reconstitutions opérées depuis cet endroit ont montré qu’Oswald n’aurait été gêné que pendant une courte poignée de secondes, précisément entre les images 166 et 210 du film de Zapruder (soit un peu moins de deux secondes et demi). Le premier coup de feu aurait été tiré juste avant, et le second juste après.
Citation:
- Pourquoi n'a t'il pas tiré lorsque la voiture arrivait de face ?
Là, on entre dans la spéculation psychologique ? Pourquoi ?
Il peut y avoit des raisons à cela, cependant : tirer de face implique de plus grandes chances d’être vu. De plus, on ignore l’état d’esprit d’Oswald à ce moment-là. Puisque nous spéculons, on peut penser, sans doute sans trop se tromper, que la perspective d’assassiner le Président des Etats-Unis devait le rendre plus que nerveux. Du moment où la voiture arrive en vue du tireur sur Houston, jusqu’au moment où elle tourne, il n’y a que quelques secondes qui passent. Une courte hésitation, et Oswald doit tirer quand le cortège est sur Elm St.
Peut-être a-t-il aussi considéré qu’il serait plus facile d’attendre que la voiture soit plus proche, avec un angle de tir plus commode (sur Elm St, la limousine s’éloigne du poste de tir sur une ligne presque parallèle à la ligne de mire, à la différence de Houston St, qui est un peu décalée).
Citation:
- Pourquoi la balle "magique" est intacte ?
La balle magique
n’est pas intacte. Elle est aplatie à la base, comme si on lui avait donné un coup de marteau, ce que l’on ne voit que rarement, dans la mesure où la plupart des images que l’on montre d’elle sont des photos prises de côté. De plus, elle a perdu une grande quantité de plomb, et de nombreux éclats microscopiques ont été retrouvés dans le corps de Kennedy et celui de Connally. Seul le chemisage blindé, en cuivre, est demeuré relativement intact.
Et il faut savoir que les tests balistiques ont conclu que cette balle avait bien été tirée par le fusil Mannlicher-Carcano d’Oswald.
Citation:
Toujours est-il que maintenant, avec toutes la littérature sur cette histoire, il semble bien impossible d'établir la vérité. Il me semble toutefois évident que la version servie par l'état américain et la commission Warren n'est pas recevable.
Et pourquoi donc ? Si votre conviction ne se base que sur un « il me semble », n’est-ce pas elle qui n’est pas recevable, plutôt ? Ceci dit sans vous offenser.
Ce n’est pas à la théorie « officielle » (disons, simplement, celle qui veut qu’Oswald soit le seul tireur) de se justifier, mais à ses adversaires de prouver ses torts en apportant des preuves tangibles et indiscutables. Hélas ! la majeure partie des « preuves » que j’ai pu voir, depuis de longues années, n’en sont pas. Il y a une quantité de « faits » découverts par des ‘private researchers’ américains (dont Garrison, malgré sa position officielle et les moyens qu’il a pu y consacrer, fait partie...) qui n’en sont pas, mais ont été colportés de livres en livres, de documentaires en documentaires, de films en films, et à travers le Net. Ce sont des légendes urbaines. Le fameux changement de l’itinéraire présidentiel est un exemple.
Citation:
La vérité est ailleurs ...
Pas nécessairement.
Amicalement,
Logos