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Selon Me Christian Bergot, l'avocat des parties civiles : «C'est énorme !» Les juges Richard Foltzer et Muriel Corre chargés de l'affaire du chalutier Bugaled Breizh ont indiqué jeudi aux familles que l'hypothèse d'un naufrage après une croche avec un sous-marin nucléaire d'attaque était «hautement probable».
C'est la première fois que le mot «nucléaire» est clairement formulé. Ces quelques mots étaient attendus depuis longtemps par les proches des cinq marins bretons victimes du naufrage du chalutier au large du cap Lizard, le 15 janvier 2004, à la veille d'un exercice interallié dans une zone de manoeuvres de sous-marins.
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Me Bergot a précisé que seuls «les Etats-Unis, la Russie, la Grande-Bretagne et la France avaient des sous-marins nucléaires d'attaque». Il accuse militaires et gouvernement français «de masquer la vérité». Et de s'indigner : «Les gens en poste n'ont pas pu ne pas se rendre compte. Aujourd'hui, il y a des criminels qui courent dans la nature, de quelque nation que ce soit».
Article du Figaro sur ce sujetRappelons que certains documents militaires avaient été déclassifiés par les ministères français et britanniques au sujet de la position de certains de leurs bâtiments.
A ce jour, la plus forte présomption pèse sur le HMS Turbulent, sous-marin nucléaire d'attaque britannique qui se situait près du lieu de naufrage lors de l'accident et qui a dû procéder à des réparations le lendemain.
Le fait que l'instruction précise que le coupable pourrait être un sous-marin nucléaire d'attaque est important car deux bâtiments étaient soupçonnés : le HMS Turbulent, qui est effectivement un SNA, et le néerlandais Dolfinj, qui n'en est pas un.
Néanmoins les deux juges d'instruction ont été mutés et n'instruiront plus cette affaire.
Enfin, pour être tout à fait impartial, rappelons que le BEA Mer et l'ancienne procureure de la République de Quimper concluaient à un accident de pêche : la croche du bateau aurait agrippé le fond et entrainé son naufrage.