Depuis les années 1980, Joseph Davidovits démontre que les pyramides et les temples de l’Ancien Empire égyptien furent construits en calcaire aggloméré, et non pas avec des blocs de calcaire taillés et transportés depuis les carrières. Ce type de béton de calcaire, avec des coquillages fossilisés, aurait ainsi été moulé ou compacté dans des moules. Les ouvriers égyptiens ont extrait le matériau dans des carrières de calcaire relativement tendre, puis l'ont désagrégé avec de l’eau, mélangé cette pâte de calcaire à de la chaux et des ingrédients comme l’argile kaolinitique, le limon et le sel natron égyptien (carbonate de sodium) formant des tecto-alumino-silicates (geosynthèse). La boue de calcaire (incluant les coquillages fossiles) fut transportée dans des paniers puis versée, tassée ou compactée dans des moules (faits de bois, pierre, argile ou brique) placés sur l’aire des pyramides. Ce calcaire ré-aggloméré, lié in situ par réaction géopolymèrique (appelé ciment géopolymèrique), durcit en blocs de grande résistance. En 1979, au 2eme Congrès International des Egyptologues, à Grenoble en France, Joseph Davidovits présenta deux conférences. L'une exposa l'hypothèse que les blocs de pyramide ont été moulés comme du béton, au lieu d'être taillés. Une telle théorie était très dérangeante par rapport à la théorie classique avec ses centaines de milliers d'ouvriers participant à cet effort gigantesque. La deuxième conférence a souligné que des vases en pierre, fabriqués il y a 5000 ans par des artisans égyptiens, ont été faits en pierre dure synthétique (fait de main d'homme).
La recherche de J. Davidovits fut farouchement combattue par certains experts (égyptologues et géologues) qui n’hésitèrent pas à publier les attaques habituellement lancées contre toute nouvelle théorie.
La théorie traditionnelle de la taille et du transport génère de nombreuses questions qui restent sans réponse. Comment les ouvriers purent-ils faire des surfaces parfaitement planes avec seulement des outils en pierre et en cuivre? Comment sont-ils parvenus à faire en sorte que les faces se rejoignent parfaitement au sommet? Comment ont-ils pu rendre les niveaux parfaitement horizontaux? Comment la grande quantité d’ouvriers pouvaient manoeuvrer sur cette si petite surface? Comment ont-ils faits pour avoir des blocs si uniforme? Comment ont-ils pu placer les blocs les plus lourds à une grande hauteur de la pyramide? Comment ont-ils pu appliquer les pierres de revêtement avec des joints de la largeur d’un cheveu? Comment tout ceci a-t-il pu se faire en moins de vingt ans? Les experts ne peuvent faire que des suppositions. Et les égyptologues admettent que le problème n’a pas été résolu de leur point de vue.
Il existe de très nombreuses théories sur la construction, et on continue à en inventer d’autres. Elles sont toutes basées sur la taille et le transport de la pierre naturelle en bloc, et aucune ne résout les problèmes posés. Par contre, la théorie d’agglomération par moulage ou compactage apporte instantanément les solutions à la majorité des problèmes de logistiques, ainsi qu’aux autres.
Une critique de la théorie en pierre ré-agglomérée se formule généralement comme suit :
"Davidovits dit que le géopolymère (c'est-à-dire la pierre synthétique) expliquerait comment les Egyptiens étaient capables de déplacer et donner forme à la pierre. Mais je ne crois pas qu'il ait jamais dit ou prouvé que la pierre à Gizah soit vraiment du géopolymère. Car les blocs de pierre calcaire à Gizah ont des restes de fossiles intacts, qui prouvent qu'ils ne sont pas en pierre synthétique ou géopolymère, mais sont de la pierre naturelle."
"M. X. ne spécifie pas pourquoi il pense que des coquillages fossiles intacts dans les blocs des pyramides prouvent qu'ils ne sont pas en béton. Si M. X. avaient même la connaissance la plus fondamentale de la théorie en pierre ré-agglomérée, il saurait que les gravats de coquillages fossiles des carrières à Gizah ont fourni l'ensemble des blocs des pyramides.
J'espère que ce M. X. ne répètent pas simplement la critique irréfléchie de l'égyptologue Mark Lehner sur la théorie en pierre ré-agglomérée. En 1988, Lehner a employé le même argument pour convaincre NOVA que la théorie en pierre ré-agglomérée était de la foutaise. Même pendant le tournage du documentaire quand Lehner, ses collègues et le personnel de NOVA essayaient activement de discréditer Davidovits et la théorie en pierre ré-agglomérée, ils n'ont pas toujours compris la base de la théorie. C'est un affront triste à la science. Leur manque de connaissance est démontré par le fait que quand Prof. Davidovits est allé à la carrière de Gizah examiner la pierre calcaire, un des aides de Lehner (dont j'ai oublié le nom) l'a conduit sur le lieu. Prof. Davidovits m'a dit que cet aide s'est tourné vers lui pendant qu'ils roulaient et dit, "Nous savons que vous avez tort." Prof. Davidovits a répondu en disant quelque chose dans le genre "Oh vraiment ? J'ai fait des recherches et ai étudié pendant plus de 20 ans et vous savez que j'ai tort. Comment cela se fait-il ?" L'aide lui dit, "parce qu'il y a des coquillages fossiles dans les blocs des pyramides, de même qu'il y a aussi des coquillages fossiles dans les carrières." Prof. Davidovits a répondu en disant quelque chose dans le genre "Et bien, d'où pensez-vous que viennent les agrégats des blocs en pierre ré-agglomérée des pyramides, de la Lune ? Non, les coquillages sont venus des carrières." Les yeux de l'aide se sont grands ouverts et il n'a rien dit..".
La plupart des coquillages fossile restent intacts mais sont mélangés dans toutes les directions (voir la figure) dans les blocs des pyramides. Pourquoi les constructeurs de pyramide se donneraient-ils plus de travail en les écrasant? Comme je l'ai exposé dans la Tribune Géopolymère, "Quand il a participé au tournage du documentaire de NOVA, Prof. Davidovits a montré comment un morceau humidifé de pierre de la carrière de Gizah libère facilement l'argile qu'il contient en 24 heures. Tristement, sa démonstration de 10 minutes montrant comment faire des blocs géopolymèriques des pyramides avec la pierre calcaire de Gizah a été coupée du film dans la seconde version diffusée en 1997." En d'autres termes, le matériau de la carrière est faiblement lié par l'argile. L'argile décante dans l'eau pour que les coquillages ne soient plus liés. Une fois les coquillages séparés, ils peuvent être ré-agglomérés ensemble. Pour plus d'information sur la fabrication du béton géopolymérique in situ dans les carrières, voir les débats publiés dans la presse scientifique américaine dans les années 1991-93.
D’après le géologue Thomas Aignier et l’égyptologue Mark Lehner, la couche en surface de la Formation Mokkatam qui constitue le support sur lequel sont construites les pyramides, est constitué d’un banc de calcaire massif et très dur de type nummulite (les bancs de calcaire « hard-grey » dans la figure). D’un autre coté, la couche qui plonge dans l'oued (wadi), là où se trouvent les carrières et aussi autour du Sphinx et le corps même du Sphinx, cette couche consiste en des couches de calcaire nummulite plus tendre avec des couches marneuses, qui contiennent une quantité assez importante d’argile (le banc pris en sandwich « soft-marly limestone » sur la figure). En accord avec la théorie traditionnelle de la taille, Mark Lehner déclare "...De toute évidence les constructeurs employèrent avec avantage les calcaires les plus tendres à couche marneuse de la partie Sud de la Formation Mokkatam, mais construisirent leur pyramide sur la base formée par le banc de calcaire nummulite dur situé au Nord..."
Lehner postule que les constructeurs n'ont pas employé la pierre calcaire dure voisine, mais ont préféré le matériau le plus tendre.
Les événements entourant ces monuments étaient bien trop importants pour n'avoir pas été enregistrés. Le nombre de documents de l'Ancien Empire (2705-2250 av. J.C.) ayant survécu sont limités et les égyptologues ont longtemps prétendu qu'aucun rapport égyptien antique de n'importe quelle période ne décrit comment les pyramides ont été construites.
Leur erreur consiste en ce qu'ils cherchent des écrits sur la taille des pierres, le transport et le levage et ne les trouvent pas. Inconscients de la technologie employée, les égyptlogues ont mal compris la signification de certains mots égyptiens trouvés dans les écrits pouvant être liés à la construction des pyramides. Il existe un document pertinent gravé sur un rocher, appelé la Stèle de la Famine, découvert dans l'île de Sehel, près d'Eléphantine, par Charles Wilbour en 1889. Les égyptologues sont divisés sur son authenticité, mais reconnaissent que le document est une copie de textes de l'Ancien Empire faite par les prêtres de Khnoum environ 200 av. J.C.. Les textes remontent au règne du pharaon Djoser, 2.500 ans plus tôt. Selon le texte, l'invention de la construction en pierre provient du traitement de différents minéraux et des minerais qui pourraient être des produits chimiques nécessaires à la fabrication de pierre synthétique ou un type de béton.
On a essayé de construire de mini-pyramide, et on y ai arrivé approximativement.
Mais tant d'années de résistance...Il en reste à découvrir!
