Les champions incontestés des sacrifices humains ont été les Aztèques, avant la conquête espagnole. Les estimations du nombre de sacrifiés tournent autour de 50 000 par an. Lors de certains jours de fête, on tuait jusqu'à 20 000 hommes. Les conquistadores espagnols ont pu dénombrer 136 000 têtes coupées en un seul endroit. Et ces chiffres ne prennent pas en compte les morts au combat, car c'était la guerre qui fournissait le gros des sacrifiés. Quand les guerres extérieures ne suffisaient pas, on organisait parfois des guerres civiles sans autre enjeu que le sang à verser sur les pyramides.

La civilisation aztèque était très guerrière. Les guerriers ne devaient pas tuer leurs adversaires, mais juste les blesser pour ensuite les faire prisonniers et les sacrifier. Un bon guerrier avait fait beaucoup de prisonnier.

Pour assurer une horde de prisonniers permanente, l'empereur Motecuzoma 1er instaura la guerre fleurie(*). Mais la guerre servait aussi à agrandir les limites de l'empire, châtier les villes qui ne voulaient plus payer le tribut ou qui voulaient se révolter.

Pour distinguer un guerrier qui avait fait des prisonniers de ceux qui n'en avaient pas faits, ces derniers avaient un petite mèche de cheveux qui recouvrait leur nuque. Le guerrier qui rapportait un captif, se voyait séparé de sa mèche et accédait à la classe des iyacs et était un citoyen à par entière. Quand il réussissait à rapporter (en tout) quatre prisonniers il recevait un labret, un nouveau bouclier et une parure de plumes et était exonéré d'impôts; il devenait tequila.

Dans l'armée aztèque, il y avait aussi des ordres supérieurs; au nombre de trois : l'ordre des chevaliers-jaguars, l'ordre des chevaliers-aigles (on pouvait accéder à ces deux ordres par un haut fait d'armes) et ensuite, l'ordre des chevaliers flèches, auquel on accédait en tuant de nombreux ennemis avec les projectiles bien imprécis qu'étaient les flèches.

Les chevaliers-jaguars, comme leur nom l'indique étaient habillés (seulement quand ils étaient en service) d'un justaucorps de peau de jaguar, alors que les chevaliers-aigles étaient recouverts de plumes d'aigle et leur casque était en bois qui rappelait la tête de l'aigle. Les chevaliers flèches avait un casque en forme de l'oiseau de leur choix, du moment qu'il était inférieur à l'aigle, et leur habit était recouvert des mêmes plumes dont ils se servaient pour lester leurs flèches. Les chevaliers des trois ordre portaient des boucliers décorés de plumes avec lesquelles ils écrivaient le symbole de leur nom.

Les guerriers Yaquotzin, qui n'avaient pas encore fait de prisonniers avaient un uniforme de plumes entièrement blanches, portaient un bouclier sans décoration, et comme les autres guerriers, ils étaient protégés des flèches par un justaucorps de coton aussi efficace contre les flèches que les armures espagnoles. ces guerriers n'avaient pas le droit d'arborer des blasons, mais certains vétérans qui n'avaient pas encore fait de prisonniers se décoraient de quelques plumes sur la tête ou se peignaient le visage pour montrer qu'ils n'en n'étaient pas à leur premier combat.

Les guerriers se battaient avec différentes armes. Les armes traditionnelles des aztèques étaient : l'arc qui servait à ouvrir le combat lorsque l'ennemi était loin, ensuite lorsque l'ennemi était plus proche, les guerriers aztèques utilisaient un javelot terminé d'une lame pointue en obsidienne, émanché d'un bâton qui servait de propulseur et qui était appelé atlatl; avec cette arme les soldats aztèques pouvaient transpercer un arbre situé à trente enjambées.

Pour les combats au corps à corps, les soldats se servaient d'une lance terminée d'une lourde tête en obsidienne très coupante ou d'une épée appelée macquauitl. Le macquauitl était un bâton plat qui avait plus ou moins la largeur d'une main, taillé dans un bois très dur dont les côtés étaient incrustés de barrettes tranchantes d'obsidienne et pas plus longues que cinq cm; c'était aussi l'arme la plus meurtrière de toute cette panoplie.

Puis il y avait les armes utilisées par les autres peuples comme : le lance pierre, une lourde massue dont la crosse était incrustée de morceau d'obsidienne, une hache de pierre émoussée qui servait de matraque, une lance d'os à trois pointes barbelées à l'extrémité, et une épée façonnée dans le mufle dentu d'un poisson scie. Pour se protéger, les guerriers se recouvraient d'un justaucorps rembourré de coton qui protégeait les soldats des flèches aussi bien ques les armures des conquistadores espagnols et avaient un bouclier d'osier recouvert de peau et de plumes.

Les guerriers aztèques pouvaient choisir l'arme qui leur convenait le plus. Quand les guerriers étaient punis, on les attachait au dessus de piments grillés, qui étaient très piquants pour les yeux comme pour le nez. Le guerrier aztèque jouissait d'une très bonne réputation car il était considéré comme celui qui nourrissait les dieux.

La guerre fleurie fut instaurée par Motecuzoma 1er : dès l'ascension du pouvoir du nouvel empereur, des déréglements climatiques (pas de pluies dans la saison des pluies, inondation...) affamèrent la population de Tenochtitlan pendant cinq ans. Un conseil se réunit, et les dirigeants de Tenochtitlan conclurent que si les dieux s'amusaient à affamer la population, c'est que eux aussi étaient affamés, car cela faisait beaucoup de temps que Tenochtitlan n'avait plus fait de guerres et donc plus ramené de prisonniers, ce qui eut pour conséquence que plus personne n'était sacrifié à Tenochtitlan (quand on sacrifiait une personne, on gardait son coeur, qui était retenu comme la nourriture des dieux). Alors, Motecuzoma 1er demanda aux autres villes de la triple alliance et aux villes de Texcala, Huejojingo et Cholula qui étaient aussi touchées par la famine de se livrer un combat dans la plaine d'Acatzingo ( endroit situé loin des six villes) avec aucun but militaire ou politique, mais dans le simple espoir de repporter beaucoup de prisonniers qui puissent êtres sacrifiés.

Le combat eut lieu et les trois armées de la triple alliance affrontèrent les trois armées de texcala, Huejojingo et Cholula. les prisonniers furent nombreux et les six dirigeants des six villes se mirent d'accord pour faire les sacrifices le même jour. Ce jour là, la pluie arrivat et le climat redevint normal. Mais les habitants de Tenochtitlan qui étaient encore affamés mangèrent les corps des sacrifiés, et plus tard, le fait de manger les sacrifiés devint une coutume religieuse. Quand à la guerre fleurie, elle fut répétée assez régulièrement, mais c'était surtout la cité de Texcala qui demandait cette rencontre armée, car Tenochtitlan s'assurait un flux permanent de prisonniers en menant des conquêtes et se servait de la guerre fleurie pour familiariser les jeunes guerriers au combat.