BOLZANO (I) Cinq personnes qui ont approché Ötzi, la célèbre momie des glaces, sont déjà décédées. Des scientifiques aimeraient pourtant l'opérer d'un genou

Une malédiction du type de celle de Toutankhamon frappe-t-elle tous ceux qui s'approchent trop près d'Ötzi, l'homme des glaciers qui vécut il y a plus de 5000 ans? La question a été posée par les médias italiens après la mort récente de l'archéologue autrichien Konrad Spindler à l'âge de 66 ans. Avec Spindler meurt la cinquième personne qui a eu un lien étroit avec la découverte de la momie rejetée par un glacier en 1991 et reposant aujourd'hui dans le musée qui lui est consacré à Bolzano, la capitale du Tyrol du Sud italien.

Parmi les autres victimes figurent Helmut Simon, l'alpiniste bavarois qui découvrit la momie et qui fut emporté par une avalanche l'automne dernier. Destin similaire pour Rainer Henn, le premier médecin légiste à s'être penché sur le corps de l'époque lacustre: le docteur décède après un accident de la route. Sans oublier Kurt Fritz, l'un des premiers guides de montagne présents sur les lieux de la découverte, et le journaliste Rainer Hölzl, qui avait filmé Ötzi avant les autres pour la Télévision autrichienne.

Pas de quoi refroidir une équipe de scientifiques italiens qui, selon La Repubblica, estiment qu'Ötzi devrait être opéré au plus vite à un genou. Au cours d'une radiographie, des taches sont apparues dans la région de la rotule: elles pourraient représenter une poche d'air, mais peut-être aussi la présence de bactéries ou le signe d'une décomposition.

Mais, pour l'heure, les responsables du Musée de Bolzano estiment qu'une opération risquerait de faire plus de mal que de bien à la momie. Pour qu'Ötzi passe sur le billard, les scientifiques italiens devront encore apporter la preuve que cette opération est indispensable. Hibernatus repose par moins 6,12 degrés et une humidité de 99,42% dans une chambre froide. Un hublot permet de le contempler.


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