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Citation: Les grands singes fossiles africains sortent de l'ombre2005-04-21 11:45:01 - PARIS (AFP) Quelques dents isolées trouvées au Kenya, vieilles respectivement de 12 et 6 millions d'années environ, soulèvent le voile sur le passé des chimpanzés et des gorilles, les deux "cousins" africains de l'homme dont l'origine reste largement méconnue.Ces fossiles, expliquent Martin Pickford, du Collège de France, et Brigitte Senut, du Muséum national d'histoire naturelle à Paris, dans une étude publiée récemment dans la revue japonaise "Anthropological Science", suggèrent aussi que la séparation entre l'homme et son plus proche cousin, le chimpanzé, est intervenue plus tôt qu'on ne le pensait, il y a 13 millions d'années.
Alors que des milliers de fossiles ont été attribués aux ancêtres de l'homme, les pièces décrites comme étant associées à l'évolution des grands singes sont rarissimes. Face à cette absence, certains scientifiques se sont demandé si les ancêtres de ces derniers n'étaient pas venus d'Eurasie, où les fossiles de ce type, mais plus anciens, ne sont pas très exceptionnels.
Pour la première fois, Martin Pickford et Brigitte Senut décrivent quatre dents trouvées sur deux sites kényans, qui présentent, indiquent-ils, "des affinités morphologiques et métriques" avec les deux anthropoïdes actuels.
La première dent a été extraite des couches de la formation géologique de Ngorora et est datée de 12,5 millions d'années (Miocène moyen), les trois autres, de 5,9 millions d'années (Miocène supérieur), proviennent de la formation de Lukeino.
La molaire inférieure droite trouvée à Ngorora ressemble à celles du chimpanzé. Pour les deux paléontologues, l'âge du fossile suggère que la séparation entre les grands singes et les hominidés est intervenue "plusieurs millions d'années plus tôt qu'estimé par de nombreux chercheurs".
La plupart des biologistes moléculaires situent en effet la dichotomie homme-chimpanzé à moins de six millions d'années. La dent de Ngorora plaide au contraire en faveur de ceux qui la plaçaient déjà à une période beaucoup plus ancienne (13,5 millions d'années).
Les premiers représentants - vieux de 6 à 7 millions d'années - de la lignée qui a conduit à l'homme ont donc déjà pu côtoyer les premiers pré-chimpanzés bien diversifiés, de même que les pré-gorilles, eux-mêmes séparés des ancêtres des chimpanzés depuis 17 à 18 millions d'années.
Le site de Lukeino, quant à lui, a livré deux molaires et une incisive de grande taille, attribuées précisément à un pré-gorille. "Ces dents, explique à l'AFP Martin Pickford, ont été trouvées dans les couches qui nous ont livré également un hominidé, Orrorin. Ainsi, pour la première fois, les grands singes quadrupèdes et les hominidés bipèdes sont signalés dans les mêmes couches géologiques en intime association."
Cette découverte dément par ailleurs les vieilles hypothèses selon lesquelles l'homme est un enfant exclusif de la savane. Les indications obtenues sur le paléo-environnement révèlent que, tout comme les grands singes, ces humains archaïques ont vécu, du moins à cette période, dans une forêt assez humide.
"Ce n'est qu'un début, commente le paléontologue, mais nous disposons enfin de traces de grands singes en Afrique dans les niveaux géologiques de moins de 8 millions d'années. Malgré l'échantillon fossile restreint pour les périodes plus récentes, nous avons la première preuve de leur présence en Afrique orientale, il y a six millions d'années. Les chimpanzés et les gorilles ont donc évolué sur place et n'y sont donc pas venus d'ailleurs, comme on l'a parfois laissé entendre."Source : Agence France-Presse
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