Pumpoko a écrit:
En gros, entre un groupe de personnes qui vivraient dans un endroit où ils sont à l'abri toujours des intempéries (suivant la région), près d'une source d'eau, et avec des récoltes (qu'ils peuvent stocker) et du bétail (réserve de nourriture assurée), la survie de l'espèce est plus facile à assurer qu'avec le même groupe mais toujours en déplacement, sans culture agricole ni élevage, et dont l'alimentation dépendra de ce qu'ils pourront bien trouver en chemin, de s'ils arriveront à chasser ou pas, des conditions climatiques etc. ?
On pourrait également reprocher au mode de vie sédentaire de rendre les personnes plus dépendantes des conditions locales et de l'état de leurs récoltes : en cas de mauvaise année ou d'arrivée de ravageurs, on se retrouve le bec dans l'eau et sans moyen de subsistance (là où des chasseurs-cueilleurs migrent simplement dans une zone plus clémente). Lorsque l'hiver arrive, il n'est plus possible de lui échapper en migrant vers le Sud, on est condamné à l'affronter - supporter le froid et espérer que les réserves de nourritures seront suffisantes pour tenir durant la mauvaise saison.
En outre, pour revenir à la remarque initiale de Julius (en substance : le nomadisme ne favorise ni la reproduction, ni la bonne santé de la descendance), c'est oublier que le nomadisme favorise le brassage reproductif, là où le sédentarisme tend plutôt lui à encourager les mariages entre voisins et donc les soucis liés à la consanguinité...
Bref ! Chaque système a ses avantages et ses inconvénients.
Pumpoko a écrit:
De même que le déplacement constant ne favoriserait pas certaines grossesse (alors ça j'en sais rien, faut demander à Julius) ?
Dans les sociétés traditionnelles nomades, la tribu se fixe temporairement en un endroit durant les derniers mois de grossesses. Et en cas d'urgence, les femmes enceintes sont portées de façon à ce qu'elles n'aient pas à fournir d'effort...
Pumpoko a écrit:
si on prend les peuples amérindiens d'Amérique du Nord, ils étaient nomades et ne pratiquaient pas l'élevage (je crois, au départ tout du moins). Et pourtant c'était un mode de vie qui fonctionnait. Après, ils avaient une bonne connaissance de leur territoire, savaient où ils allaient et quand, ce qui est encore le cas pour les cultures semi-nomades et nomades de nos jours. Pour une espèce "à ses débuts" qui ne sait pas encore où elle va, quel climat elle va rencontrer, qui n'a pas les outils adaptés etc. c'est pas l'idéal, c'est sûr. Mais quand c'est bien ancré culturellement depuis des générations, qu'on sait s'organiser pour monter le campement, la yourte, qu'on sait où se trouve telle source, tels animaux sauvages, ça fonctionne pourtant.
Ton raisonnement serait correct si les Homo sapiens étaient apparus d'un coup sur la planète Terre : il leur aurait effectivement fallu s'adapter à leurs environnements, s'inventer des traditions et des habitudes pour survivre à un milieu inconnu...
Or, ce n'est pas le cas du tout : les premiers Homo sapiens ne partaient pas "de rien", ils étaient directement issus des Homo erectus... qui étaient eux-même des chasseurs-cueilleurs, connaissaient le feu, avaient une petite industrie lithique à base de hachettes et de bifaces.
Donc, l'homme de Cro-magnon possédait vraisemblablement des traditions riches, complexes et anciennes... et il était au moins aussi bien adapté à son milieu et à son mode de vie (partiellement) nomade que ne le sont les Cherokee ou les Iakoutes.