Comment la station de Morzine-Avoriaz devint célèbre !! (4ème et dernière partie)Le temps passe... Le Dr Constans, surnommé le "médecin dictateur" est parti, mais la commune reste sous surveillance des autorités sanitaires et de la Gendarmerie Nationale... Malgré de sérieux progrès (on a même créé un atelier théatre avec les femmes du village dans la commune pour favoriser la guérision !), des nouveaux cas continuent d'apparaitre de temps en temps.
On en parle, tout de même de moins en moins dans cette France de fin de règne et les charlatans, guérisseurs et autres gourous pousse-au-crime se méfient de la maréchaussée... Allan Kardec a regagné les salons parisiens et ne survivra pas au "mystère" !!
Cela fait maintenant 7 ans que le phénomène a commencé : la première jeune fille dénommé Péronne Tavernier atteinte par le "mal" va bientôt avoir 18 ans et sa famille (les Tavernier dont des membres vivent toujours aujourd'hui sur Morzine-Avoriaz) est une des plus touchée...
Bref, en 1864, tout semble revenir à une certaine normalité jusqu'à ce que l'Eglise tente de reprendre les choses en main et relancent le phénomène : c'est tout d'abord l'arrivée de curieux missionnaires (congrégation religieuse) dés le debut de l'année pour soulager le village mais qui réactive les crises puis enfin, en apothéose, la visite de l'évèque d'Annecy
Monseigneur Magnin (voir photo ci-dessous) le 30 avril 1864 va entrainer un véritable phénomène de folie collective.
Citation:
"Dés son arrivée, 80 femmes réunies au cimetière tombent en crise. A la surprise générale, l'évèque Magnin refuse de pratiquer un exorcisme collectif, brisant ainsi l'ancien modèle religieux de la possession diabolique". Au contraire, il prévient qu'il ne faudra attendre de lui aucun miracle ...//..."
Et c'est là pour l'Eglise, toute la clé du problème !!!
En effet, alors que l'affaire de Morzine avait déjà commencé, une jeune bergère répondant du nom de
Bernadette Soubirous avait vu apparaitre en mars 1858 (soit un an après la première crise de Morzine) dans une grotte situé dans une petit ville des Pyrénées dénommé Lourdes
la très Sainte Vierge. Son attitude est étrange et quelque peu "hallucinée" évoquant certains cas que le Dr Constans avait déjà rencontré à Morzine.
L'Eglise, à l'époque, hésite à reconnaitre le miracle de Lourdes, mais face au raz de marée des pélerins (Lourdes a tout de suite très bien "pris"), elle est obligée de reconnaitre, par l'intermédiaire de l'évèque de Tarbes, le miracle... mais craignant le debordement de curiosité que Bernadette (voir image, ci-dessous) suscite, on trouve plus sain de la "déménager" dans un couvent à Nevers. De ceux, un peu neutres qui ont eu la chance de rencontrer Bernadette avant son depart, ont declaré que la jeune fille avait une attitude pour le moins curieuse evoquant des cas d'hystérie...
Et c'est là que le bât blesse : certaines personnes ont fait le rapprochement entre Péronne Tavernier et Bernadette Soubirous. elles ont à peu près le même âge, elles sont bergères dans la montagne, de famille catholique pratiquante. Dés le début, l'Eglise n'a pas voulu qu'on associe ces deux "affaires" et a laissé le fait du problème morzinois aux mains du corps médical et donc des scientifiques.
Pas question d'en faire un évènement ayant un rapport de près ou de loin avec la religion catholique !!On comprendra donc que dés la première seconde, l'évèque d'Annecy, qui a cédé aux suppliques des fidèles de toute la Savoie et du Valais, a compris qu'il s'était fourvoyé en venant dans ce village maudit et que sa simple présence ne fait que relancer le "phénomène" !!
Au début de l'année 1865, il y a toujours pas loin de 150 malades dûment répertoriés dans Morzine et tout le secteur (la vallée de la Dranse) malgré de nombreux départs.
L'administration réagit dans le même sens et envoie l'armée pour essayer de "calmer le jeu". On vire les missionnaires, on refait quelques travaux d'aménagement: on agrandit l'école, on crée une bibliothèque et on termine en améliorant la route commencée à l'époque de Constans.
Mais surtout une véritable chape de plomb tombe sur le village et sa vallée : une sorte de lock-out administratif impose aux journaux de ne plus parler de cette affaire. Puis éclate la guerre entre la France et la Prusse, puis la "révolte de la Commune de Paris" qui permettront un étouffement radical ! les gens vont penser à autre chose !!
Pourtant en au début de la 3ème république et peut-être même juqu'en 1880/1890, on évoquera encore de nouveaux cas probable mais l'installation d'une nouvelle école et l'arrivée de nouveaux habitants vont encourager le noyautage de ces "cas" bien embarassants. Les premiers skieurs arrivent dans les années 20 et 30, le village qui devient station semble avoir tourné la page !!
Mais concrètement, que s'est il passé ????Il y a trois explications.La première, purement locale: une affaire d'envoutement qui a mal tournée. On a parlé
d'un antagonisme entre le Maire, Monsieur Claude Tavernier et son premier adjoint Monsieur Berger ou chaque partie a essayé d'impressionner l'autre. Le village divisé en deux clans entrainant de véritables actions de paniques et folie furieuse.
La seconde, "plus alambiquée" : selon Allan Kardec, mort avant la fin de l'affaire et au-delà de son côté "pittoresque", a ressenti, lui, des "
ondes négatives" reprenant aisni pour lui les fameux phénomènes de maillage magnétique de la terre entrainant des comportement assez néfastes. Quelqu'un lui a demandé alors : mais pourquoi maintenant ? il aurait répondu : qu'est ce que vous en savez ? Et après avoir vérifié il semblerait que des phénomènes similaires seraient survenus quelques années en arrière dans la vallée de Morzine...
La troisième plus scientifique : on a évoqué
l'ergot de seigle, champignon qui provoque une maladie dénommée l'ergotisme qui provoque des hallucinations et des troubles du comportement. Le seul problème c'est qu'on en isolera le facteur déclanchant de cette maladie, le "cliviceps purpurea" qu'en 1918 !! Seul faitr avéré : dans les carnet du Dr Cosntans, on notera de nombreux cas de paresthsie, symptôme propre à l'ergotisme que le brave psychiatre avait pris pour un phenomène de preuve des cas d'hystérie de ces patients...
Et si c'était un peu tout ça, à la fois !?!
FIN - "that's all Folks !"