Ötzi : Autrichien ou Italien ?

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Mais d’où vient la momie Özti ? Où est-il né ? Depuis plus de dix ans, ces deux questions obsèdent l’ensemble des chercheurs qui ont eu l’occasion de l’approcher. Une étude réalisée par le professeur Wolfgang Müller, spécialiste de ce bonhomme des glaces, et par ses collègues de l’Université Nationale australienne à Canberra, confirme qu’Ötzi vécu dans les vallées situées à la frontière de l’Autriche et de l’Italie, mais malheureusement, elle ne permet pas de conclure.

Découverte en 1991 par deux alpinistes allemands, la momie de l’homme des glaces, vieux de plus 5.000 ans, ne cesse d’être examinée sous toutes les coutures. Du fait de l’incertitude de son lieu de naissance, il est réclamé par les deux pays frontaliers. Passé dans les mains d’archéologues allemands, puis italiens, le pauvre Ötzi ne cesse n’être baladé et observé à la loupe. Rien ne lui a été épargné.

L’équipe de Wolfgang Müller a comparé différents isotopes contenus dans les dents et les os de la momie, avec les isotopes naturels constituants des eaux et du sol de la région frontalière, où elle a été découverte. En effet, les différents éléments isotopiques caractéristiques des boissons et des aliments ingérés par Ötzi dès son plus jeune âge, sont utilisés lors de la croissance des os et des dents. Ainsi, il sera peut être possible de retracer son parcours et de retrouver son lieu de naissance.

La nationalité de la momie reste encore inconnue. Les travaux de Wolfgang Müller, publiées dans la revue Science du 31 octobre 2003, suggèrent que les vallées alpines étaient déjà bien peuplées à l’époque d’Ötzi, ce qui n’est qu’une confirmation de ce que l’on savait déjà.

Source : Sciences et Avenir

Les Simon ne se sont pas doutés tout de suite, ce jeudi 19 septembre 1991, qu'ils avaient fait une découverte archéologique majeure : l'une des plus vieilles momies de tous les temps, deux mille ans de plus que le regretté Toutankhamon. Avec deux étonnantes conséquences : ils sont assurément tombés, pour la première fois, sur la victime d'un crime à l'âge du bronze — l'enquête sur ce fait divers du néolithique progresse à pas menus. Ils ont du même coup lancé, pour les âmes crédules, une malédiction qui aurait fait, à ce jour, six victimes. Dont le malheureux Helmut.

Mais il se soignait : les légistes ont découvert sur son corps une mystérieuse série de petits tatouages bleutés, 57 en tout, des petits traits parallèles, dans le dos, les mollets et les cous-de-pied, ainsi qu'une petite croix à l'intérieur d'un genou. De fines incisions, frottées au carbone végétal, au charbon de bois. Or, ces traces correspondent à 80 % aux points d'acupuncture utilisés aujourd'hui. "On a affaire ici à la combinaison la plus utilisée actuellement pour soulager les douleurs rhumatismales", a indiqué le docteur Frank Bahr, président de l'Académie allemande d'acupuncture, et ce, deux mille ans avant les médecins chinois.

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Ötzi avait du sang grison

BOLZANO (It) L'homme des glaciers vieux de 5000 ans possède des gènes que l'on retrouve dans la population rhéto-romanche. Les savants ont aussi découvert que de son vivant il ne pouvait pas avoir d'enfants

Ötzi, l'homme des glaciers qui vivait dans les Alpes il y a plus de 5000 ans, avait de la parenté dans les Grisons. Selon les premiers résultats des analyses ADN qui ont été publiés dans la récente édition de l'American Journal Of Physical Anthropology par Franco Rollo, expert en ADN antique à l'Université de Camerino (It), des informations contenues dans son patrimoine génétique appartiennent à un modèle appelé «K» par les scientifiques. Or on retrouve le modèle de base «K» aujourd'hui encore parmi 20% à 30% des habitants de l'Ötztal, la région frontalière entre l'Autriche et l'Italie où Hibernatus a été découvert en 1991.

Mais «K» est tout aussi fréquent dans la population rhéto-romanche suisse, y compris dans la minorité qui vit en Italie. «Cela ne signifie pas qu'Ötzi était Rhéto-Romanche, précisait hier l'archéologue Katharina Hersel, du Musée de Bolzano (Tyrol du Sud italien), où repose la «momie». Mais cela signifie que, dans le patrimoine génétique des Rhéto-Romanches d'aujourd'hui, à cause de l'isolement géographique, une grande partie du patrimoine génétique de l'époque a perduré jusqu'à maintenant.»

Autre découverte importante, une double mutation de l'ADN de la partie de la cellule lui permettant de respirer, ce qui permet d'affirmer qu'Hibernatus était stérile. «Cette double mutation, poursuit l'archéologue, que l'on retrouve chez les hommes, indique que la mobilité de ses spermatozoïdes était restreinte. Une pathologie connue qui s'accompagne dans beaucoup de cas d'une impossibilité de procréer.»

Cette nouvelle donne va peut-être permettre d'expliquer pourquoi Hibernatus se baladait seul dans les montagnes et donnerait même des indications sur son statut social. D'après une thèse du Pr Konrad Spindler, de l'Université de Fribourg-en-Brisgau (D), ceux qui avaient une nombreuse descendance jouissaient à cette époque d'un prestige considérable. Par contre, un homme qui ne pouvait pas avoir d'enfants était marginalisé.

Grâce aux progrès des recherches ADN, un seul prélèvement de tissus en 2000 au cours d'un processus de décongélation a été nécessaire et les analyses encore en cours ne nécessitent aucune mutilation du cadavre.

Ötzi, qui avait environ 50 ans et mesurait 1,59 m, a succombé plus de 3000 ans av. J.-C. des suites d'une blessure provoquée par une flèche. La momie est l'une des plus importantes sources de connaissances du mode de vie des hommes de cette époque de la protohistoire. On a retrouvé à ses côtés un arc, des flèches, une hache, un couteau dans un fourreau en tissu d'ortie et des champignons enfilés sur une lanière de cuir, probablement à usage médical.

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