Avant leur extinction, les chevaux de l'Alaska avaient "rétréci"

PARIS (AFP) - Les chevaux autochtones de l'Alaska ont disparu il y a environ 12.500 ans, mais avant leur extinction, ils avaient diminué progressivement en taille, révèle un biologiste américain dans la revue Nature à paraître jeudi.

Ce qui suggère que les changements climatiques, plus que les pratiques de chasse, sont responsables de la disparition de l'espèce, selon Dale Guthrie, de l'université de Fairbanks (Alaska), qui a effectué des datations au radiocarbone d'os métacarpiens provenant de deux spécimens de chevaux de cette région d'Amérique du Nord.

Les os de ces animaux étaient de 12% plus courts que ceux des animaux qui avaient vécu une quinzaine de millénaires plus tôt, avant les changements climatiques. Environ 70% des grands mammifères d'Amérique du Nord, y compris les chevaux, ont disparu il y a 10 à 20.000 ans, à la fin du Pléistocène, marquée notamment par une période glaciaire.

Les chercheurs ont toujours été divisés quant aux causes du phénomène, certains mettant en avant l'arrivée des chasseurs et d'autres les facteurs climatiques. La population des bisons d'Amérique, par exemple, a baissé de manière encore plus marquée, et dans un laps de temps plus court que les chevaux, rappelle le spécialiste de la biologie arctique.

L'époque de l'extinction des chevaux d'Alaska ainsi que la diminution de leur taille indiquent que c'est le changement de l'environnement et non l'homme qui est à blâmer, selon Dale Guthrie.

Ces chevaux - qui étaient probablement proches des différentes espèces d'équidés sauvages d'Eurasie, dont les derniers survivants sont les chevaux de Przewalski, originaires de Mongolie - avaient disparu 500 ans avant tout indice de présence humaine en Alaska. Leur disparition correspond à un changement de milieu, la prairie ayant progressivement cédé la place à la toundra, ce qui aurait diminué les ressources en nourriture.

Il serait toutefois hasardeux de conclure à une cause unique pour l'extinction des différentes espèces, explique encore le chercheur pour qui, à chaque cas, correspond probablement une combinaison spécifique de facteurs.

En rapetissant, les chevaux d'Alaska sont, en quelque sorte, revenus en arrière. En effet, tous les chevaux sont descendants d'un petit mammifère de l'ère tertiaire (Hyracotherium), de la taille d'un fox-terrier, par ailleurs doté de quatre ongles aux pattes antérieures et trois aux pattes postérieures.

Au cours de leur évolution, ils n'ont gardé qu'un doigt à chaque membre, tout en voyant leur taille grandir. Au Pléistocène, différentes espèces de chevaux peuplaient une grande partie de la planète. Les chevaux d'Amérique se sont éteints et furent remplacés par des animaux amenés par les conquérants européens.

Source : Yahoo!Actualités