Citation:
Les nombreuses gravures rupestres que l'on peut trouver dans le centre du Sahara et qui présentent une faune exubérante (OURS, girafe, crocodile, éléphant, hippopotame) témoignent de cette époque ; elles datent du néolithique (de -10 000 à -7 000).
Il y a donc bien eu des ours en Afrique un jour ??? La légende de l'ours de l'Atlas est alors peut être basée sur les derniers spécimens qui auraient survécu jusqu'à peu.
Personnellement il y a toujours deux textes antiques qui m'ont fortement étonné :
1) Une mention de Pline l'ancien : "Les annales attestent que, sous le consulat de Pison et de Messala [vers 61 avant J.C.], le quatorzième jour avant les calendes d'octobre, Domitius Ahénobarbus, édile curule, fit combattre dans le cirque [de Rome] cent ours numides contre un nombre égal de chasseurs éthiopiens. Je m'étonne de cet adjectif "numides", puisqu'il est connu que l'Afrique n'engendre pas d'ours." (d'après Pline).
2) Le bestiaire d'Afrique du Nord d'hérodote : "[...] la partie occidentale, celle des cultivateurs, est très montagneuse, boisée et riche en bêtes. C'est chez eux que se trouvent les serpents de très grande taille, les lions, les éléphants, les ours, les aspics, les ânes portant des cornes, et les cynocéphales et les acéphales qui ont leurs yeux dans la poitrine, du moins à ce que disent d'eux les Libyens, et les hommes et les femmes sauvages..."
A propos du bestiaire d'Hérodote, l'ours est somme toute peu fantaisiste par rapport aux autre animaux cités. Mais les autres ont tous une explication :
-Les serpents de très grande taille se rapportent peut-être au python de Seba (Python sebae) : il est aujourd'hui confiné à l'Afrique tropicale, mais il n'est pas impossible que son aire de répartition fût jadis plus étendue bien plus au nord, lorsque le Sahara était encore verdoyant, il y a quelques millénaires, comme en témoignent les fresques et gravures rupestre du Tassili.
-Le lion de Barbarie (Panthera leo leo) a survécu en Algérie jusqu'au début du vingtième siècle. Pour la petite histoire, rappelons le roman d'Alphonse Daudet, Tartarin de Tarascon (1872), inspiré du célèbre Dijonnais Charles Bombonnel ("le tueur de panthères"), où le héros, chasseur du dimanche, va chasser le lion en Algérie à l'époque où il y en avait encore.
-L'éléphant d'Afrique du nord doit réveiller des souvenirs aux latinistes qui ont planché sur "le général borgne perché sur l'éléphant gétule". On se souvient en effet que c'est avec des éléphants d'Afrique (Loxodonta africana), capturés en Tunisie, et transformés en chars de combat avant l'heure, que le général carthaginois Hannibal avait entrepris son audacieuse expédition autour de la Méditerranée pour prendre Rome à revers.
-L'aspic ou cobra est toujours présent en Afrique du nord (rappelons que la reine Cléopâtre se suicida en se faisant mordre par un aspic).
-Les ânes à cornes posent un premier problème. Il s'agit peut-être du rhinocéros, représenté dans l'art rupestre de l'Afrique du nord ; cette hypothèse est d'autant plus plausible que la première description de la licorne par Ctésias, dans laquelle on a cru reconnaître le rhinocéros de l'Inde (Rhinoceros unicornis), parle d'un animal ressemblant à l'âne et portant une corne. Mais il est également possible qu'il s'agisse d'un animal voisin de l'okapi (Okapia johnstoni), ce giraffidé de l'Afrique centrale décrit seulement en 1901 : plus précisément, un représentant du genre fossile Libytherium, puisqu'un tel mammifère semble représenté sur les fresques du Tassili.
-Les cynocéphales (les hommes "à tête de chien") peuvent se rapporter aux singes que l'on a justement appelés cynocéphales.
-Les acéphales (les hommes "sans tête"), comme l'a démontré Bernard Heuvelmans avec maestria dans son livre Les bêtes humaines d'Afrique (1980), désignent en fait les populations nomades de l'Afrique du nord, en particulier les Touareg, qui se déplacent sans cap précis : la notion de cap est en effet souvent associée à celle de tête ("cap" vient d'ailleurs du latin caput, la tête, et cette association se retrouve jusque dans l'expression populaire "perdre la boussole", qui signifie "perdre la tête"). Pour rester "logique", on accordait quand même à ces Acéphales des yeux, que l'on plaçait en général sur la poitrine ou parfois sur les aisselles.
-En ce qui concerne les hommes et les femmes sauvages, Bernard Heuvelmans (1980) a proposé de les rapprocher des Néanderthaliens d'Afrique du nord, de même que les gorillai décrits dans le périple de Hannon.
- Reste les ours auxquels personne n'a trouvé d'explication. SE peut-il que des ours préhistoriques aient survécu jusqu'à l'antiquité ???
Désolé pour le véritable roman !

Edit : source :
http://pagesperso-orange.fr/cryptozoo/index.htm