PARIS (AFP) - Un papyrus médical égyptien du Nouvel Empire (1550-1050 av J.C.), véritable "manuel de médecine", pourra être admiré dès mercredi par les visiteurs du musée du Louvre, après son acquisition par l'Etat grâce au mécénat du groupe Ipsen, a annoncé lundi le ministère de la Culture.
Le papyrus, qui se présente sous la forme de huit feuilles qui constituaient à l'origine un rouleau d'une longueur estimée à sept mètres, devait être remis lundi soir par la ministre de la Culture et de la Communication Christine Albanel au président-directeur du Louvre Henri Loyrette, lors d'une cérémonie.
Le document, classé trésor national et acquis 670.000 euros grâce au mécénat du groupe pharmaceutique Ipsen, sera le clou d'une exposition temporaire sur l'art du médecin égyptien organisée du 6 juin au 6 août (Aile Richelieu), avec la présentation notamment d'instruments de médecine et de chirurgie.
Il ira ensuite au département des Antiquités égyptiennes du musée.
Véritable "livre de médecine" le document possède la rare particularité de comporter sur ses deux faces des textes relatifs à un même sujet. Écrit de façon continue par deux scribes différents, il est rédigé en cursive hiéroglyphique, le hiératique, dans une écriture caractéristique du Nouvel Empire, précise le ministère.
Au recto, le premier scribe a recopié un recueil de diagnostics et de recettes médicales. Au verso, les descriptifs sont accompagnés de textes qui transposent la maladie dans un contexte divin où elle trouvait explication et remède.
Cette oeuvre, antérieure de 12 siècles aux écoles de médecine grecques, constitue un document essentiel pour l’histoire de la pensée médicale et de la pharmacie.
Par ses dimensions, par le nombre et la longueur de ses textes, ce papyrus peut être considéré comme le deuxième au monde, après celui conservé à la bibliothèque de l'université de Leipzig en Allemagne.
Le rouleau avait été acquis en Égypte en 1953 par un particulier, qui le rapporta ensuite en France en vertu des accords passés par la République arabe d’Égypte avec l'ex-puissance mandataire. Il a ensuite été proposé en vente publique après le décès de l'acquéreur.
