Alors là, ça me touche.
Ludwig van Beethoven, que ce soit bien clair, ne buvait pas tant que ça. L'état de son foie l'a bien prouvé. Il semble plutôt qu'il souffrait d'arthrite, d'une jaunisse, de la goutte thoracique, de douleurs abdominales qu'il n'arrivait plus à supporter, de l'uvéite (une inflammation oculaire ), de surdité certes, de dépressions, et principalement d'une maladie multisystémique (qui affecte plusieurs organes ) plus rare nommée "sarcoïdose", qu'il se soit isolé et ait suivi divers traitements pour tenter de guérir sa surdité et ses autres maux, dont ceux au plomb... (Charlatan de médecin).
À noter que le médecin qui l'a le plus longtemps suivi prenait Beethoven pour un véritable cobaye, qu'il était arrogant et prétentieux et qu'il usait, abusait du désespoir de Beethoven pour lui administrer une foule de cochoncetés, et de surcroît un repos dans l'isolement le plus total (pour sa surdité), après lequel il était de plus fort difficile de revenir à la société plus handicapé, d'un mal qui ne s'accommodait guère avec la Musique.
On a longtemps pensé à des affections vasculaires comme la maladie de cogan, à cause des diagnostics de sa surdité et des inflammations de la chambre antérieure de ses yeux, à diverses atteintes pulmonaires, à un lupus, aux conséquences de la goutte, etc. À l'école, on nous enseignait encore qu'il est mort, tantôt de la syphilis, tantôt d'une tuberculose. Toutes ses maladies, plus courantes, ont en fait des symptômes communs ou proches de ceux de la sarcoïdose, principalement lorsqu'il s'agit d'affections pulmonaires.
La présence de plomb et de quelques autres substances avaient déjà été trouvés dans l'analyse de ses cheveux (qui au passage, présentaient la particularité d'avoir plusieurs couleurs : châtains clair, foncé presque brun, légèrement roux, et gris). Ils avaient plus été associés à des traitements médicaux qu'à la vaisselle. (Tout le monde ne décédait pas de cette vaisselle courante...)
L'évolution de son état général a sans aucun doute conduit à l'affaiblissement de son organisme, et bien qu'on ne soit pas sûr d'avoir tout diagnostiqué à ce jour, il semble, d'après les éléments dont nous disposons, qu'un simple coup de froid aurait pu mettre fin à ses jours compte tenu de ce très mauvais état général (maladies et mauvais traitements médicaux...) accompagné de son affaiblissement (physique et moral).
Il est effectivement facile de s'imaginer un grand artiste, seul, déprimé, en alcoolique. Mais contrairement à son égal JS Bach (qui en a même perdu la vue et qui se faisait payer des accordages contre du vin), Beethoven avait un très fort tempérament, aimait la vie en même temps qu'il détestait son Destin, se réfugiait dans ses amours et sa musique (musique pour laquelle il a choisi de lutter et de vivre sans baisser les bras). A mon sens, Beethoven fut l'incarnation de ce qu'il y a de plus beau et héroïque chez l'Homme.
Je me permes de témoigner de tout mon amour à cet Homme, le remercier pour cet immense héritage musical et humain, ainsi que de mon respect le plus profond à son égard, ma reconnaissance pour le fait qu'il se soit battu héroïquement pour nous laisser cette Musique malgré toutes ces souffrances, physique et morale.
Celui qui voudrait souiller la mémoire de Beethoven, ne peut que salir sa propre mémoire pour ce qu'il aura fait.
Beethoven aimait donc le vin, en consommait assez, mais pas au point de se détruire. Et misérables soient ses contemporains qui colportaient les pires saletés à son propos, et qui le faisaient dans son dos et publiquement.
_________________ CARPE DIEM QVAM MINIMVM CREDVLA POSTERO
minima : présentation
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