Nous sommes le Sam Avril 27, 2024 12:03


Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 2 messages ] 
Auteur Message
 Sujet du message: La fusion thermonucléaire, source d'énergie du futur ?
MessagePosté: Sam Juillet 26, 2003 09:02 
Hors ligne
Membre honoraire
Avatar de l’utilisateur

Inscription: Mer Avril 30, 2003 10:30
Messages: 10606
la fusion thermonucléaire, source d'énergie du futur ?

Citation:
Maîtriser sur Terre un « Soleil miniature » pour récupérer l’énergie qu’il dégage : tel est l’objectif du programme ITER. Quatre sites, dont un en France, sont en compétition pour accueillir ce réacteur expérimental. Selon Claudie Haigneré, la décision finale devrait être prise à l’automne.

Une collaboration internationale

Les pays les plus puissants du monde sont associés aux recherches sur la fusion et au programme ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor) : l’Union européenne, le Canada, la Russie et le Japon. Les États-Unis, qui avaient quitté le projet en 1998, l’ont rejoint le 30 janvier 2002, précédés quelques jours plus tôt par la Chine.

Dans le cadre de cette collaboration internationale, chaque partenaire a travaillé sur un domaine de recherche particulier. Sept grandes maquettes ou prototypes ont été construits pour valider les technologies employées.

Ainsi en 1997, le Tokamak JET (Culham, Royaume-Uni), un réacteur où l’on réalise des réactions de fusion, possède le record de puissance : 16 mégawatts (MW) pendant une seconde (soit 16 millions de joules) ... même si on a dû dépenser 23 MW pour produire cette énergie !

Le Tokamak Tore-Supra (Cadarache, France), le seul grand réacteur ayant des aimants supraconducteurs, a quant à lui réalisé, le 18 septembre 2002, une décharge record en terme de durée : 4 min et 25 s contre seulement quelques secondes pour le JET.

Le but du programme ITER est de dépasser ces résultats très préliminaires et de réunir toutes les technologies développées aux quatre coins du monde afin de construire un réacteur commercialisable.

Un projet moins ambitieux

Le projet ITER de 1988 devait permettre d’atteindre le point d’ignition, c’est-à-dire le moment où la machine produit suffisamment d’énergie pour auto-entretenir la réaction de fusion.

Mais considéré comme trop cher, ce projet a été revu à la baisse : d’une machine capable de produire 1 500 MW d’énergie de fusion pendant 1 000 secondes, le réacteur proposé aujourd’hui ne produira que 400 à 500 MW pendant 400 secondes. Un projet plus modeste qui a permis de diviser le budget par deux.

La réaction de fusion dans un Tokamak (1'30'')

Comment réaliser la fusion sur Terre ?

La voie de recherche la plus prometteuse et la plus étudiée consiste à maîtriser à très haute température un plasma confiné dans une boîte immatérielle en forme d’anneau créée par des champs magnétiques. On parle de « confinement magnétique ».

Plusieurs boîtes de ce type existent, la plus performante s’appelle Tokamak, acronyme de Toroidalnaya Kamera Magnitnymi Katushkami (chambre magnétique toroïdale, en russe).

ITER sera le plus grand Tokamak du monde. Le volume de son plasma sera de 800 m3. En comparaison, le plus grand Tokamak actuel, le JET a un plasma de 80 m3, et celui de Tore-Supra à Cadarache (France) de 25 m3.

Quatre sites aux quatre coins du monde sont en compétition pour accueillir ITER.

Cadarache (France), Clarington (Canada), Rokkasho-mura (Japon) et Vandellos (Espagne) répondent aux critères établis pour la localisation du projet ITER (rapport disponible : (http://www.iter.org/jass). En France, la campagne de promotion a déjà débuté.

Le 30 janvier, le Premier ministre a confirmé la candidature de Cadarache « pour gagner ». Car même si le projet a été revu à la baisse, il offre des perspectives “alléchantes“. Selon la préfecture de la région PACA, l’installation d’ITER, dont les retombées économiques ne sont pas prévues avant une cinquantaine d’années, créerait « 8 000 emplois pendant dix ans et 750 pendant vingt ans minimum. »

Quels sont les avantages de la fusion thermonucléaire ?

Pas de dégagement de gaz carbonique (CO2), donc pas d’effet de serre, pas de risque d’accident puisque la réaction s’arrête dès que le plasma n’est plus alimenté… Les avantages de la fusion sont incontestables.

Sauf que la réaction de fusion dégage quand même une petite quantité de déchets radioactifs. Certes, moins qu'une réaction de fission, telle qu’elle se produit dans une centrale nucléaire, mais des déchets qu’il faudra malgré tout traiter.

Reste la question de la distribution d'une telle énergie potentielle. La puissance de cette source énergétique nécessitera des réseaux électriques dimensionnés en conséquence. A priori, la fusion thermonucléaire reste donc une piste de recherche dont ne pourraient profiter que les pays les plus développés.


Source Sciences-Actualités.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: Lun Juillet 28, 2003 02:05 
Hors ligne

Inscription: Ven Août 02, 2002 08:47
Messages: 745
Localisation: Suisse
Voici un autre texte consacré à la fusion nucléaire, tiré de:
http://www.ulb.ac.be/sciences/intra/inf ... carati.htm

Citation:
La fusion nucléaire contrôlée :
une source d'énergie propre et inépuisable.


La fusion nucléaire : la source d'énergie des étoiles

La fusion nucléaire constitue le mécanisme à l'origine du rayonnement des étoiles et en particulier du Soleil. En effet, au sein des étoiles, les noyaux légers fusionnent et produisent des noyaux plus lourds. Au cours de cette réaction de fusion, la masse du noyau produit est inférieure à la somme des masses des noyaux légers d'origine. La différence de masse, en vertu de la célèbre relation d'Einstein, E=mc2, est alors convertie en énergie. On estime ainsi que, dans le Soleil, pas loin de 600 millions de tonnes d'hydrogène sont transformés en 596 millions de tonnes d'hélium chaque seconde. La différence est alors convertie en énergie et est à l'origine de la chaleur et de la lumière que nous recevons.
Bien que l'énergie libérée par la fusion nucléaire soit considérable, les réactions de fusion ne se produisent pas spontanément, du moins dans les conditions de température et de pression auxquelles nous sommes habitués. Ainsi, la probabilité d'observer une réaction de fusion entre deux noyaux d'hydrogène à la surface de la terre est quasiment nulle. En effet, pour fusionner, les noyaux, qui sont chargés positivement, doivent d'abord vaincre leur tendance naturelle à se repousser. Ceci est possible lorsque la matière est dans des conditions extrêmes comme au coeur du Soleil (pression énorme et température de plusieurs millions de degrés).

Comment domestiquer la fusion nucléaire ?

Produire sur Terre des conditions propices à la réalisation des réactions de fusion constitua rapidement un objectif important de recherche, compte tenu de l'immense potentiel énergétique de ce phénomène et de la très grande abondance de l'hydrogène. La bombe à hydrogène constitua la première 'réussite' dans ce domaine. Dans cette application militaire, les conditions extrêmes de température et de pression sont obtenues grâce à une amorce constituée d'une bombe atomique de fission. Heureusement, l'essentiel des recherches actuelles suit une approche plus pacifique, qui a pour but de contrôler les réactions de fusion et de domestiquer l'énergie de fusion. La fusion nucléaire contrôlée consiste ainsi à tenter de reproduire sur Terre des conditions permettant d'exploiter de manière industrielle cette source d'énergie.

Dans les conditions de température nécessaires pour obtenir la fusion nucléaire, soit plusieurs millions de degrés, les atomes sont alors séparés en leurs constituants fondamentaux - électrons et noyaux chargés positivement - et forment un gaz chaud appelé "plasma". Ces températures excluent l'utilisation d'un récipient pour maintenir le plasma dans un espace suffisamment petit pour qu'un nombre important de collisions entre noyaux légers donne lieu à des réactions de fusion. La solution la plus souvent retenue consiste alors à soumettre le plasma à un champ magnétique intense de géométrie toroïdale (voir ci-contre). Les particules chargées composant le plasma suivent alors approximativement le champ magnétique et ne peuvent explorer qu'une partie limitée de l'espace. Ceci favorise les collisions entre les noyaux légers tout en limitant le contact entre le plasma et les parois du réacteur. Cette technique est appelée le confinement magnétique du plasma. Les réacteurs de fusion basés sur cette approche sont connus sous le nom de tokamak et apparaissent aujourd'hui comme les plus prometteurs.

Vue extérieure du JET (photograph courtesy of EFDA-JET). Les chercheurs se sont également rendu compte que les probabilités de réaction de fusion entre noyaux d'hydrogène étaient bien trop faibles pour envisager l'exploitation industrielle de phénomènes identiques à ceux qui se produisent au coeur du Soleil. Par contre, d'autres réactions, basées sur le même principe de fusion de noyaux légers, sont moins difficiles à réaliser. Ainsi, la réaction qui semble la plus favorable dans les tokamaks serait la fusion d'un noyau de deutérium et d'un noyau de tritium. Le deutérium et le tritium sont deux isotopes de l'hydrogène, c'est-à-dire des éléments dont les noyaux des atomes contiennent le même nombre de protons que l'hydrogène (un seul) mais pas le même nombre de neutrons (un pour le deutérium et deux pour le tritium au lieu de zéro pour l'hydrogène). Le résultat de cette réaction est un noyau d'hélium et un neutron.
Le noyau d'hélium étant chargé, il va être soumis au champ magnétique du tokamak et restera ainsi confiné dans l'enceinte du réacteur. Les collisions entre les noyaux d'hélium et autres constituants du plasma devraient permettre de maintenir une température suffisamment élevée dans le réacteur. Les neutrons n'étant pas porteur de charge électrique seront insensibles au champ magnétique et quitteront le tokamak à très grande vitesse. Leur énergie sera alors récupérée et transformée en chaleur qui, à son tour, sera transformée en électricité.

La fusion : les avantages du nucléaire sans ses inconvénients

La fusion présente trois avantages majeurs. D'abord, elle utilise comme combustible le deutérium dont les réserves terrestres sont quasiment inépuisables et le tritium relativement facile à produire ; son exploitation industrielle permettrait donc de résoudre, pour de nombreux millénaires, les problèmes liés à notre approvisionnement énergétique. En effet, les chiffres sont éloquents : l'exploitation d'une centrale électrique de 1000 MW basée sur la combustion du charbon nécessite de brûler pas loin de 3 millions de tonnes de charbon par an. A même puissance, une centrale fonctionnant sur le principe de la fusion nucléaire ne consommerait qu'un quart de tonne d'un mélange basé pour moitié de deutérium et pour moitié de tritium. Alors que les effets liés à la combustion de combustibles fossiles (charbon et pétrole par exemple) risquent d'altérer à long terme nos conditions de vie, le développement d'une source d'énergie ne produisant aucun gaz à effet de serre rencontre évidemment un intérêt grandissant.
Le deuxième avantage majeur de la fusion est sans conteste la sécurité inhérente à ce phénomène. D'abord, seule la quantité de combustible nécessaire au fonctionnement du réacteur (à peine quelques grammes) est injectée dans l'enceinte du tokamak. Ainsi, si l'état du réacteur déviait trop des conditions normales d'exploitation, il est très simple de le mettre hors service rapidement. De même, l'injection accidentelle d'éléments indésirables (comme de l'air) dans l'enceinte, stopperait immédiatement les réactions de fusion. En fait, les quantités de plasma qui se trouveront au sein du réacteur seront si faibles qu'un incident, aussi improbable soit-il, ne pourrait jamais entraîner un événement catastrophique du type d'une explosion et limiterait ses effets à la mise hors service du réacteur.
Plus important peut-être est la propreté relative de la fusion nucléaire. En effet, le deutérium est un isotope qui se trouve à l'état naturel et dans une fraction non négligeable dans l'hydrogène qui constitue l'eau. Sa production est donc aisée et non polluante. Le tritium, quant à lui, est un élément radioactif. Il se dégrade en émettant des rayonnements énergétiques. Cependant, son temps de vie, c'est-à-dire la période pendant laquelle il émet des rayonnements potentiellement dangereux, est très courte (de l'ordre de la dizaine d'année). De plus, la réaction de fusion ne génère pas, directement ou indirectement, de sous-produits radioactifs de longs temps de vie. Les interactions entre les neutrons rapides qui s'échappent de l'enceinte du réacteur et les parois génèreront certainement des déchets radioactifs. En fait, un partie importante du tritium consommé dans les réacteurs de fusion pourrait directement être produite par les interactions entre ces neutrons fortement énergétiques et le lithium constituant certains éléments des parois du réacteur. Ainsi, le seul combustible radioactif serait produit et consommé directement dans le réacteur. De plus, contrairement aux déchets radioactifs liés aux centrales classiques, ceux produits par la fusion auront un temps de vie court. Leur nuisance potentielle pourra alors facilement être gérée par un stockage et une surveillance à court ou moyen terme. Ainsi les déchets de la fusion ne constitueront ni un fardeau ni un danger pour les générations qui nous suivront.

A quand la fusion ?

Alors que les avantages liés à l'exploitation industrielle de la fusion nucléaire sont clairs tant du point de vue environnemental que stratégique (les combustibles sont en effet accessibles à tous et en quantité quasiment inépuisable), il semble naturel de s'interroger sur les raisons qui font que cette source d'énergie n'est pas encore exploitée aujourd'hui. Les raisons sont multiples.
D'abord, la faisabilité de l'exploitation industrielle de la fusion nucléaire, bien que considérée comme acquise par de nombreux chercheurs, n'a pas encore été démontrée expérimentalement. Des réactions de fusion ont bien été produites dans des tokamaks. Ainsi, en 1997, le tokamak européen JET (situé près d'Oxford en Angleterre) est parvenu à produire une énergie de fusion de 16 MW. Cependant, en raison de la taille réduite des réacteurs actuels, le bilan énergétique de ces réactions ne permet pas encore leur exploitation.
D'autre part, la construction d'un réacteur de fusion produisant suffisamment d'énergie est une tâche difficile et coûteuse. Ainsi, bien que le coût des combustibles soit très raisonnable, les installations techniques nécessaires à la construction et à l'exploitation d'un réacteur de fusion impliquent des investissements très lourds. De plus, la logique économique actuelle n'intègre pas (ou très faiblement) les coûts liés aux impacts environnementaux des différentes sources d'énergie. Cette situation fait apparaître, de manière artificielle, les moyens traditionnels de production d'énergie comme étant plus compétitifs.
Il semble néanmoins que les progrès techniques et scientifiques en matière de fusion nucléaire, ainsi que l'épuisement progressif des réserves de charbon et de pétrole, transformeront vers la moitié de ce siècle la fusion nucléaire en une option énergétique viable. De plus, cette option garantira un approvisionnement énergétique tout à la fois durable et respectueux de l'environnement.
Une des étapes importantes dans le développement de nos connaissances en fusion sera la construction, qui devrait être décidée prochainement, d'un tokamak capable de produire une énergie de fusion de l'ordre de 500MW : ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor). Ce projet, issu d'une collaboration internationale entre les Etats-Unis, le Japon, la Russie et l'Europe, devrait permettre de cerner de mieux en mieux les contraintes liées à l'exploitation à grande échelle de l'énergie de fusion.

_________________
~ Unreal-X ~


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages précédents:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 2 messages ] 

Heures au format UTC + 1 heure


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 89 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages
Vous ne pouvez pas joindre des fichiers

Rechercher:
Aller à:  

Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group
Traduction par: phpBB.biz
phpBB SEO