lundi 3 janvier 2005, 16h47
"Deep Impact" doit percuter une comète le 4 juillet CAP CANAVERAL (AP) - C'est une mission digne d'une super-production hollywoodienne. La NASA se prépare à lancer une sonde, baptisée "Deep Impact", qui doit percuter une comète le 4 juillet prochain à l'aide d'un "projectile", afin d'étudier les débris résultant de la collision.
Portant le même nom qu'un film-catastrophe sorti en 1998 dans lequel une comète menaçait la Terre, "Deep Impact" devrait décoller le 12 janvier, avec deux semaines de retard en raison de problèmes techniques. La sonde larguera dans six mois un "impacteur" de 370 kilos, dont la collision avec la comète Tempel 1 doit permettre de creuser un cratère et d'en analyser les débris de glace, de poussières et d'autres matières primordiales, supposées être inchangées depuis la création du système solaire.
Les responsables de la mission soulignent que l'énergie produite par la collision sera équivalente à l'explosion de 4,5 tonnes de TNT. Un "feu d'artifice" auquel devraient pouvoir assister les observatoires sur Terre, selon la NASA.
Les scientifiques savent encore peu de chose des comètes, et encore moins de leur noyau. "Nous allons savoir comment (Tempel 1) est constituée, sa densité et sa porosité", souligne Donald Yeomans, du Jet Propulsion Laboratory de la NASA.
Si tout se passe bien, Deep Impact sera le premier engin spatial à toucher la surface d'une comète. Lancée par une fusée Delta II, la sonde doit atteindre Tempel 1 après un voyage de 430 millions de kilomètres au-delà de l'orbite de Mars, soit à 130 millions de kilomètres de la Terre. La NASA a jusqu'au 28 janvier pour la lancer.
Au-delà, Tempel 1 se trouvera hors de portée et l'agence spatiale américaine devra choisir une nouvelle comète. Et subir de ce fait d'importants retards, à l'instar de ce qui est arrivé à la sonde européenne Rosetta, qui tentera un atterrissage contrôlé sur une comète, mais pas avant 2014.
Tempel 1 présente un profil idéal pour la mission. Elle possède un large noyau et un faible nuage de gaz, ou coma, ce qui devrait faciliter la collision. Selon les calculs de la NASA, le risque que l'"impacteur" manque sa cible est inférieur à 1%.
La NASA assure que Deep Impact modifiera à peine la trajectoire de Tempel 1 et que ni l'astre ni aucun de ses fragments ne risquent d'entrer par la suite en collision avec la Terre...
L'impacteur sera largué par la sonde le 3 juillet, pour frapper le lendemain le coeur de la comète et creuser un cratère dont la taille pourrait atteindre au maximum celle d'un stade de football. Une simple égratignure comparé aux dimensions de Tempel 1, qui fait 15 kilomètres de long, affirme la NASA.
Concrètement, l'impacteur, composé essentiellement de cuivre, se positionnera sur la trajectoire de Tempel 1, qui le percutera à une vitesse de 37.000 km/h. Un appareil sur le projectile photographiera la comète jusqu'au moment de la collision. Des caméras sur la sonde, qui se tiendra prudemment à 480 kilomètres de distance, prendront des images du choc et du cratère.
Certains astronomes prédisent toutefois que la comète pourrait se briser en plusieurs morceaux. D'autres pensent que Deep Impact va créer un cratère, mais qu'aucune matière ne sera éjectée. "C'est l'incertitude dans les prévisions qui rendent cette expérience très importante", souligne Michael A'Hearn, chef scientifique de la mission.
Quel que soit le résultat, les chercheurs espèrent tirer des enseignements sur la possibilité de dévier une comète ou peut-être un astéroïde, pour le cas où un tel astre menacerait un jour la Terre, déjà frappée par des comètes par le passé. AP
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Source : Yahoo! Actualités, Sciences