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 Sujet du message: Lorsque notre cerveau fabrique des esprits
MessagePosté: Sam Novembre 08, 2014 11:52 
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Inscription: Dim Novembre 18, 2007 14:40
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Voici un article particulièrement intéressant détaillant les mécanismes cérébraux qui peuvent intervenir dans notre faculté à voir ou ressentir la présence d'esprits en certaines circonstances.

Néanmoins et au delà du caractère informatif de l'article, j'ai tendance à estimer que cette rationalisation du phénomène d'apparition d'esprits n'est peut-être pas aussi simple que ce que tend à démontrer cette étude qui s'attarde plus particulièrement sur des individus présentant des pathologies diverses et variées. Peut-on vraiment résumer tous les cas d'apparitions à un dysfonctionnement de notre système de perception ? Pour ma part j'estime que cet argument est loin d'expliquer la complexité de ce type de phénomène à vaste échelle.

Citation:
Faut-il être malade pour voir des fantômes ? Maupassant et son Horla, Hoffmann dans ses contes ou Poe dans ses nouvelles semblaient assez hésitants sur le sujet. Depuis qu’en juin 1970, alors qu’il redescendait épuisé du Nanga Parbat, dans l’Himalaya, en compagnie de son frère, Reinhold Messner a éprouvé le sentiment qu’« il y avait un troisième grimpeur avec nous, un peu sur ma droite, quelques pas derrière moi, juste en dehors de mon champ de vision », l’alpiniste italien a compris que des conditions extrêmes pouvaient engendrer cette impression a priori inexplicable. Une équipe de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) vient de montrer qu’un tel « sentiment de présence » pouvait être généré en laboratoire, à l’aide d’un robot, par la simple perturbation du mécanisme de perception spatio-temporelle. Elle publie dans la revue Current Biology un article décrivant ce dispositif.

De nombreux travaux avaient déjà associé ces « apparitions » à des perturbations cérébrales chez des schizophrènes, épileptiques, migraineux… Autrement dit, les fantômes n’existaient que dans nos têtes. Les chercheurs suisses ont quand même voulu y voir de plus près. Ils ont analysé les cerveaux de patients présentant ces symptômes : en l’occurrence douze personnes, en majorité épileptiques, dont ils ont scruté l’encéphale à l’aide d’images à résonance magnétique (IRM). Ils y ont trouvé des lésions dans trois régions corticales – les cortex insulaire, pariéto-frontal et temporo-pariétal –impliquées dans la conscience de soi, le mouvement et la position.

Discordance temporelle et spatiale

Les neurologues de l’EPFL ont donc émis l’hypothèse que ce sentiment de présence relevait d’une difficulté à conjuguer ces différents sens pour établir une perception « cohérente et unitaire de notre propre corps ». Pour s’en assurer, ils sont allés voir leurs collègues du département de robotique. Ensemble, ils ont conçu un appareil capable de produire de la discordance temporelle et spatiale. Les yeux bandés, le sujet de l’expérience tend son bras puis le déplace devant son corps, le doigt dans un capteur. Derrière lui, un robot reproduit ces mouvements en lui touchant le dos. « Pour le cerveau, il y a un conflit spatial, explique Olaf Blanke, directeur du centre de neuroprothèses de l’EPFL et premier signataire de l’article. Un mouvement effectué devant soi ne doit pas se traduire par une sensation dans le dos. Mais ce conflit, il le résout. » Les sujets sains ont ainsi affirmé avoir éprouvé le curieux sentiment de se toucher eux-mêmes le dos. Faux dans la réalité, mais cohérent.

Les chercheurs ont ensuite ajouté une discordance temporelle. Cette fois, le robot reproduisait les mouvements avec un décalage d’une demi-seconde. Dans ces conditions asynchrones, plusieurs sujets ont eu l’impression que ce n’était ni eux-mêmes, ni le robot qui leur titillait le dos mais une autre, voire plusieurs autres personnes.

« Pour la plupart d’entre eux, ce sentiment n’était pas aussi violent que chez les sujets malades, précise Olaf Blanke. Et il disparaissait quand l’expérience s’interrompait. Mais certains ont eu des réactions très fortes, jusqu’à demander d’arrêter l’expérience tant ils se sentaient mal. »

Espoir pour les épileptiques

Giulio Rognini, du département de neurosciences cognitives de l’EPFL, décrypte le résultat : « Notre cerveau possède plusieurs représentations de notre corps. Dans des conditions normales, il est capable de les rassembler en une perception unitaire de nous-même. Mais lorsque le système dysfonctionne, par maladie ou robot, une deuxième représentation de notre corps est parfois induite et n’est pas ressentie comme “moi” mais comme autrui, comme une présence. »

Les chercheurs suisses n’entendent pas s’arrêter là. Si un robot peut créer un sentiment de présence, peut-être peut-il aussi le faire disparaître. Autrement dit, corriger certaines discordances subies par des sujets malades. Un espoir pour les épileptiques. Une menace pour les fantômes.


Source : http://www.lemonde.fr/sciences/article/ ... L-32280515

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 Sujet du message: Re: Lorsque notre cerveau fabrique des esprits
MessagePosté: Dim Novembre 16, 2014 11:34 
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Inscription: Lun Novembre 28, 2005 19:28
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Plus de précisions sur Futura Sciences.
Citation:
L'illusion d'un fantôme mise à jour en laboratoire

La sensation d’une présence invisible a été reproduite dans le cadre d’une expérience scientifique. Cette impression émanerait d’une altération des signaux cérébraux dits sensimoteurs. Cette meilleure compréhension du phénomène ouvre des pistes de soin aux patients atteints de troubles neurologiques ou psychiatriques et souffrants de ce genre d’expérience.

On appelle fantôme une apparition, une vision ou une illusion interprétée comme la manifestation surnaturelle d'une personne décédée. Les fantômes sont également appelés revenants, spectres, poltergeist pour « esprit frappeur » ou, plus rarement, ombres.

L’expérience fantomatique est passée au crible des scientifiques. Et rationalisée. Des chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), en Suisse, ont effectivement réussi à recréer en laboratoire la sensation d’une présence invisible sur une douzaine de volontaires.

Ces derniers sont invités, yeux bandés, à mouvoir devant eux leur index encapsulé dans un manchon relié à un robot. L’ordinateur reproduit tout d’abord à l’identique les gestes du sujet humain de telle sorte qu’un bras informatique lui touche le dos de façon synchrone (voir la vidéo). La sensation ressentie ? Se toucher soi-même dans le dos... « Pour le cerveau, il y a un conflit spatial », analyse Olaf Blanke, directeur du centre de neuroprothèses de l’EPFL et auteur principal de l’article paru dans Current Biology. « Un mouvement effectué devant soi ne doit pas se traduire par une sensation dans le dos. Mais ce conflit, il le résout. »

Dans un second temps, les mouvements reproduits artificiellement sont légèrement désynchronisés de sorte que le dos du sujet est titillé avec une demi-seconde de retard par rapport à sa propre gestuelle. Cette fois, plusieurs témoignent d’une impression d’être touchées par une ou plusieurs autres personnes, à des degrés divers de gène, allant jusqu’à demander l’arrêt de l’expérience. Rapidement, ils ne ressentent alors plus rien d’étrange.

La technique robotique pourrait soulager des malades

Pour les chercheurs, ces résultats s’expliquent par une perturbation du mécanisme de perception spatio-temporelle des individus. Elle génère alors une difficulté à conjuguer différents sens pour établir une perception cohérente et unitaire de leur propre corps.

En effet, le cerveau possède plusieurs représentations du corps humain. En temps normal, il les rassemble en une perception unitaire de chaque individu. Mais en cas de dysfonctionnement, « une deuxième représentation de notre corps est parfois induite et n’est pas ressentie comme "moi" mais comme autrui, comme une présence », explique Giulio Rognini, coauteur de l’étude et chercheur en neurosciences cognitives à l’EPFL.

http://www.futura-sciences.com/magazine ... or=EPR-17-[QUOTIDIENNE]-20141116-[ACTU-L-illusion-d-un-fantome-mise-a-jour-en-laboratoire]

Voici qui pourrait expliquer bien des témoignages, ce que nous avons toujours soutenu.

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La folie des uns est la sagesse des autres.
La vitesse de la lumière étant supérieure à celle du son, certains brillent en société... jusqu'à ce qu'ils l'ouvrent.


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