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Notez bien dans vos tablettes la date du 5 janvier 2018. Si le multimillionnaire américain Dennis Tito parvient à ses fins, ce jour-là, un couple « marié » de Terriens s’envolera pour un périple de 501 jours aller-retour pour survoler la planète Mars, à moins de 160 km d’altitude. A 72 ans, Dennis Tito, premier touriste à avoir volé dans l’espace en 2001, compte mettre « à contribution les meilleurs cerveaux du secteur privé, du gouvernement et du monde universitaire » pour réaliser ce vol habité que même la Nasa n’ose pas prévoir avant 2030…
La fenêtre de tir semble favorable : début janvier 2018, un alignement planétaire particulier placera la Terre et Mars à la plus courte distance, tandis qu’un cycle de faible activité solaire permettra une plus faible exposition de l’équipage aux radiations.
Aucun débarquement n’est prévu, ce qui évitera sans doute aux passagers de finir en étoiles filantes, la phase d’atterrissage sur Mars étant extrêmement délicate en raison de la très faible densité de l’atmosphère. Enfin, l’idée d’embarquer un couple « marié, équilibré et solide » n’est pas mauvaise, vu la longueur du voyage qui promet un très long tête-à-tête amoureux.
Pour les « plus », on s’arrête là. Car la mission présente de nombreuses incertitudes, au premier rang desquelles son coût. Estimé entre un et peut-être plus de deux milliards d’euros pour un couple, le financement de la mission reste très flou et reposera sur des financements privés.
Autre écueil : l’éthique. « Jamais dans l’histoire spatiale un équipage n’a évolué sans assistance technique au sol et sans possibilité de faire demi-tour, donc ce vol pose déjà un problème humain, un problème de droit », relève l’ancien spationaute Jean-François Clervoy, PDG de Novespace, une filiale du Cnes qui s’apprête à lancer le 15 mars prochain le premier vol parabolique — avec expérience de l’apesanteur — ouvert au grand public.
En bon scientifique, Clervoy refuse de dire que cette mission est « impossible dans l’absolu » : « On a bien envoyé un homme sur la Lune en neuf ans, en partant de zéro, souligne-t-il, mais à titre personnel, cette mission-là me paraît infaisable dans ce délai, à plus forte raison avec des non-professionnels. » Car c’est là le dernier écueil du projet de Tito : il va falloir convaincre un couple sain d’esprit d’embarquer pendant des mois dans une boîte pour un voyage de 300 millions de kilomètres, à la merci de l’ennui, des scènes de ménage, des tempêtes solaires et des météorites, sans possibilité de faire demi-tour. Et tout ça pour ne pas poser un orteil sur Mars… Des candidats?
http://www.leparisien.fr/sciences/qui-v ... 615751.phpC'est vrai que tout ce voyage pour ne pas fouler le sol...
