Quelques mois après s'être posé sur Mars, voici quelques conclusions très intéressantes apportées par le robot Curiosity :
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Le robot d'exploration de la Nasa sur Mars a mis en évidence pour la première fois un environnement favorable à l'existence d'éventuels micro-organismes.
«C'est la première fois qu'on découvre un environnement qui a été aussi favorable à la vie en dehors de la Terre», s'est enthousiasmé lors d'une conférence de presse David Blake, l'un des responsables scientifiques de la mission Curiosity au centre Ames de la Nasa en Californie. La découverte d'argiles formées en présence d'eau douce est un succès considérable pour la mission de la Nasa, mais les chercheurs restent très prudent sur leurs chances d'y découvrir avec Curiosity d'éventuelles traces de formes de vie microbienne.
Cette découverte a été réalisée grâce à la foreuse du gros robot de la Nasa qui a permis de prélever puis d'analyser quelques pincées de poussière au cœur d'un affleurement de roche situé à seulement quelques centaines de mètres de la zone d'atterrissage. Un endroit très intéressant, identifié l'année dernière par la Nasa comme étant le lit d'un ancien lit de rivière.
Le forage était crucial car l'environnement actuel de Mars est très oxydant et altère considérablement la surface des roches, transformant leur composition, et leur donnant leur actuelle couleur rougeâtre. «Nous savions que nous avions trouvé un «nouveau Mars» dès que nous avons vu la couleur, entre le gris et le bleu, de la roche qui avait été forée,» précise John Grotzinger, responsable scientifique de Curiosity au California Institute of Technology.
La poussière d'argile forée par Curiosity n'a pas la même couleur que la surface de Mars.
«De l'eau telle qu'on pourrait la boire»
La pincée de poussière de roche a été chauffée à plus de 1000 degrés puis analysée par les deux laboratoires SAM et CheMin intégrés à l'intérieur du rover. Leurs résultats montrent que la roche contient plus de 20 % d'argiles, ces phyllosilicates qui étaient l'objectif principal de la mission américaine. Ces argiles, âgées d'au moins trois milliards d'années, sont particulièrement intéressantes car elles se forment en présence de grandes quantités d'eau, l'élément de base indispensable à l'apparition et l'existence de la vie. D'autre part, la présence d'autres minéraux dans la roche, des sulfates de calcium (probablement du gypse), montre que le sol devait être neutre ou avoir un pH légèrement basique. «L'eau y existait dans des conditions tellement bénignes qu'on aurait pu la boire si on avait été sur place», s'amuse John Grotzinger.
Les autres roches sédimentaires martiennes découvertes par le précédent rover Opportunity s'étaient elles formées dans des milieux bien plus acides, et donc moins propices à la vie. Enfin, le dernier élément qui fait dire aux scientifiques que cette argile est la trace d'un ancien milieu habitable est le fait qu'elle contient des minéraux dont l'oxydation est variable, une source d'énergie chimique facilement exploitable par d'éventuels micro-organismes.
En attendant de résoudre le problème informatique qui affecte l'un des deux ordinateurs de bord de Curiosity, les scientifiques ont décidé de passer plusieurs semaines sur le site actuel, où ils feront au moins un deuxième forage pour des analyses chimiques plus poussées.
Source :
http://www.lefigaro.fr/sciences/2013/03 ... r-mars.php