tuto a écrit:
L'attraction de la masse serai si forte qu'elle courbe cet espace temps pour créer une sorte de faille.
Bonjour,
La réalité de l’existence des trous noirs en tant que véritables « trous » reste tout de même refusée par certains auteurs qui privilégient l’hypothèse de l’existence des seules étoiles à neutrons (l’étape juste avant un « trou noir » comme le précisait
Shaede). D’ailleurs il semble que les derniers trous noirs observés seraient effectivement des étoiles à neutrons (pour ceux que ça intéressent, il existe une
discussion assez pointue sur Wikipédia à ce sujet)
En fait le problème du « trou noir », du « trou de ver » et de la « fontaine blanche » implique généralement l’idée d’une certaine topologie de l’Univers.
Depuis Sakharov (1970), on a effectivement émis l’idée d’un
modèle cosmologique bi-métrique, autrement dit : d’un univers (le nôtre) et son « jumeau ».
Mais « jumeau » d’une certaine manière seulement. Cet « anti-univers » se traduirait en effet par une inversion de la
flèche du temps par rapport au nôtre.
Pourquoi le temps ? Simplement parce qu’il existe une relation entre la masse et le temps (voir les travaux du mathématicien Souriau, 1972) et bien sûr de l’énergie. On connaît en effet depuis Einstein la relation E = m c² (Avec
E l’énergie,
m la masse et
c la célérité). Du coup, dans cet univers jumeau, l’énergie, la masse et le temps seraient symétriques à ceux de notre univers.
Voici un exemple didactique plus parlant :
On utilise souvent l’image du drap et de la « bille en plomb » pour illustrer l’influence des trous noir sur leur environnement. En effet, si le drap tendu représente notre univers (euclidien), lorsque l’on pose une bille en plomb dessus, on observe la formation d’un creux, (pas vraiment d’un « trou »), d’une dépression. C’est ce creux qui matérialise l’attraction gravitationnelle qu’engendre ce corps dense (lourd) qu’est la bille en plomb.
Plus elle sera lourde, plus la dépression sera importante, plus les éléments qui sont autour auront tendance à « tomber », à être attirés vers elle.
Finalement on peut imaginer que « de l’autre côté du drap » (univers jumeau), ce n’est pas un creux que l’on observerait, mais plutôt une « bosse » ou un « pic » qui serait d’autant plus « pointu » que la bille sera lourde. Mais ce n’est pas un « trou », ce n’est pas un « passage » entre les deux. Si on force encore les choses, imaginons une bille si lourde qu’elle en percerait le drap, que se passerait-il ? Eh bien d’après le modèle des univers jumeaux, cette bille passerait d’un univers (le nôtre), à l’autre univers par une
inversion de sa masse.
C’est-à-dire qu’en devenant si « lourde », elle finirait par crever le drap et à inverser son signe (
m devient
-m puisque dans l’univers jumeau ce n’est plus un creux [
+m] mais un pic [
-m]). Physiquement elle semblerait alors « disparaître » du nôtre et soudainement « apparaître » dans l’autre. Mais il n’y aurait pas de « trou », ni de « passage » (trou de ver). En effet, soit elle est dans un univers, soit dans l’autre, mais pas dans les deux à la fois.
Dans l’autre univers, d’après le modèle cosmologique bi-métrique, la masse s’inverse, l’énergie aussi, ainsi que le temps. Mais est-ce pour autant qu’il faut imaginer qu’un homme qui s’y rendrait aurait l’impression de vivre les choses à rebours ? A priori non. La perception du temps (au sens psychologique du terme) reste la même (flèche passé -> futur) puisqu’il s’agit toujours d’une fonction dite « néguentropique » (on capte de l’information progressivement « au fur et à mesure », il n’y pas de « perte » (entropie) comme dans un temps à rebours) mais c’est encore un autre débat. Il faut distinguer la conception de « temps » au sens physique du terme (une dimension) du « temps » au sens « perceptif » du terme.
Ce sont des questions passionnantes mais assez difficiles à développer de façon claire et intelligible pour rester à la portée des non spécialistes.