" L'un des postulats les plus fondamentaux de la génétique humaine est remis en question par une équipe de l'Université McGill.
Jusqu'à aujourd'hui, personne n'avait remis en cause le fait que chaque cellule du corps est identique sur le plan de l'ADN. C'était avant une découverte réalisée par des chercheurs montréalais sur les prédispositions génétiques sous-jacentes d'un certain type d'anévrisme.
Cette découverte pourrait contredire le raisonnement à la base même de nombreuses études à grande échelle en génétique menées depuis 15 ans.
Contexte
Il est pratiquement impossible de prélever des tissus malades, sauf dans les cas de cancer, sur des patients en vie. Par conséquent, la grande majorité des échantillons génétiques utilisés dans les études à grande échelle sont sous forme sanguine. Or, s'il s'avère que les cellules du sang et des tissus ne correspondent pas génétiquement, ces travaux auraient été faussés dès le départ.
Cette découverte découle d'une recherche sur les causes génétiques sous-jacentes des anévrismes aortiques abdominaux (AAA). Les chercheurs ont alors analysé en profondeur le rôle du gène BAK qui contrôle la mort de la cellule.
L'AAA est une des rares maladies vasculaires dont la thérapie comprend le prélèvement d'échantillons de tissus. Lorsqu'ils les ont comparés, les chercheurs ont découvert des différences importantes entre les gènes BAK des cellules sanguines et ceux des cellules de tissus provenant des mêmes individus. Ils ont ainsi établi que le « déclencheur » présumé de la maladie se trouvait seulement dans les tissus. De plus, les mêmes différences paraissaient ensuite évidentes dans des échantillons provenant d'individus en bonne santé.
Les généticiens pensaient jusqu'à aujourd'hui que le sang indiquait ce qui se produit dans les tissus et pouvait ainsi indiquer les risques génétiques d'un individu. Ces travaux montrent que ce n'est pas le cas.
Du point de vue génétique, si on met de côté les implications thérapeutiques, le fait d'observer que toutes les cellules ne sont pas identiques est extrêmement important. C'est la base.
— Dr Bruce Gottlieb
Les auteurs des travaux pensent que cette découverte explique, en partie du moins, les résultats décevants de nombreuses études sur le génome.
Ils espèrent aussi que cette meilleure compréhension permette la création de nouveaux traitements.
Le détail de ces travaux est publié dans la revue Human Mutation. "
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/sc ... -adn.shtmlQu'en pensez vous?
