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Rejet d'uranium à Tricastin: quantité moins importante qu'annoncée
La quantité d'uranium rejetée lors d'un incident survenu mardi dans une installation de la société Socatri (Areva) sur le site nucléaire de Tricastin à Bollène (Vaucluse) a été moins importante que celle annoncée initialement, a indiqué mercredi matin une porte-parole de Socatri à l'AFP.
Au lieu des 360 kg d'uranium naturel annoncés (correspondant à 30 m3 d'effluents contenant 12 gr d'uranium par litre), ce sont en fait 75 kg qui ont été rejetés (soit 6,25 m3 d'effluents contenant 12 gr d'uranium par litre), a-t-elle affirmé.
Selon la même source, des relevés ont été effectués dans la nappe, dans trois puits de pompage appartenant à des particuliers ainsi que dans les cours d'eau dans lesquels les effluents ont été rejetés.
Ces relevés n'ont révélé "aucun élément anormal", selon Socatri. Selon l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), les relevés effectués dans la nappe et dans les puits n'ont effectivement rien montré.
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lire la suite Les mesures sur les cours d'eau se poursuivent et les taux de radioactivité relevés sont en "constante diminution depuis hier soir (ndlr, mardi soir)", a précisé Charles-Antoine Louët, chef de la division de Lyon de l'ASN. Il a confirmé que l'incident avait bien été classé au niveau 1 ("anomalie") de l'échelle Ines qui évalue la gravité des événements touchant les installations nucléaires et qui compte 7 niveaux.
Toutes les mesures de protection ont été prises, ont assuré à la fois les autorités nucléaires et les préfets du Vaucluse et de la Drôme sur laquelle une autre partie du site est située.
La Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (Criirad) a dénoncé le "manque de fiabilité" de la centrale de Tricastin.
"Le risque sanitaire est effectivement faible, mais cet incident, non négligeable, fait suite à un nombre croissant d'autres incidents, montrant une dégradation de la gestion des déchets sur un site pourtant appelé à se développer", a déploré Corinne Castanier, présidente de la Criirad.
Une partie de la solution a été récupérée par la société Socatri où a eu lieu le rejet, une autre s'est largement diluée dans les cours d'eau et une troisième n'a pas atteint la nappe phréatique, a expliqué à l'AFP le directeur de la sûreté des usines à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), Thierry Charles.
L'enjeu n'est pas immédiat, c'est maintenant un enjeu de surveillance (de la nappe phréatique) au fil du temps", selon Thierry Charles.
Pour l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), "en cas de consommation éventuelle de poisson, l'impact sanitaire est très limité".
"C'est la première fois qu'un tel incident se produit", a assuré à l'AFP Gilles Salgas, responsable de la communication de Socatri (groupe Areva). L'usine fonctionne depuis 1975.
Le rejet s'est produit pendant une opération de nettoyage d'une cuve. Il y a eu un déversement sur le sol ainsi que dans le canal adjacent, une partie des effluents polluant ensuite La Gaffière et L'Auzon.
Des mesures de précaution ont été prises et maintenues pendant toute la nuit, interdisant notamment la consommation d'eau potable issue de captages privés sur les communes de Bollène, Lapalud et Lamotte-du-Rhône.
L'arrêt de l'irrigation agricole issue des rivières La Gaffière et L'Auzon, et l'interdiction des activités nautiques et la baignade sur les plans d'eau du Trop-Long, du Baltraces (Bollène) et des Girardes (Lapalud) sont également prévus.
Parallèlement, la pêche et la consommation de poisson sont interdites dans les deux rivières concernées, ainsi que dans la Mayre Girarde et le lac du Trop-Long, selon les préfets.
De son côté, l'organisation écologiste Sortir du Nucléaire a contesté dans un communiqué "les avis rassurants des autorités", jugeant "en effet impossible qu'un tel rejet, contenant de l'uranium, n'ait pas de conséquences importantes sur l'environnement et peut-être sur la santé de riverains". Elle a appelé à une mobilisation antinucléaire internationale samedi à Paris.
http://www.orange.fr/bin/frame.cgi?u=http%3A//actu.orange.fr/articles/a-la-une/Rejet-d-uranium-a-Tricastin-quantite-moins-importante-qu-annoncee.html