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Les pôles, coeurs de la planète pour l'Année polaire internationale
PARIS (AFP)
Michel Jarraud (c), sécrétaire général de l'OMM, en conférence de presse le 1er mars 2007 à ParisLes pôles seront au centre des préoccupations de la planète pour les deux ans à venir dans le cadre de l'Année polaire internationale (API), qui s'attachera à suivre leur évolution face au réchauffement climatique, et les conséquences pour les populations locales.
Cette quatrième Année polaire, lancée jeudi à Paris, s'ouvre sous le signe d'une double prise de conscience: l'interaction des phénomènes climatiques autour de la planète, et l'impact de leurs changements sur les populations des régions polaires, ont souligné ses organisateurs.
L'API va ainsi mobiliser, autour de six thèmes, 220 projets scientifiques pluridisciplinaires de plus de 60 pays concernant la physique, la biologie ou les sociétés de ces zones. Organisée sous l'égide de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et du Conseil international pour la science (Icsu), elle durera deux ans, jusqu'en mars 2009.
Pour comprendre l'évolution du climat, "il faut avoir une bonne connaissance de l'ensemble des régions de la planète", a déclaré le secrétaire général de l'OMM, Michel Jarraud.
"On ne peut pas séparer par exemple l'influence des régions tropicales, tempérées et polaires. Ce sont toutes sortes d'éléments qui interagissent continuellement les uns avec les autres", a-t-il souligné. "Donc, affirme-t-il, une bonne connaissance de l'évolution du climat sur l'Europe passe par une bonne connaissance de l'évolution du climat sur l'Antarctique".
Thomas Rosswall, directeur adjoint de l'Icsu, a affirmé pour sa part que l'API "sera vraiment interdisciplinaire, avec notamment la dimension scientifique sociale", prenant en compte les populations des régions polaires, qui participeront même directement à certaines études.
Le réchauffement climatique, avec la diminution des glaces ou du permafrost (sol gelé) en Arctique, a déjà, en effet, de nombreuses implications sur la vie et la culture de ces populations, a-t-il rappelé.
Le directeur international des programmes pour l'API, David Carlson, a souligné qu'une douzaine des quelque 200 projets seraient dirigés par des scientifiques issus de ces zones. Il a ainsi cité l'impact du réchauffement sur l'élevage des rennes, affecté par l'apparition de maladies ou de parasites.
Il s'agit d'examiner "quel est l'impact de l'activité humaine dans le réchauffement climatique, mais aussi quel sera l'impact de celui-ci sur ces sociétés humaines, sur leur culture, sur leur mode de vie. C'est un problème multidisplinaire", a noté Michel Jarraud.
Outre le lien entre tous les systèmes atmosphériques, océaniques, etc. de la planète, et les aspects humains de l'évolution du climat dans les régions polaires, les organisateurs de cette API ont retenu comme thèmes de réaliser un état des lieux des pôles, ou d'utiliser ces zones uniques pour développer des sciences comme l'astronomie en Antarctique.
Les trois premières années polaires internationales se sont déroulées en 1882-1883, 1932-1933 et 1957-1958 (cette dernière sous le nom d'Année géophysique internationale). Cette nouvelle API mobilisera plus de 60 pays - avec pour la première fois, par exemple, la Chine - contre 12 seulement lors de la première édition.
Elle est lancée quelques semaines après la publication d'un rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), montrant que les régions polaires "sont extrêmement vulnérables à l'élévation des températures" enregistrées sur la planète.
Voilà. Espérons que la réunion porte ses fruits et qu'on en sache plus sur l'état des pôles.