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Réchauffement climatique: pas de scénario catastrophe pour le Gulf Stream
SAINT-MALO (Ille-et-Vilaine) (AFP) - Le changement climatique va affecter le Gulf Stream, ce grand courant océanique qui contribue à la douceur du climat en Europe, mais les scientifiques excluent désormais le scénario catastrophe d'un spectaculaire refroidissement du vieux continent.
Un retour de l'âge glaciaire en Europe provoqué par un arrêt du Gulf Stream n'est "pas envisageable", assure Paul Tréguer, directeur scientifique du programme européen Eur-Océans, présentant à Saint-Malo les derniers travaux de ce réseau regroupant 500 chercheurs d'une soixantaine d'instituts marins de 20 pays.
Les scientifiques font d'abord valoir que le Gulf Stream n'est pas le seul responsable des conditions climatiques particulièrement douces en Europe occidentale par rapport à la côte Est du Canada (Bordeaux est à la même latitude que Montréal).
Le Gulf Stream, qui prend sa source dans le golfe du Mexique, fait remonter dans l'Atlantique nord les eaux chaudes du sud, comme sur un tapis roulant par dessus les eaux froides des profondeurs, réchauffant ainsi l'atmosphère au niveau de l'Europe.
Mais il ne contribue que pour 20% à la douceur hivernale dans ces régions: ce sont les vents d'Ouest dominants, porteurs d'un air doux océanique, qui en sont responsables à 80%, estiment les experts d'Eur-Océans. Et la libération en hiver de la chaleur accumulée par l'océan l'été accentue cet effet.
Pour arriver à ces conclusions, ils ont fait tourner des modèles informatiques gavés de mesures relevées dans l'océan Atlantique par toutes sortes de capteurs et de robots sous-marins reliés à des satellites.
Dans ces conditions, les conséquences d'un ralentissement du Gulf Stream dû au réchauffement climatique, doivent être relativisées. D'autant que ce ralentissement devrait être limité.
Le groupe d'experts de l'Onu sur le changement climatique (Giec) table sur une hausse des températures de 1,4 à 5,8 degrés d'ici la fin du siècle. Un phénomène qui va adoucir l'eau de mer sous l'effet conjugué de la fonte des glaces du pôle et de l'augmentation des précipitations pluvieuses. Ces eaux moins salées, moins denses, vont rester en surface au lieu de plonger dans les profondeurs, et vont ralentir le Gulf Stream.
Mais il ne va pas pour autant s'arrêter, souligne Martin Visbeck, professeur à l'institut IFM-Geomar de Kiel, en Allemagne. "Il y a un consensus sur un ralentissement du Gulf Stream de 30% d'ici 2100", indique-t-il.
Donc, même si le Gulf Stream devait ralentir l'allure et véhiculer moins de chaleur, cela ne compenserait pas le réchauffement global, a-t-il estimé. "Les effets pourraient au mieux s'annuler", ajoute-t-il.
D'autant que la masse d'eau de mer qui va rester en surface dans l'Atlantique nord va limiter le rôle de l'océan en tant que "piège à carbone", principal gaz à effet de serre responsable de ce réchauffement. Car les eaux, en plongeant, entraînent avec elles dans les grandes profondeurs d'énormes quantités de gaz carbonique (environ 2 milliards de tonnes de CO2 chaque année).
En revanche, des changements sont prévisibles pour la faune sous-marine. Certaines espèces de plancton, caractéristiques des eaux chaudes, progressent ver le nord, d'autres, habituées des mers froides diminuent, explique Grégory Beaugrand, chercheur au laboratoire du CNRS de Wimereux (Pas-de-Calais).
Et les poissons qui se nourrissent de plancton, comme les morues, vont devoir s'adapter et remonter vers la Norvège. "C'est bon pour les pêcheurs norvégiens" mais pas pour les autres, basés plus au sud de l'Europe, commente-t-il.
http://fr.news.yahoo.com/27102006/202/rechauffement-climatique-pas-de-scenario-catastrophe-pour-le-gulf-stream.htmlMe voilà rassuré...enfin un peu, que cela ne nous empêche de faire notre possible pour essayé à notre échelle de limiter notre consommation d'énergie et donc la production de gaz à effet de serre.
Maintenant le combat n'est pas gagné:
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Un mois d'octobre très doux confirme la tendance au réchauffement
PARIS (AFP) - Les températures du mois d'octobre 2006 sont très nettement au-dessus des moyennes saisonnières, confirmant la tendance à un réchauffement pour cette saison ces dernières années, a indiqué jeudi Météo-France en annonçant des records pour la journée de jeudi.
"Globalement le mois est très doux", a souligné dans un entretien téléphonique un prévisionniste de Météo-France, Etienne Kapikian, estimant par ailleurs que ces températures s'inscrivent dans le cadre d'un "réchauffement climatique".
La deuxième quinzaine du mois a été marquée par des écarts "très significatifs" sur le nord et le nord-est du pays (+ 3 à 4° dans la région de Lille par rapport à la normale), ou dans le sud (+ 2°), avec des disparités. Mais toutes les autres régions ont été touchées par la douceur.
Ce jeudi, les températures de début d'après-midi laissaient supposer que des records devaient être battus ou approchés à Ajaccio (29,5°), Belfort (26°), Besançon (25,5°), Colmar (26°), Marseille (27,7° contre le précédent record de 25,8° en 1937)...
"Septembre 2006 avait déjà été exceptionnel", a rappelé Etienne Kapikian, comme l'avait été le mois d'octobre 2005 (3 à 4° au-dessus des moyennes dans une grande moitié nord). En fait, "la fréquence de ces périodes exceptionnellement douces augmente", a-t-il noté.
Les statistiques depuis 1950 marquent que "les octobres doux se regroupent dans les 10 dernières années" et les "frais, avant 1980", a affirmé M. Kapikian. Pour avoir un mois d'octobre "signicativement frais", il faut remonter à ceux de 1992, 1981, 1974, a-t-il précisé. Les "doux" les plus notables ont été 2005, 2004, 2001, 1995, 1986.
"Cela entre clairement dans le cadre du réchauffement climatique", a estimé le prévisionniste.
En France, pour les dix premiers mois de 2006, la moyenne des températures a été de 1 à 1,5° supérieure à la norme de la période 1971-2000. Et pour la période de juin à octobre 2006, l'écart a été de 1 à 3° selon les régions, malgré un mois d'août frais.
La douceur ne va pas nous quitter "Dans les jours qui viennent, jusqu'à début novembre, les températures resteront bien au-dessus des normes sur tout le pays, jusqu'à 5° en plus" dans certaines régions comme Lyon, a assuré Etienne Kapikian.
Jeudi, des records de chaleur pour une fin de mois d'octobre ont été battus dans les régions Rhône-Alpes et Franche-Comté, notamment à Lyon, où la température a atteint 27 degrés, et à Besançon, avec 26,2 degrés.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, à Mouthe (Doubs, 1.000 m d'altitude), surnommée la "petite Sibérie française", le thermomètre n'est pas descendu en-dessous de 17,7 degrés et a atteint 24,6 degrés en cours d'après-midi, des records absolus pour la saison.
Vendredi, les températures doivent rester exceptionnellement élevées avec des pointes à 25 degrés dans le Sud-Ouest ainsi que dans la vallée du Rhône et jusqu'à 28 en Provence et en Corse, selon Météo-France.
http://fr.news.yahoo.com/26102006/202/un-mois-d-octobre-tres-doux-confirme-la-tendance-au.html