Grippe aviaire en Afrique Déclaration du Directeur général de l’Organisation mondiale de la SantéLa confirmation de cas de grippe aviaire H5N1 chez les volailles en Afrique est très inquiétante et appelle des mesures immédiates. C’est la première fois que ce virus hautement pathogène est signalé sur le continent africain, déjà durement frappé par la pandémie de VIH/SIDA et d’autres maladies infectieuses graves. Le virus H5N1, dont la présence vient d’être confirmée au Nigéria, met en péril à la fois la santé et les moyens de subsistance des Africains.
Du point de vue de la santé publique, la priorité absolue à ce stade est d’avertir la population qu’il est dangereux d’avoir des contacts rapprochés avec les oiseaux contaminés par le H5N1, qu’ils soient morts ou malades. La grande majorité des personnes qui ont contracté le virus ou qui en sont mortes étaient des enfants et de jeunes adultes bien portants.
Ce qui s’est passé dans les pays asiatiques et dernièrement en Turquie montre combien il est important d’informer tout de suite et avec clarté l’opinion publique pour protéger la santé humaine. L’abattage, le plumage et le découpage d’oiseaux contaminés présentent un danger. L’abattage domestique et la consommation d’oiseaux qui paraissent malades exposent à un risque important de contamination. Les personnes qui abattent et éliminent les volailles devraient en principe porter un équipement de protection.
L’OMS offre son concours au Gouvernement nigérian pour l’organisation d’une campagne d’information nationale. La campagne de vaccination antipoliomyélitique porte à porte qui doit commencer samedi prochain pourrait fournir l’occasion de délivrer des messages aux communautés. L’infrastructure mise en place au Nigéria pour éradiquer la poliomyélite sera également utilisée pour appliquer d’autres mesures essentielles de surveillance et de protection - repérage des cas humains, appui à l’instauration de systèmes d’alerte précoce et moyens logistiques pour l’endiguement, le traitement et les fonctions de laboratoire.
Cette flambée confirme qu’aucun pays n’est à l’abri du H5N1. Tous doivent se préparer. Les flambées d’infection à H5N1 chez les oiseaux pourraient s’étendre au Nigéria et gagner les pays voisins. Le Nigéria compte parmi les pays africains situés sur la voie Mer Noire - Méditerranée que suivent certains oiseaux migrateurs. Les services de santé humaine et de santé animale doivent être constamment en alerte, échanger leurs informations et signaler rapidement tout signe de maladie chez l’oiseau ou chez l’homme qui évoque la grippe aviaire H5N1.
Les systèmes de santé africains ont déjà bien du mal à s’occuper des nombreux enfants et adultes qui souffrent du VIH/SIDA, de la tuberculose, du paludisme, d’infections respiratoires et d’autres maladies infectieuses. Les cas humains de grippe H5N1 peuvent être difficiles à distinguer d’autres pathologies. On ignore tout bonnement les conséquences qu’aurait l’exposition à la grippe aviaire pour les nombreuses personnes déjà immunodéprimées et de santé fragile. Les agents de santé doivent être extrêmement vigilants ; ils doivent faire des prélèvements et les envoyer aux laboratoires. Si des cas humains sont dépistés, il sera indispensable de coordonner les recherches des services de santé humaine et des services de santé animale.
Si, après mutation, le virus H5N1 vient à se transmettre facilement d’homme à homme sans être endigué, une pandémie de grippe est à craindre. Le H5N1 se propage rapidement à la surface du globe. Tous les pays doivent prendre des mesures pour protéger les populations contre la grippe aviaire et se préparer à une pandémie.
Il n’y pas de temps à perdre. Nous sommes prêts à aider tous les pays africains à prendre des mesures pour réduire le risque de propagation du H5N1. - Source :
http://www.who.int/mediacentre/news/sta ... 06/s03/fr/
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