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Des chercheurs américains disent avoir réussi à implanter de faux souvenirs
SOURCE AMERICAN PRESS
DENVER (AP) - Si notre mémoire nous joue parfois des tours, elle se laisse aussi facilement berner. Les auteurs d'une nouvelle étude américaine assurent qu'il suffit de quelques suggestions pour réussir à fabriquer de faux souvenirs chez le commun des mortels.
Des chercheurs américains disent avoir réussi à implanter de faux souvenirs chez certaines personnes Après quelques conversations, un tiers des sujets étudiés se rappelaient ainsi avec bonheur ce jour de leur enfance où Bugs Bunny les avait pris dans ses bras à Disneyland... même s'il est absolument impossible de croiser le fameux lapin des cartoons au royaume de Mickey. Ces expériences sur les faux souvenirs illustrent la fragilité des témoignages et des aveux dans les affaires judiciaires, selon Elizabeth Loftus de l'université de Californie-Irvine, qui a présenté les résultats préliminaires de cette étude ce week-end lors du congrès de l'Association américaine pour le progrès de la science (AAAS), la réunion annuelle du gratin des scientifiques américains. Elizabeth Loftus est néanmoins l'un des chercheurs sur la mémoire les plus controversés aux Etats-Unis. Fréquemment appelée comme expert devant les tribunaux, cette psychologue, qui a étudié plus de 20.000 personnes en 25 ans et publié 19 ouvrages, essuie les critiques des avocats de victimes mais aussi de certains de ses confrères. Car elle souligne que la mémoire est malléable. Les policiers doivent être très prudents lors des interrogatoires et veiller à ne pas suggérer des faits aux témoins ou suspects, dit-elle, notamment en cas d'allégations de crimes sexuels. Elle assure que les sujets les plus vulnérables peuvent finir par être convaincus d'être les auteurs de crimes qu'ils n'ont pas commis. Le pouvoir de suggestion des médias peut aussi finir par imprimer de faux souvenirs dans les mémoires. "Au moment des attaques du 'sniper' de Washington, tout le monde signalait avoir vu une camionnette blanche", note-t-elle. "D'où cela venait-il? Le pays tout entier voyait des camionnettes blanches". Les sujets qui adoptent de faux souvenirs ne sont pas forcément naïfs, le mécanisme est "entièrement normal". La clé, disent les chercheurs, est d'ajouter à l'histoire des détails concernant les sens du toucher, du goût, de l'odorat et de l'ouïe. Ainsi dans l'expérience de Bugs Bunny, Elizabeth Loftus a parlé aux sujets de leur enfance et leur a posé des questions sur le lapin. Elle leur a demandé non seulement s'ils avaient déjà vu quelqu'un habillé comme le personnage, mais aussi s'ils avaient caressé ses oreilles poilues ou tenu dans leur bras la peluche géante. Dans des entretiens suivants, 36% des personnes disaient se souvenir d'avoir vu Bugs Bunny. "Ce sont les détails sensoriels qui sont utilisés par les gens pour retenir leurs souvenirs", explique-t-elle. "Si vous en imprégnez l'histoire, vous perturbez ce processus de mémoire. C'est presque une recette pour obtenir que des gens se rappellent de choses qui n'ont pas existé". Une autre étude conduite sur des personnes qui croient avoir été enlevées par des extra-terrestres montre par ailleurs que de -supposés- faux souvenirs peuvent être aussi puissants émotionnellement que des vrais. Les dix sujets étudiés par le psychologue Richard McNally de l'université de Harvard ont ainsi réagi physiquement (accélération du rythme cardiaque, transpiration) en entendant l'enregistrement de leur témoignage dans lesquels ils racontaient les violences, y compris sexuelles, infligées selon eux par les petits hommes verts. Trois d'entre eux présentaient des réactions "au moins aussi importantes" que des personnes souffrant de troubles post-traumatiques après un viol, un crime, ou une expérience de guerre. A se demander s'ils n'ont pas effectivement rencontré un jour de méchants Martiens... AP
( Arnold,... Arnold mais où es-tu...? Encore sur Mars...?

)