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La vie est faite d’exception : certaines personnes sont grosses sans même avoir une alimentation riche en graisse, d’autres ne voient pas plus loin que le bout de leurs nez, certains mesurent plus de 2 mètres et d’autres dépassent difficilement les 1m50. La nature est remplie de diversité, si bien qu’il arrive que certains animaux soient tellement poussés à l’extrême dans leur comportement, que l’on se demande ce qu’ils ont encore en commun avec leurs espèces d’origine. C’est le cas du périophtalme, un poisson vraiment pas comme les autres.
Le périophtalme est une des espèces de poissons de la famille des Gobiidae. L’ethymologie de son nom vient du grecque -peri qui signifie «autour» et -ophthalmos qui signifie «yeux». Effectivement, le périophtalme est connu pour avoir des yeux saillants et globuleux qui peuvent tourner dans tous les sens et de manière indépendante l’un de l’autre ce qui lui permet de voir nettement sous l’eau et au dessus avec un large champ de vision. Il se rencontre dans les mangroves des zones intertropicales notamment en Afrique orientale et à Madagascar, en Asie du Sud-Est, au sud du Japon ainsi que dans l’Australie du Nord.
Mais ce n’est pas la seule caractéristique spécifique de cet étrange animal. Il est également capable de vivre provisoirement à l’air libre. Il peut rester environ 2 heures sur la vase ou les branches de la mangrove où il se nourrie d’insectes et de petits invertébrés. Et oui, en plus de réaliser la respiration branchiale, il possède également la capacité de pratiquer une respiration cutanée c’est à dire qu’il peut respirer par la peau comme les grenouilles. D’ailleurs, les anglais ont très bien compris cette particularité car il l’appelle Mudskipper qui signifie «Capitaine de boue». Pourquoi me demanderez-vous ? Une explication s’impose.
Pour pouvoir rester dehors, comme évoqué précédemment, il respire à la fois grâce à ses branchies et à sa peau. Une fois hors de l’eau, des opercules obstruent parfaitement ses vastes chambres branchiales, gardant ainsi une réserve d’eau importante autour des branchies qui peuvent alors prélever de l’oxygène suivant leurs besoins. Cela lui permet donc de pouvoir «vivre» dans un milieu dépourvu d’eau à la manière d’un plongeur autonome dans la mer avec ses bouteilles d’oxygène.
Mais il respire également grâce à sa peau en effectuant la respiration tégumentaire ou respiration aérienne cutanée. Effectivement, sa peau est si fine et si riche en capillaires sanguins que cela lui permet des échanges gazeux avec l’air ambiant surtout au niveau de sa queue. Il doit cependant rester dans l’humidité, ce qui l’empêche de s’éloigner de l’eau ou des zones boueuses. On en revient donc à son nom, Mudskipper ou «Capitaine de boue». Le périophtalme est donc l’ancêtre des amphibiens, un des témoins abandonnés du passage de la vie aquatique à la vie terrestre.
Un poisson qui respirent sur terre, c’est bien, mais qui bouge, c’est encore mieux !
Il possède de puissantes nageoires pectorales développées qui ce sont adaptées au cours du temps et qui lui permettent de se déplacer sur terre, sur les rochers à marrée basse ou sur les racines émergées des palétuviers.
Lorsque que la saison des amours est là, il réalise des bons de plus de 50 cm grâce à sa queue qui lui sert de ressort. C’est à celui qui sautera le plus haut pour se faire remarquer ! Il n’hésite pas non plus à agiter ses deux nageoires dorsales érectiles pour être le premier à trouver l’amour.
Après fécondation, le périophtalme creuse des terriers profonds dans les sédiments mous laissés par la marée afin d’éviter les prédateurs marins et pour pondre ses œufs. Même lorsque son terrier est submergé par l’eau ou la boue, le périophtalme maintient une poche d’air à l’intérieur ce qui lui permet de respirer lorsqu’il est en manque d’oxygène ou pour apporter une concentration d’oxygène favorable au développement de ses petits accrochés aux parois de son terrier. Je vous invite à regarder la vidéo qui suit afin de profiter d’images vraiment magnifiques.
Je ne connaissais pas du tout ce "poisson". L'adaptation est vraiment surprenante parfois.
http://www.lepetitbiologiste.fr/perioph ... aiment-un/Le site où j'ai trouvé cette info est vraiment intéressant.