Après Mars, objectif Lune pour l'Europe avec SMART-1
jeudi 7 aout 2003, 10h15
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PARIS (AFP) - Après une première sonde vers Mars en juin, l'Agence spatiale européenne (ESA) va concrétiser un autre projet d'exploration interplanétaire avec SMART-1, sa première sonde lunaire, qui sera lancée fin août avec des objectifs technologiques autant que scientifiques.
Première d'une série de petites missions de recherche sur des technologies de pointe (Small Missions for Advanced Research in Technology, ou SMART), la mission testera plusieurs techniques et instruments nouveaux indispensables aux futures missions interplanétaires, notamment un système principal de propulsion hélio-électrique, a déclaré Giuseppe Racca, directeur de la mission.
Elle permettra aussi "d'élucider certaines énigmes scientifiques, se penchant sur des questions aussi fondamentales que la formation de la Lune et sa composition minéralogique précise, ou le fait de savoir si elle abrite de l'eau et en quelles quantités".
Ces données permettront aux chercheurs de mieux comprendre le système Terre-Lune et les planètes de type terrestre, et fourniront de précieuses informations pour les projets visant une présence humaine de longue durée sur la Lune.
Le 15 juillet 2003, la sonde, dont le partenaire principal est la Swedish Space Corporation, a été expédiée au centre spatial de Kourou, en Guyane, pour les préparatifs de son lancement comme "passager auxiliaire" à bord d'une Ariane-5 le 29 août.
La nouveauté de SMART-1 est qu'elle "associe la propulsion hélio-électrique, utilisée pour la première fois par les Européens en tant que système principal de propulsion, à la force d'attraction lunaire", souligne M. Racca.
Au lieu de se rendre directement à destination et de parcourir les 400.000 km séparant la Terre de la Lune, la sonde sera injectée par Ariane sur une orbite elliptique autour de la Terre. Puis elle évoluera sur une orbite en spirale de plus en plus ample qui la rapprochera au fil des mois de sa cible, pour finalement être capturée par le champ gravitationnel de la Lune.
SMART-1 ne se posera pas sur le sol lunaire. Elle effectuera des observations depuis son orbite, d'où elle bénéficiera d'une vue d'ensemble. Une fois sur orbite lunaire, en décembre 2004, elle réalisera des mesures pendant 6 mois, voire un an.
"Nous avons des informations ponctuelles, mais aucune vision globale de la Lune", souligne M. Racca. Il reste à comprendre comment le système Terre-Lune s'est formé et comment il a évolué, mais aussi à cerner le rôle joué par certains phénomènes géophysiques (volcanisme, tectonique, formation des cratères ou érosion) dans le modelage de la Lune. Sans oublier qu'il faut trouver des sites d'atterrissage en prévision des futures missions d'exploration lunaire. Il reste donc de nombreux mystères à élucider, malgré l'alunissage de six modules Apollo de la NASA (avec équipage) et de trois capsules Soyouz soviétiques (automatiques), qui avaient permis de rapporter sur Terre des échantillons de roches sélènes.
La face cachée de la Lune, celle qu'on ne voit jamais de la Terre, et les régions polaires restent largement inexplorées, souligne l'ESA. La présence d'eau sur la Lune n'a jamais été confirmée, malgré les preuves indirectes recueillies par la sonde américaine Lunar Observer dans les années 1990.
On s'interroge encore sur la façon dont la Lune s'est formée. Selon la théorie la plus courante, un astéroïde de la taille de Mars serait entré en collision avec notre planète voici 4,5 milliards d'années et les débris projetés dans l'espace à la suite de cette collision se seraient condensés pour former la Lune.
Source : Yahoo Actualités.