Merci NanhoJ pour ton commentaire hautement instructif.

Le clonage d'espèces disparues a différents intérêts, au delà de la simple satisfaction de l'égo des scientifiques. Au delà même de l'aspect sensationnel et mercantile des individus clonés, qui pourraient être vendus une fortune à des parcs zoologiques.
Les espèces clonés, « reproduites », possèdent peut être des enzymes, des capacités physiologiques ou des résistances tout à fait intéressantes pour la médecine et l'agriculture.
Biensûr, il faut cautionner le génie génétique et les OGM pour cela, car il s'agirait de réintégrer des gènes de ces espèces disparues à des espèces actuelles.

On peut imaginer un antibiotique produit par une bactérie OGM, possédant un gène de scorpion de mer du précambrien.
Si le comportement des dinosaures est inné, alors il est inscrit dans leurs gènes. Des clones peuvent nous informer de l'éthologie de ces espèces intermédiaires, qui reste assez mystérieuse et hypothétique.

Mais il faut tout de même avoir en tête qu'a priori, nous n'aurons jamais des répliques exactes de ce qui a disparu :
- A cause des techniques de clonage, qui par pratique nécessite d'avoir un ovocyte vide de chromosome. Les organites intraplasmiques seront donc ceux de l'espèce hôte. On aura par exemple un T-rex avec des mitochondries de varan de Komodo. Primo, il sera résistant à un antibiotique, gène incorporé dans chaque tentative de clonage afin de savoir si l'implant a pris ou non. Deusio, comme pour les clones actuels, tant que nous n'auront pas trouver comment réparer les télomères (extrémités des chromosomes qui s'usent à chaque réplication cellulaire et expliquant le vieillissement), nous aurons des nouveaux nés ayant des chromosomes de vieillards (pour caricaturer : ils ont l'âge du prélèvement des gènes).
- A priori, nous récupérerons des génomes fractionnés et incomplet. Il faudra réparer les lacunes avec ceux d'espèces proches encore existantes.
On risque de ne reproduire qu'une série de soeurs jumelles ou de frères jumeaux. En partant d'un même patrimoine génétique, nous clonerons le même individu, ce qui ne forme pas une espèce, mais une colonie dépourvue de possibilité de brassage génétique.

Merci Saint-Eloi pour ces précisions que je ne comprend pas en entier , mais je pense que tu as résumé scientifiquement l'intérêt du clônage d'espèces disparues (l'exemple du scorpion du Précambrien )

Moui, mais il faut tout de même relativiser ce bénéfice potentiel : il faut bien reconnaître que ce n'est certainement pas la motivation principale des gens qui veulent cloner des espèces disparues, et ne risque pas d'en devenir une.

Quel pourcentage d'espèces actuelles possèdent des gènes susceptibles de devenir des transgènes intéressants ? (je n'en sais rien à vrai dire, et je suppose que personne n'a de réponse concrète à ce sujet, mais j'ai le sentiment que cette proportion ne doit pas être énorme)

Quel pourcentage d'espèces disparues sommes-nous, ou serons-nous capables de recréer par clonage dans un proche avenir ? (à l'heure actuelle, même dans le cas d'un bébé mammouth congelé, cela s'annonce mal)

Sachant cela, est-il raisonnable d'espérer trouver chez des espèces disparues des gènes intéressants ?
Économiquement, cela est-il viable ?


Ceci dit, le reste de ton message est très juste.

Je relance le sujet suite à cette dépêche

Ça fait au moins une petite dizaine d'années qu'on nous l'annonce, ce clonage de mammouth, non ?...

Pis si ça marche aussi fort que pour Dolly le mouton, va y avoir du délai avant qu'on ne le voit.

J'ai lu ça ce matin aussi, moi je me pose la question suivante, dans le cas où ils y arrivent, que vont-ils faire par la suite avec de tels animaux ? Imaginez un peu, le seul zoo au monde où on peut voir un mammouth vivant... Jackpot. Vous n'imaginez pas qu'ils vont les remettre en pleine nature...

Tu n'espérais qu'on pourrait relâcher le mammouth en pleine nature, si on arrivait à la recréer ? Le pauvre, tout a changé depuis la dernière glaciation (la faune et la flore, les paysages, le climat), il serait complètement perdu dans un écosystème où il n'aurait pas sa place...

Il sera sûrement mis dans un vaste enclos où il pourra gambader, manger, respirer l'air pure, dans une ferme expérimental ou tout autre endroit scientifique (gouvernemental ou privé), où il sera étudié attentivement et vivra avec ses compaires s'il y en a d'autres. Je ne suis pas inquiet.

C'est vrai, mais quelque part recréer un animal pour le faire vivre en captivité, c'est presque en faire un animal domestique, et si c'est juste pour l'étudier ou éventuellement en faire une attraction c'est un peu dommage mais bon effectivement il lui faudrait un envirronement naturel adéquat.