Je doute que le cerveau soit la clé de l'immortalité, et ce pour une simple et bonne raison : il ne joue aucun rôle dans le phénomène de vieillissement. La sénescence des cellules est inscrite dans le génome humain de chaque cellule (y compris celles du cerveau !) et ce dès la création de l'embryon.
J'avais déjà expliqué le pourquoi et le comment de la vieillesse dans un autre topic, je me permet de me citer ici :
Previously on PFRN, Ar Soner a écrit:
Le problème est que l'on ne sait pas réellement si "l'homme est un chaise ou une fleur" pour paraphraser le biologiste Jean Rostand. La chaise peut être rendue immortelle par des réparations successives (on change un accoudoir, un pied, etc) ; mais la destruction finale de la fleur elle est "programmée", il est dans la nature de la fleur de mourir, pour la rendre immortelle il faut donc modifier son programme génétique.
La biologie laisse plutôt penser que la mort de l'homme est programmée.
Un petit exemple, très célèbre : les cellules ne peuvent se reproduire par division qu'un certain nombre de fois. C'est ce qu'on appelle la limite de Hayflick : au bout de 52 divisions, la cellule rentre en sénescence et est détruite par l'organisme.
La limite de Hayflick trouve son origine dans des raisons génétiques : le raccourcissement des télomères, des portions d'ADN non codantes situées à l'extrémité des chromosomes et qui servent à les protéger. A chaque division cellulaire, les télomères se raccourcissent ; quand ils sont devenus trop courts au bout d'une cinquantaine de divisions, ils ne peuvent plus jouer leur rôle protecteur. L'ADN risque alors de se corrompre ou d'être altéré, la cellule stoppe donc sa croissance et est détruite...
La limite de Hayflick est un mal nécessaire, dans la mesure où elle permet de limiter l'évolution des cancers ; les cellules cancéreuses stoppent leur production de cellules malignes au bout d'un certain nombre de division et restent donc confinés dans l'organisme, sans produire de métastases. Un cancer devient réellement dangereux quand les cellules cancéreuses ne connaissent plus la limite de Hayflick et commencent à croître de façon anarchique.
La limite de Hayflick et le raccourcissement des télomères ne sont pas l'unique cause de la vieillesse : les mutations qui altèrent le génome originel, "propre" au moment de la fécondation, et la perte des capacités de synthèse cellulaire en sont d'autres.
La vieillesse est donc une fatalité... mais ce n'est pas pour autant qu'on ne peut pas l'empêcher, en modifiant à la base le "programme" responsable du vieillisement.
Si la médecine s'intéresse plutôt au traitement des conséquences de la vieillissement, il existe des projets (tels le monumental projet SENS) qui eux s'intéressent aux causes intrinsèques de la vieillisse, et tentent d'y apporter des solutions. Par exemple, dans le cas de limite de Hayflick ci-dessus, la solution serait de modifier le programme génétique tel que la synthèse de la télomérase (enzyme responsable de la construction et de la réparation des télomères) soit constante dans le temps, de façon à ce que les télomères ne raccourcissent plus à chaque division.
Il faudrait également réinjecter dans l'organisme des cellules souches, ou réactiver celles en dormance dans l'organisme. Les cellules souches ne sont en effet pas soumises à la limite de Hayflick, en réinjecter permettrait de garantir les capacités de régénération de l'organisme et de lutter contre les cancers.
tapioka a écrit:
Bah niquel, y a plus qu'à expliquer ça à tous ceux qui meurent de faim en Afrique.
"bah alors petit, t'es tout maigre, mais t'inquiète, la faim, c'est dans la tête."
Encore une superbe victoire de la science...
Je ne vois pas trop pourquoi il faudrait casser du sucre sur le dos de la science parce que la famine existe encore en Afrique ?
L'étude montre juste que la notion de faim (ou sa corollaire, la satiété) possède une dimension psychologique importante, et que l'effet d'auto-suggestion permet de l'influencer. En revanche, il ne faut pas tomber dans les extrêmes et dire ce que l'étude n'affirme pas : il n'a
jamais été écrit qu'il suffirait d'un peu de volonté pour se passer complètement de nourriture...