Le sexe de l'autre, un détail pour les calamars géantsSTRALSUND (AFP), le 04-05-2004
Une équipe de scientifiques allemands et néo-zélandais pense avoir trouvé la preuve que les calamars s'accouplent au petit bonheur la chance, sans faire attention au fait que leur partenaire soit bien du sexe opposé.
Le spécimen de calmar géant Mesonychoteuthis hamiltoni pêché en 2003 dans l’Antarctique - AP /Mark Mitchell, N- Z Herald"L'hypothèse d'accouplements entre deux individus de sexe masculin circulait déjà, mais pour la première fois, nous avons un élément qui l'étaye de manière très sérieuse", a expliqué Volker Miske, du musée marin de Stralsund (nord-est de l'Allemagne).
Ce musée est en train de préparer à des fins de conservation un spécimen de calamar géant masculin découvert par le chercheur néo-zélandais Steve O'Shea. Ces animaux se reproduisent en injectant des capsules de sperme sous la peau de leur partenaire: or, bien que de sexe masculin, le calamar découvert présentait de telles injections.
Ce n'est pas la première fois qu'une telle découverte est faite, mais "c'est la première fois que ces traces sont retrouvées dans une zone du corps située hors de portée du propre sexe du calamar", a souligné M. Miske.
"Jusqu'ici, on pouvait penser que les mâles s'injectaient le sperme par erreur lors d'un accouplement. Là, cette éventualité doit être définitivement écartée : le sperme a été clairement injecté par un autre calamar", précise le chercheur.
Reste néanmoins une dernière éventualité qui "ne peut être exclue à 100%", celle d'une injection par erreur en marge d'un accouplement à plusieurs. Mais à des profondeurs marines variant entre 300 et 1.000 mètres, les rencontres entre ces invertébrés géants sont rares, souligne Volker Miske.
Le céphalopode présenté à Stralsund fait six mètres de long. Il sera visible à partir de juin dans ce musée.
Source :
Agence France-Presse