Ar Soner a écrit:
Oui et non :
- lorsque je parle de logique ou de bon sens, je fais référence à des connaissances validées par la méthode scientifique, qui repose sur un ensemble de démonstrations et de raisonnements rigoureux pour obtenir justement un savoir qui soit le plus proche possible de la vérité.
- ces concepts ne se réfèrent pas aux 5 sens, qui comme on le sait, sont imparfaits et potentiellement sources d'erreurs. D'ailleurs, la méthode scientifique essaye autant que possible d'éviter ce type de biais.
Je ne parlais pas de tes références à la science, je parlais de ce qu'on entend dans l'absolu par "bon sens" (ou autres termes). En dehors de la science ou sans se référer à celle-ci, lorsqu'on fait référence au "bon sens", on s'appuie sur ce que nous dit notre environnement, c'est à dire à ce que l'on capte de celui-ci. Par exemple, imaginons un ouvrier dont les notions scientifiques ne sont pas le fer de lance, il saura néanmoins que s'il place une couche de ciment de 2cm au lieu d'1cm entre deux briques, le résultat ne sera pas le même. Il le sait parce qu'il l'a expérimenté et parce que son mental a effectué un travail de raisonnement pour lui.
Donc lorsqu'on invoque des notions de logique, de bon sens, de raisonnement, on invoque soit la science, soit le raisonnement personnel par rapport au monde qui nous entoure. N'y a t-il pas là une dualité du terme "bon sens" ou du mot "raison" qu'il conviendrait de noter ?
Ar Soner a écrit:
J'en profite pour signaler au passage que paradoxalement, en affirmant l'existence d'un monde astral simplement parce que des témoins disent avoir expérimenté des sorties hors de leur corps, c'est toi qui repose sur du subjectif et qui est tributaire de l'imperfection des 5 sens de l'être humain.
Je ne dis pas le contraire... Heu, j'ai dis le contraire ? *se grattouille l'occiput*
Ar Soner a écrit:
Je m'aperçois que je n'en avais pas parlé jusqu'à présent, mais ce principe est connu en logique et dans la méthodologie scientifique sous le nom de
rasoir d'Occam. Ce n'est pas moi qui l'ai inventé juste pour te contrarier.

Et si tu n'es pas d'accord avec cet outil, ma foi, il faudra que tu te débrouilles avec les générations d'épistémologistes, philosophes et logiciens qui t'ont précédé...
Heu, si, tu en as parlé ! Ou si ce n'est pas toi, c'est quelqu'un d'autre sur un autre topic ! lol
Enfin, bref, je sais : les hypothèses les plus simples sont les plus vraisemblables ! Mais dans ce cas-ci, je me demande si la notion de "simplicité" n'est pas à revoir.
Souvent, les cartésiens voient dans une explication scientifique quelque chose de plus simple qu'une explication astrale. Pourtant, tout est question de point de vue... Je trouve qu'une explication astrale donne parfois une explication plus simple que l'explication scientifique. Et si c'est une question de point de vue, c'est qu'on a un petit souci avec le rasoir d'Ockam...
Mais parlons de probabilités. La science admet l'existence des témoignages de NDE (je crois qu'elle est obligée de reconnaître l'existence du phénomène étant donné le nombre de témoignages) mais elle n'en explique pas le mécanisme.
Comment fonctionnent les probabilités dans un cas tel que celui-ci ? A mon sens, il y a 50% de chance que ce soit un processus physiologique et 50% de chance que ce soit un processus astral.
Seulement, un cartésien va arriver et dire : les probabilités vont vers l'hypothèse du processus physiologique ! Et là, je pose la question : au nom de quoi ? Parce qu'il est plus probable que le monde dans lequel on vit soit le seul qui existe ? Je ne suis pas d'accord, il s'agit là d'un point de vue subjectif ! Si on se cantonne uniquement au phénomène des NDE sans se référer à ce qui existe autour, rien ne permet, objectivement, d'établir des probabilités plus larges en faveur de l'une ou l'autre des hypothèses.
Ar Soner a écrit:
Pour la dernière fois : je ne me positionne pas en terme de croyances lorsque je participe à ce forum, cela ne m'intéresse pas. Autant que possible, je n'essaye de ne pas faire non plus rentrer en compte mes croyances ou mes expériences personnelles... à ta différence, d'ailleurs, puisqu'on sent que tu es clairement investi personnellement dans l'idée d'un monde astral (arrête moi si je me trompe ?).
Houla, on s'est mal compris, ce n'est pas ce que je voulais dire. Je n'ai pas dis que tu te référais consciemment à une croyance mais ta manière de penser répond à une croyance. Lorsque tu te réfères au monde dans lequel tu vis et dans lequel tu penses exister, tu es soumis à ta croyance en celui-ci, même si tu n'en prend pas forcément conscience. Pour toi, il n'existe rien d'autre donc la question de croire ou ne pas croire ne se pose pas mais, pourtant, elle a lieu d'être. Je ne pense pas que tu sois prêt à me dire que tes sens te trompent sur l'existence du monde qui t'entoure, n'est-ce pas ? Donc voilà...
Bref, que tu le veuilles ou non, à ce niveau-là, tu es soumis à une croyance, tu es croyant... C'est incontestable !
Eh bien c'est pareil pour moi, je crois à l'existence du monde dans lequel je vis mais je crois aussi à l'existence d'un autre monde.
Voilà en quoi on peut se comparer sur le plan de la croyance : nous croyons tous les deux au(x) monde(s) dans le(s)quel(s) nous vivons et à notre existence au sein de celui-ci/ceux-ci.Donc quand tu me dis que l'on ne peut pas comparer un croyant avec un non-croyant, je ne suis pas d'accord ! En fait, les termes de "croyant" et "non-croyants" ne sont pas justes. Ils se basent sur ce que l'on connait du monde qui nous entoure. Pourtant, si on regarde ceci :
non-croyant = celui qui croit à un unique monde A
croyant = celui qui croit à un monde A et à un monde B
... dans les deux cas, nous sommes tous les deux des croyants. Il apparaît que les termes "croyant" et "non-croyant" son inappropriés à partir du moment où on se base sur l'hypothèse de l'existence de deux mondes.
Tu vas probablement me répondre : oui mais c'est là, le problème : dans l'absolu, tu base ta réflexion sur l'idée de l'existence de deux mondes ! C'est vrai mais si je ne le fais pas, qui va le faire ? Si on ne peut pas se baser sur ce genre d'hypothèse alors ça ne sert même à rien d'en discuter...
Bref, je pense qu'il y a là un vice quand on invoque le rasoir d'Ockham... En fait, le rasoir d'Ockham ne peut s'appliquer que dans le cadre d'une enquête se référant soit à un monde A, soit à un monde B mais pas aux deux à la fois car ces deux mondes ne possèdent pas les mêmes lois. Et comme on connait peu de choses du monde B ou des choses probablement tronquées, si on compare les hypothèses de travail lors d'une enquête, ce sont toujours les hypothèses en faveur du monde A qui paraissent les plus simples ! Forcément puisqu'on peut leur donner une explication logique se référant à ce qu'on connait...
Bref, je pense qu'il est un peu simpliste de la part des cartésiens d'invoquer le rasoir d'Ockham pour donner l'avantage à leurs théories alors même qu'on ne connait rien du monde B ! Si utiliser le rasoir d'Ockham consiste à comparer des données pour créer des probabilités, c'est comparer l'incomparable ! D'office, les hypothèses en faveur du monde astral semblent "plus complexes" puisqu'elles ne s'expliquent pas mécaniquement donc scientifiquement.
Ar Soner a écrit:
Lorsque je décortique un témoignage, je m'appuie sur une méthode éprouvée qui permet de limiter les biais cognitifs et les erreurs (qu'elles viennent du témoin ou de l'examinateur lui-même) ; méthode s'appuyant elle-même sur des principes scientifiques – qui sont en fait bien souvent des principes de logique et de bon sens...
J'entend bien... J'en reviens à ce que je disais ci-dessus...
Ar Soner a écrit:
Gizmil a écrit:
Pour ce qui concerne cette histoire de priorités, je pense tout simplement qu'il est logique de passer par ce cheminement, cet ordre de construction d'hypothèse quand on est cartésien et qu'il n'est pas forcément logique de passer par celui-ci quand on est croyant. Je crois que le fait d'être croyant autorise forcément une institution des priorités différente de celle du cartésien.
Si le croyant manque de recul vis à vis de ses propres opinions, en effet, il va forcément essayer de privilégier les hypothèses qui vont dans le sens de ses avis. Mais ce n'est clairement pas une marque de neutralité ni d'objectivité.
Non, on se comprend mal... Bon, j'ai expliqué ci-dessus... Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, ce n'est pas de la partialité. Je voulais dire que le cartésianisme et la croyance en l'astral sont tous deux des croyances. La cartésianisme s'appuie sur la science du monde qui nous entoure et le monde qui nous entoure est lui-même basé sur nos sens. Or nos sens sont quelque chose de personnel et subjectif... CQFD !
Ar Soner a écrit:
Mais contrairement à ce que tu penses, ce n'est pas un écueil systématique : il y a un bon paquet de croyants sur ce forum qui ont recourt à ce type de méthode, en dépit de leurs convictions personnelles, mais parce qu'ils ont compris que c'était simplement plus prudent et plus rigoureux que crier au paranormal a priori. Ils se reconnaitront sans problème et se dénonceront s'ils en ont envie.
Sur ce forum, je ne viens pas
crier au paranormal ! Je donne juste mon avis à ceux qui croient déjà à l'existence de l'astral et recherchent des réponses de ce type. Si d'autres veulent leur donner des réponses cartésiennes, c'est leur droit le plus strict.
Ar Soner a écrit:
Gizmil a écrit:
En fait, je crois que tout se situe dans ce qu'est venu chercher le témoin. L'enquêteur dit ce qu'il veut, ce qu'il dit part de son point de vue, le témoin a ensuite toujours le choix de croire ou non en ce que l'enquêteur lui avance. Nous avons tous des points de vue individuels qui cimentent nos convictions personnelles : l'enquêteur tout comme le témoin.
Sais-tu au moins comment doit se passer une enquête de ce type et sur quels principes méthodologiques elle s'appuie ?...
Un enquêteur se doit de rester neutre ; s'il commence à faire part de son propre point de vue, c'est que c'est un mauvais enquêteur.
Je n'ai pas voulu dire que l'enquêteur était partial dans son enquête, je dis seulement que celui qui reçoit les résultats de l'enquête a le libre choix de croire aux résultats ou pas. Quand je parle de point de vue de l'enquêteur, son point de vue peut très bien être cartésien, ça n'empêche pas à celui qui reçoit les résultats de l'enquête de douter des résultats.
Ar Soner a écrit:
Non, c'est juste une évidence. Depuis que je suis modérateur, j'ai vu défiler un paquet de personnes qui affirmaient par exemple être possédées alors qu'elles vivaient de simple paralysie du sommeil
C'est ce que je disais : tu en as conclu que c'était des paralysies du sommeil, ce qui, à tes yeux, suffit à donner une explication à ces phénomènes. C'est cartésien donc, super, tu as ton explication... mais qui te dit que c'est la seule qui existe ?
Ar Soner a écrit:
j'ai vu passer un paquet de gens qui pensaient leur maison hantée parce qu'ils entendaient des coups dans le mur, mais ces gens-là n'avaient même pas pensé à vérifier l'état de leur plomberie ou la présence éventuelle d'animaux dans le grenier... Et ainsi de suite, je pourrais continuer pendant encore un moment.
Mais je suis d'accord avec toi : il faut envisager toutes les possibilités qui peuvent expliquer autrement un phénomène et les vérifier. Cependant, il y a quelque chose qui me gène avec la notion du rasoir d'Ockham, je pense que le degré de probabilité des hypothèses peu se révéler différent en fonction de l'analyse ou du point de vue de chacun.
Dans sa formulation moderne, le rasoir d'Ockham nous dit que "l'hypothèse la plus simple est souvent la plus vraisemblable" et dans sa précédente version, il disait : "les entités ne doivent pas être multipliées par delà ce qui est nécessaire".
Le problème, c'est que ce que propose le rasoir d'Ockham reste assez flou. Qu'on s'en tienne à l'ancienne formulation ou à la nouvelle, les termes "plus que nécessaire" ou "la plus simple" sont quelque chose d'assez vague... En fonction de quels points de vue détermine-t-on si quelque chose est simple ? Ne peut-on pas trouver de la complexité ou de la simplicité dans ce qu'on veut ? De même, ne peut-on avancer autant d'hypothèses que l'on veut ?
Concernant l'ancienne formulation du rasoir d'Ockham, vous allez me répondre : oui mais si une hypothèse semble farfelue, pourquoi l'avancerait-on ? Eh bien parce que le terme "farfelu" se rapporte à une notion de raison, une raison basée sur nos connaissances. Or, lorsqu'on parle d'astral, on parle de quelque chose qui sort du champ de nos connaissances. Le terme "farfelu" ne lui est donc pas applicable !
Pour moi, c'est l'indication que le rasoir d'Ockham n'est peut-être pas applicable dans une enquête qui tend à départager les hypothèses normales et paranormales au niveau des probabilités (pourcentage de probabilité d'existence). On ne peut comparer l'incomparable !
Ar Soner a écrit:
Citation:
Justement, tu parles de degrés de probabilité... mais qu'est ce qui détermine ceux-ci ? Qu'est-ce qui détermine un pourcentage ? Encore une fois, est ce que le degré de probabilité de quelque chose ne dépend pas d'un point de vue individuel ? La science peut dire : ceci existe, ceci n'existe pas... ceci est probable à 50%, ceci à 25%... jusqu'à preuve du contraire, je ne pense pas qu'elle soit omnisciente, sinon elle s'appellerait "omniscience" et pas "science" !
Voir ce que j'ai expliqué ci-dessus à propos du rasoir d'Occam.
Ce n'est pas une question de « science », c'est une question de rigueur du raisonnement intellectuel. Un philosophe ou un logicien feraient exactement le même cheminement mental et aboutiraient à la même conclusion.
Ok! Donc on peut transposer ta rigueur et ton raisonnement intellectuel a une équation mathématique et comme les maths sont de la logique pure, elles sont incontestables, peu importe les données que tu fais rentrer dans ton équation. Mais justement, parlons des données à entrer dans l'équation... Rappelons-nous qu'en fonction des données qu'on y fait entrer, le résultat final change.
Dans l'équation "NDE", on a ces deux profils :
1/ traumatisme physique + inactivité neuronale + récit de : tunnel, lumière blanche et accueil aux portes de l'au-delà par des proches = voyage hors du corps
2/ traumatisme physique + inactivité neuronale + récit de : tunnel, lumière blanche et accueil aux portes de l'au-delà par des proches = activité chimique neuronale persistante
Dans cette équation, on a introduit tous les éléments connus significatifs du problème. La seule inconnue, c'est le résultat. Les données qu'on y a fait rentrer sont exactement les mêmes mais le résultat final peut pourtant s'avérer différent ! Comment expliquer ça alors que l'équation est la même et que ta rigueur et ton raisonnement intellectuel sont incontournables ? N'es-tu pas censé toujours aboutir au même résultat ? Pourtant, ce que j'ai écris ci-dessus nous indique le contraire !
C'est parce que je n'ai pas écrit l'équation de manière complète, il demeure une inconnue dans celle-ci :
traumatisme physique + inactivité neuronale + récit de : tunnel, lumière blanche et accueil aux portes de l'au-delà par des proches
+ y =
?y = la réponse à l'existence de l'astralVoilà ! CQFD ! Il ne s'agit donc pas d'un problème de rigueur scientifique mais bien d'un problème de données !!!