En mars 2007, j'ai fait l'acquisition, avec mon ami de l'époque, d'une maison dans un petit bourg de 600 habitants, dans le Nord de la France.
Nous avions eu le coup de foudre pour cette jolie maison de maître, bien imposante, très grande, et sur un beau terrain verdoyant.
La maison a été construite en 1924 pour l'abbé du bourg en question. Une grande cave voûtée, au rez-de-chaussée ; la cuisine, un salon spacieux, une grande salle à manger, à l'étage 5 chambres, une salle de bain, et enfin un grand grenier avec une chambre de bonne.
Les anciens propriétaires de la maison avaient tous les deux été atteints d'un cancer. Rémission pour madame, rémission pour monsieur. Second cancer pour monsieur, qui lui a été fatal, et madame était elle très malade du coeur quand elle a vendu la maison. Ca semblait tristement anecdotique quand on nous l'a raconté mais maintenant, j'en viens à me poser des questions sur ces maladies, forcément.
Nous habitions en Ile de France et attendions tous deux la mutation de mon ami dans le Nord afin de venir y habiter.
Nous avons passé une première nuit dans cette maison, fin mars ou début avril 2007, je crois. Nous occupions la chambre des anciens propriétaires, qui était à priori également la chambre de l'abbé. Nous nous sommes endormis. Et puis au milieu de la nuit mon ami a été réveillé par des bruits bizarres. En fait, c'était moi. J'avais une crise d'on-n'a-jamais-sû-quoi. Lui, n'est pas du tout branché paranormal mais selon ses propres termes, j'avais l'air "possédée". Je me débattais furieusement les bras joints comme si j'étais attachée et que j'essayais de me défaire de quelques liens. Je criais aussi, des choses incompréhensibles. Il a essayé de me réveiller, mais en vain, il m'a parlé, secouée par l'épaule mais rien n'y a fait. Finalement, je me suis calmée au bout d'un moment. Il n'a pas cherché plus loin et s'est rendormi. Il m'a raconté ça le lendemain, me disant que je faisais peur à voir pendant ma crise et bien évidemment, moi, je n'en avais aucun souvenir.
Je n'ai jamais été agitée dans mon sommeil et je n'ai jamais parlé.
Etant donné qu'à l'époque, j'étais très stressée et très nerveuse du fait de mes problêmes personnels, j'étais toute disposée à mettre cette crise sur le compte de mes angoisses du moment. Mais voila, il devait se passer autre chose dans cette maison...
Mon couple ayant clashé, nous nous étions mis d'accord pour que je garde la maison...
Pas mal de mois après, en décembre 2007, j'avais décidé de venir m'y installer pour de bon et j'avais proposé à ma meilleure amie, ayant bien plus de place que je n'en avais besoin, de venir vivre avec moi. Cette idée l'avait enchantée. Et j'étais moi aussi très contente de partager la maison avec elle. Nous avons un goût commun pour les vieilles bâtisses, etc...
Elle est donc arrivée début décembre. Dès son entrée dans la maison, m'a t-elle dit, Nicole s'est sentie mal à l'aise. Et ce sentiment s'est amplifié quand elle est montée à l'étage. Le soir, quand il faisait bien noir, on était pas très rassurées dans la maison, mais comme j'étais en pleine déprime, je n'ai pas cherché d'autres raisons que ma récente rupture à mon malaise personnel. Outre le fait que la porte de la chambre de Nicole s'ouvrait sans arrêt, nous avons passé trois nuits normales.
Nos chambres communiquaient toutes les deux avec la salle de bain.
La quatrième nuit, alors que je venais de souhaiter une bonne nuit à Nicole, je traverse la salle de bain pour me rendre dans ma chambre quand la porte de la sienne de rouvre brutalement. Sursaut commun, qui nous fait, après quoi, rire toutes les deux. Je la referme et m'apprête une nouvelle fois à rejoindre ma chambre quand la porte se rouvre une nouvelle fois, toujours très brutalement. Nicole commence à être bien stressée, moi je garde mon calme, je referme la porte... qui se rouvre. Environ 6 fois d'affilée.
On essayé de voir s'il n'y avait pas un courant d'air qui passait et qui aurait pû justifier la violence avec laquelle la porte s'ouvrait, mais nous n'avons rien trouvé. A l'évidence, c'était pas normal, mais j'avais un rendez-vous tôt le lendemain matin et il fallait que j'aille dormir. J'ai donc refermé la porte et mis le verrou dans la salle de bain. Afin que nous soyons tranquilles. A moitié morte de peur, Nicole s'était réfugiée sous la couette, avec son PC portable sur lequel elle regardait un dessin-animé avec ses écouteurs afin d'essayer de se calmer et de réussir par la suite à dormir.
Je me suis couchée dans mon lit et j'ai entendu pendant un bon quart d'heure comme des coups de poing dans la porte de sa chambre. Pensant encore à mon rendez-vous du lendemain matin (tôt), j'ai essayé de faire abstraction du bruit, pour dormir tout de même quelques heures.
Vers 4h30 du matin, mon téléphone sonne. C'était un ami de Paris, apparemment complêtement saoul et me tenant des propos de gros dépressif (dont il n'avait aucun souvenir quand je lui en ai parlé le lendemain, soi dit en passant), je lui dis que je dois me lever tôt et lui demande de me rappeler dans la journée après avoir essayé de le consoler un peu. Je me rendors.
Peu de temps après (je pense, car il faisait encore nuit), je suis de nouveau réveillée, mais pas par un bruit... par une sensation. En effet, je sens quelque chose qui monte le long de ma jambe. Une pression assez lourde et que je n'ai pas sû définir (main ou autre ? aucune idée...). A ce moment là, j'ai été littéralement paralysée par la peur. J'avais les yeux ouverts mais j'étais incapable de bouger ne serait-ce que le petit doigt. La "chose" a continué à monter le long de ma jambe, pour s'évanouir au niveau de la hanche. Là, j'ai pû bouger. J'ai allumé tout de suite la lampe de chevet, et il n'y avait rien dans la chambre. J'ai regardé le lendemain s'il n'y avait pas une ouverture quelconque par laquelle un rat ou un autre animal aurait pû passer, mais non, rien. Et de toute façon j'aurais senti s'il s'agissait des pattes d'un animal ou d'une main. La pression s'est exercée de manière "uniforme", aussi n'ai-je pas la moindre idée de ce qui m'a touché. J'ai juste senti que c'était par dessus les couvertures. Et à la grande stupeur de Nicole, oui, je me suis rendormie de suite après parce que, encore une fois, j'avais ce rendez-vous tôt le matin...
Le lendemain, je lui ai raconté ce qui s'était passé la nuit et elle a refusé de rester un jour de plus dans cette maison. Je n'y tenais pas non plus, ma déprime tendait furieusement vers le suicidaire quand j'y étais... Nous sommes donc parties chez mes parents dès le lendemain.
J'ai mis la maison en vente la semaine suivante (j'ai trouvé acquéreur, on signe mi-juin, normalement).
Dîtes moi ce que vous en pensez. Je suis toujours toute disposée à entendre et me ralier à des raisons rationnelles aux choses qui ne semblent, elles, pas l'être, mais là j'avoue que, tout de même, ça fait un peu beaucoup de choses bizarres...
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