J'ai moi aussi l'habitude de faire attention à mes rêves, je les notes aussi souvent que possible pour ne pas les oublier. Mais j'ai remarqué que les plus marquants, ou les plus riches de sens peut-être, je m'en rappelle parfaitement.
Tout ça pour dire qu'assez récemment 1 rêve m'a particulièrement impressionnée, et je dois dire que je ne le comprends que partiellement, ou ce que j'en comprends ne m'est pas franchement agréable...
Donc voilà, il est plutôt glauque, et j'ai mis du temps à oser le raconter, j'espère que je vais réussir à bien le décrire :
Tout se passe dans une sorte de grande ville, à moitié détruite par une guerre ou un cataclysme... Il règne une atmosphère de fin du monde, d'ailleurs, je sais que c'est le cas. Le ciel est très sombre, chargé de nuages noirs, gris et violets, nimbés de lueurs oranges et jaunes... un ciel d'orage, à la fois lourd et brûlant comme un feu mal éteind. L'air sent le souffre et la poudre, je respire difficilement. Une poussière humide colle à la peau et aux vêtements.
Au début, je suis avec un "ami" ( que dans la vraie vie je ne connais pas... ). Il s'appelle Peter ( allez savoir pourquoi... ). Nous sommes d'abord dans un immeuble en ruine, dans un appartement littéralement éventré. En-bas, dans la rue, c'est une scène d'exode, et je sais que nous aussi, nous allons devoir partir. Peter prend un revolver dans une sorte de placard branlant, aux portes rongées par l'humidité. Cela ne me surprends pas, comme je l'ai dis, c'est une ambiance de fin des temps avec tout ce que cela comporte : plus d'Etat, plus d'ordre, des rues dangereuses pleines de pillards et de mercenaires.
Une fois dans la rue, nous suivons le mouvement de la foule, qui converge jusqu'à un grand pond effondré. Les eaux qu'il enjambe sont noires, épaisses et irisées comme de l'huile ou du pétrole.
Tout le monde s'agglutine contre la balustrade, fixant le soleil pâle qui s'enfonce derrière l'horizon bouché.
J'ai les estomac noué d'angoisse, presque de terreur... tous les visages autour de moi sont fermés, désespérés.
Soudain, des voix se mettent à hurler : " Les cygnes ! Les cygnes ! ".
Je me précipite contre la rembarde. Sur le fleuve avancent, dans un halo de lumière blanche et pure, de grandes barques immacullées en forme de cygnes ( comme dans
Le Seigneur des Anneaux, lorsque la communauté quitte la Lorièn, vous voyez ? ). Sur ces barques se détachent de grandes silhouettes vétues de longues aubes blanches. Je crois que se sont toutes des femmes, belles et altières, mais qui arborent un bec d'oiseaux à la place du nez et de la bouche.
Là, la peur monte d'un cran parmis la foule assemblée... Des armes se braquent vers les " Cygnes ". J'essaie de crier, je supplie, je hurle de baisser les armes, de ne pas tirer. Je sais que le salut est dans les Cygnes, et même j'ai été soulagée de les voir.
Mais personne ne m'écoute et les premiers coups de feux claquent.
Je sais alors que notre sort est scellé, que plus rien ne pourra plus nous sauver.
Je me laisse tomber au sol, entre les jambes des gens, sans même chercher à éviter les coups de pieds maladroits.
Peter est toujours avec moi, l'air abattu aussi. Je tends main vers lui, et dis : " Peter, donne-moi ton arme ". Je ne veux pas voir la fin, je n'ai plus le courage de continuer, je crois que dans ce rêve, je suis dégoutée de l'humanité. Peter devine ma pensée, et commence par refuser. J'insiste. Finalement, à contre-coeur, il me tend son revolver. Il a un regard à la fois lourd de reproches et débordant de chagrin.
( C'est là que ça devient franchement difficile à raconter )
Une fois l'arme en main, je place le canon juste sous ma gorge. Je n'ai pas vraiment peur, j'ai comme une impression de pas le choix... Je tire. Je sens la balle traverser ma chair, disloquer ma mâchoire, briser mes os et mes dents et ma bouche se remplir de sang. Cette impression dure longtemps, mais je n'ai pas vraiment mal, au contraire c'est presque agréable, comme un soulagement. A un moment, je me sens comme aspirée par le haut, comme un appel d'air au sommet de mon crâne. Et c'est à cet instant que je me réveille.
Voilà, c'est long, je sais, mais je crois que chaque détail compte.
Quand je me suis réveillée, j'étais vraiment mal à l'aise. Ce rêve m'a obsédé un moment.
Le pire c'est la fin... je n'avais jamais rêvé que je me suicidait, ni même de "vivre" aussi intérieurement et précisément la mort.
Aujourd'hui, il n'occupe plus autant mon esprit, mais j'y repense quand-même souvent.
Avez-vous déjà rêver de suicide, ou de fin du monde ( je suppose dans mon cas que cet apocalyspe est intérieur, plutôt qu'une vision du futur ) ?
Quelqu'un pourrait-il m'éclairer un peu ?