Personnellement, cette affaire m'a fait certes pensé à Amityville, mais plus sérieusement, elle rappelle surtout l'affaire de la "tuerie de Louveciennes" :
http://scenedecrime.blogs.com/scenedecrime/2006/02/la_tuerie_de_lo.htmlhttp://www.affaires-criminelles.com/dossier_12-1.phpDans cette affaire aussi, on a eu les aveux du fils ( Alexis, alors âgé de 17 ans ), dans cette affaire aussi, on a eu l'hypothèse d'un autre tueur qu'Alexis aurait cherché à "protéger" ( dans ce cas si, la piste était celle de la mafia russe, sachant que le frère du père d'Alexis qui a cherché a remonté cette piste a été retrouvé un an plus tard dans un fossé avec une balle dans la tête...

). Au final, on a jamais bien eu le fin mot de l'histoire, et le verdict a été une sorte de "demi-verdict".
En fait, chacune des ces 2 hypothèses présente des failles et des zones d'ombre.
Sinon, je voudrais revenir sur le coup de la "famille sans histoire" que nous reservent les journalistes...
D'une part, une "famille sans histoire", ça n'existe pas. Une famille où tout le monde s'entendrait idylliquement bien, jamais un mot plus haut que l'autre, jamais de disputes, jamais de non dits, jamais de frustrations, jamais de silences pesants... ça n'existe pas.
Une personne qui rentre dans les critères communs de la normalité est capable d'encaisser les frustrations, de "prendre sur elle", de rester dans les "clous" d'une attitude socialement adaptée, ça s'appelle l'inhibition... le propre de certaines pathologies mentales ( ainsi que des drogues et de l'alcool, d'ailleurs ), c'est de faire en quelques sorte tomber les barrières de cette inhibition, ainsi que de distordre la perception de la réalité ( schizophrénie, ou troubles paranoïaque où la personne va interpréter chaque geste et chaque mot à la lumière de son trouble, de sorte qu'il est impossible de la raisonner ).
Dans le cas de Louveciennes, les journalistes avaient aussi balancé le coup de l'entrepreneur russe bien intégré et de la famille sans histoire... Une blague.
Le père Polevoï avait fait sa fortune dans la vente du bois ( dont les bénéfices sont colossaux en Russie et en Europe de l'Est ), et il était sur un "gros coup" avant sa mort. Quand on connait les liens étroits qui ont existé, et qui existent toujours en Russie entre les "oligarques", la mafia et les anciens du KGB, ça fait sourire.
Pour le coup de la famille sans histoire : Alexis était un "gosse de riche" auquel son père payait absolument tout, mais qui ne lui donnait pas une chose : l'affection, l'attention, bref l'amour paternel.
Il passait son temps à rabaisser Alexis, à lui dire qu'il ne savait pas se tenir comme un homme etc... De plus, il avait interdit à Alexis de voir sa petite amie, sous prétexte qu'elle n'était pas assez bien...
Bref, pour faire simple, la relation père-fils était malsaine, entre l'admiration que suscitait le père Polevoï ( jugé comme charismatique, généreux, bon vivant voir truculent par ceux qui le connaissaient ) et la frustration, le manque d'amour qui finissent par susciter la rage.
Ajoutez-y la collection d'armes à feu en tout genre du père et le fait qu'il ait initié son fils à leur maniement ( il aurait même, peu avant les meurtres, incité Alexis à lui tirer dessus après une dispute... ce qu'Alexis n'a pas fait, d'où nouvelles moqueries ), et vous vous retrouvez assis sur un barril de poudre.
Ce que je veux surtout dire dans tout ça, c'est un crime sans mobile, ça n'existe pas. C'est un truc de journalistes.
Même si le mobile nous échappe, même s'il se trouve au frontières de rationnalité et de la folie, il existe.
Et tant qu'on a pas "vécu", tant qu'on a pas plus d'éléments sur la famille et les relations il faut mieux dire qu'on ne sait pas encore pourquoi, plutôt que dire "C'était une famille sans histoire".