Ar Soner a écrit:
En revanche, Marco Polo n'est absolument pas une source fiable puisqu'on sait qu'il a inventé une partie de ses mémoires et compte-rendus de voyage...
J'ai plutôt lu le contraire, qu'on a parfois douté de ses histoires mais qu'il était le premier à démystifier les mythes & légendes des contrées qu'il visitait... Je viens aussi de lire ce passage sur wikipedia :
Citation:
Marco Polo : vrai ou faux ?
M. Polo se joue : « qui ne l'a pas vu ne pourrait le croire » est un leitmotiv de son livre. "Incroyable mais vrai" est sa recette. Cependant il est douteux qu'il ait été accueilli avec scepticisme à son retour par les patriciens de Venise : la République avait les moyens de savoir qu'il n'affabulait pas. De même les Génois qui lui firent rédiger son mémoire (dont ils avaient besoin pour leurs expéditions), et le frère du roi de France qui dépêcha pour en obtenir copie.
L'histoire racontée par Ramusio, au lendemain de leur retour à Venise où ils s'étaient présentés en habits de mendiants, avec doublure pleines de rubis et joyaux qu'ils montrèrent au cours d'un dîner pour se faire reconnaître, est évidemment un coup médiatique, une farce révélant aussi la prudence de voyageurs sachant se faire discrets à proportion de la fortune qu'ils transportent.
M. Polo émaille son livre de faits divers, de mythes, de légendes, mais ses récits de miracles sont peu nombreux, souvent symboliques, et séparés des autres narrations. Il démystifie plutôt les légendes (Arbre sec, Gog et Magog, prêtre Jean, salamandre). Les bourdes sont rares : hommes à queue de Sumatra, jambes de boas dans le Yunnan (mais l'histoire naturelle référence des boas ayant des traces de pattes), enfin la diable obscurité en plein jour dont il témoigne en Iran.
Les premiers mots de la préface de l'édition de 1307 sont : « Pour savoir la pure vérité » et il insiste : « Nous donnerons les choses vues pour vues, et les entendues pour entendues, en sorte que notre livre soit droit et véritable, sans nul mensonge. Chacun qui entendra ou lira ce livre devra le croire, car tout y est véritable ». Sur son lit de mort, à son confesseur, il réitère : « Je n'ai pas écrit la moitié de ce que j'ai vu ». Nous savons aujourd'hui que c'est vrai. Il n'avait que trop de matériaux extraordinaires, il n'avait pas besoin d'en rajouter.
Beaucoup d'auteurs (surtout anglais, et P. Pelliot) ont prétendu démontrer que M. Polo affabule mais l'analyse de leurs démonstrations laisse rêveur. Baudelaire disait que « les récits de Marco Polo, dont on s'est à tort moqué, comme de quelques autres voyageurs anciens, ont été vérifiés par les savants et méritent notre créance ». La marque de la vérité est dans le texte lui-même, dans la cohérence de l'enchaînement des idées, la précision des détails, la constance du point de vue du conseiller d'État.