Une petite parenthèse : les vampires humains... au départ, je ne savais pas si je devais faire un post à part, ou mettre à la suite ce qui va suivre. J'ai décidé finalement de le mettre ici et je vous expliquerai pourquoi après.
Le vampire de Düsseldorf
La naissance funeste du premier vampire moderne se situe en Allemagne, peu avant la Première Guerre Mondiale, et se poursuivra jusqu'au début des années 30. En effet, "le vampire de Düsseldorf", comme le désigneront les médias de l'époque (et comme il le fera lui-même), faisait partie du club très fermé des meurtriers sanguinaires. Le vampire de Düsseldorf, Peter Kürten de son vrai nom, était le fils d'un père alcoolique et abusif, et commença sa vie de criminel en 1913 par une agression à la hache de quelque inconnu dans la rue. Entre ce premier acte criminel en 1921, Kürten n'est pas encore le vampire que l'on connaîtra plus tard, mais il se signale déjà par quelques délits d'escroquerie, sa désertion de l'armée, etc. Il fut à plusieurs reprises emprisonné. Après sa libération, il épousa une femme légère et connût une période de latence au cours de laquelle il arbora tous les signes du bourgeois bien rangé, d'une apparence propre et presque austère. Cette courte acalmie s'interrompit en 1925, lorsque Kürten, nouvellement installé à Düsseldorf, commit quelques crimes tels que des incendies ou des agressions sur des femmes. Toujours est-il que ce n'est qu'en août 1929 qu'il perpétra son premier meurtre. Déjouant pendant plusieurs années la police, la narguant même, commettant des meurtres de plus en plus sadiques au cours desquels il violait, assassinait et buvait le sang de ses victimes, Kürten plongea la population locale dans une terreur quotidienne. Sans entrer dans les détails macabres de ses crimes, il faut cependant signaler que Kürten aimait réellement le sang. En lien avec une sexualité bestiale et totalement débridée, sa jouissance définitive, son sentiment de puissance, son désir de domination n'étaient complets que lorsqu'il avait bu le sang de sa victime. Ce n'est qu'en 1930, tout à fait par hasard, qu'il fut capturé : une de ses victimes, la seule qu'il n'ait pas tuée, fit la confidence dans une lettre à une amie du viol dont elle avait été victime. Cette lettre fut lue par la mère de la destinatrice, qui alerta immédiatement la police. Kürten fut guillotiné en 1931, sans exprimer le mondre sentiment de remords ou de culpabilité. Hasard de l'histoire ou prémonition macabre, c'est pendant la montée du nazisme que l'Allemagne a connu ses plus sinistres criminels (Kürten, préfigurant quelque part les atrocités commises par la suite).
Le vampire de Nuremberg
Nous connaissons peu de choses sur Kuno Hoffman, sinon qu'il est né en 1932 et qu'il fut arrêté en 1972 suite au meurtre d'un couple dans des conditions de barbarie extrême. La spécificité du vampire de Nuremberg provenait de son goût immodéré du sang des femmes récemment enterrées. Il rôdait ainsi souvent la nuit dans le cimetière de la ville, puis se livrait à un rituel qui se déroulait de la façon suivante : profanation, exhumation des corps, éviscération et absorption du sang. Cette nécrophilie doublée de vampirisme se transforma cependant en meurtre pur et dur avec l'assassinat (et la soumission au même rituel) du couple mentionné plus haut. Après son arrestation, les psychiatres qui l'ont interrogé ont estimé que son goût pour le sang des femmes compensait une impuissance à les satisfaire.
Le vampire de Sacramento
Autre cas de vampirisme moderne, plus proche de nous celui-ci : Richard Chase (1950-1980). Complètement obnubilé par le sang, au point de tenter de s'injecter celui de ses victimes, le vampire de Sacramento traversa son enfance troublée sous l'influence d'une mère paranoïaque qui était persuadée que son mari cherchait à l'empoisonner. Ce détail a son importance puisque les premières attrocités commises par Chase, dès l'enfance, consistait à étriper puis à boire le sang des lapins - par peur de manquer de sang. La motivation de ces actes venait clairement de la phobie maternelle : sa mère aussi avait peur pour son sang. Placé dans un centre psychiatrique, Chase effraya son monde en développant un sadisme confirmé envers les animaux, mais que les médecins de l'époque n'estimaient pas assez dangereux pour justifier sa rétention. Libéré de l'hôpital psychiatrique, Chase exerça son sadisme et son vampirisme envers les animaux pendant plusieurs années : Il fut même arrêté sur la route avec des litres de sang d'animaux dans le coffre. Tout bascule en 1977, le jour où il assassine une femme choisie au hasard (il justifiera son passage à l'acte en évoquant une dispute avec sa mère).
S'ensuivit toute une série de meurtres abominables, au cours desquels Chase mange les tripes et boit le sang de ses victimes, dont celui d'une femme enceinte de trois mois. Après sa capture, Chase dira avoir agi sous le commandement de voix qui lui intimaient l'ordre de tuer et de boire le sang de ses victimes. Il dira aussi, de manière très fidèle au mythe de Dracula, qu'il épargnait les personnes dont les portes étaient fermées à clé (Dracula ne tuait qu'après avoir été invité par ses victimes). La psychose meurtrière de Chase n'a pas de point commun avec celle de Kürten, puisque ce dernier agissait par pur sadisme, afin de satisfaire sa soif de domination. Chase, lui, tuait sur "ordre", persuadé que son sang se dessècherait s'il ne le renouvelerait pas.
Vampirisme collectif
On connaît la folie des sectes qui parfois culmine dans le suicide de ses membres ou dans des rites sacrificiels à tendance sataniste,. Mais nous connaissons un peu moins bien l'existence d'une secte, dans les années 1970, dont le rite principal consistait à boire du sang humain. Alexander Capesi, fondateur et gourou de la secte, se disait descendant direct du comte Dracula et inspirait de la sorte le respect aveugle de ses adeptes. La secte organisait deux séances de "dégustation" de sang humain par semaine et avait même créé une banque de sang pour satisfaire aux besoins de ses membres. Mais l'aventure s'arrêta net en 1970 à Istambul, lorsque le gourou et les adeptes de la secte commirent un meurtre pour assouvir leur soif de sang. Cependant la sombre histoire de cette secte barbare ne doit pas pour autant occulter le développement "pacifique" de communautés de vampires parfaitement inoffensifs (on parle même d'une "scène underground"), qui se contentent de développer une relation un peu kitsch à l'esthétique vampire, autrement dit à une variante du mouvement gothique.
Les dossiers du mystère
Voilà, donc si j'ai inséré cet article ici, c'est principalement dû au fait que ces personnes buvaient le sang de leur victime... je n'ai pas jugé utile de créer un nouveau post uniquement pour cela
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