Avant toute chose, bonjour à toutes et à tous. Si je me suis décidé à m'inscrire sur ce forum, c'est qu'à ce jour je n'ai essuyé que moqueries, quolibets et mépris de la part de mon entourage, totalement incrédule au récit de mes récentes expériences, certes peu banales...
J'ai entretenu, depuis ma plus tendre enfance, une relation très étroite avec mon grand-père maternel, aujourd'hui décédé depuis sept ans (quasiment jour pour jour, en fait). J'étais alors âgé de treize ans et sa mort a laissé un grand vide dans ma vie de jeune garçon, puisqu'en fait je le considérais, et le considère toujours, et ce à juste titre vu le peu d'affection que m'ont communiqué mes propres parents, comme la seule personne qui ait réellement pris en charge mon éducation. J'étais tout bonnement terrassé par sa brutale disparition. Ajoutons à cela un père et une mère trop affairés professionnellement, une soeur exilée depuis belle lurette aux confins des Etats-Unis ; je me retrouvai subitement seul au monde, sans personne à qui faire part de mes émois (ma nature ultra-réservée m'empêche de me faire beaucoup d'amis)... Conséquence logique : repli caractérisé. Des journées, des soirées entières passées cloîtré dans ma chambre à ressasser toujours les mêmes souvenirs, encore et encore et encore... mais surtout à me détruire psychologiquement et socialement. Malgré les cours et tout ce que cela implique, je ne vois que très peu de monde, et j'ai des rapports assez difficiles avec ces quelques personnes...
Ma table de nuit est ornée d'un magnifique portait de mon grand-père en noir et blanc, une photo que j'avais prise à peine un mois avant son passage de vie à trépas. Un soir, après une journée tout bonnement catastrophique (crises d'agoraphobie et autres délices...), à bout de nerfs, je regagnai mon domicile, me précipitant en hâte vers ma chambre. Je deviens blême : le cadre protégeant ladite photo jonche le sol, en miettes. Pas simplement fêlé comme s'il était juste tombé de la petite table, mais réellement détruit. Ce qui me frappe également, c'est l'atmosphère qui règne, malsaine... et il fait anormalement froid. Mais cela ne s'arrête pas là. Etrangement, la photo n'a pratiquement subi aucune altération, aussi je la pose soigneusement sur le lit à mes côtés et m'affaire donc à ramasser les débris, secoué et plus qu'intrigué par cette découverte. A un moment donné je relève légèrement la tête en direction de mon radio-réveil pour consulter l'heure. Je remarque que les chiffres de l'écran à cristaux liquides clignotent, exactement comme après une panne de secteur. De prime abord l'heure indiquée m'a parue tout à fait erronée, puis, deuxième choc : je me rends compte que les chiffres indiquent l'heure précise du décès de mon grand-père... Mon premier réflexe à cet instant est de jeter un regard sur son portrait. Le coup de grâce ; deux minces filets de ce qui s'apparentait à du sang coagulé (couleur tirant sur le marron) semblent s'écouler de ses yeux... et je ne reconnais pas l'expression de son visage, soucieux, presque grave... alors que je l'avais photographié tout sourire. Trop d'émotions pour moi, surtout en cinq minutes de temps : je tombe dans les pommes.
J'ai dû heurter un montant du lit dans ma chute ; une superbe bosse trône au beau milieu de mon front. Brouillard. Les souvenirs me reviennent doucement, mais tout les éléments ne concordent pas : si le cadre est bel est bien en mille morceaux, le radio-réveil indique l'heure exacte et la photo ne porte aucune trace suspecte...
Jusqu'ici personne n'a voulu me prendre au sérieux. Il faut dire que je n'ai pas la réputation de quelqu'un de très équilibré. Mais je sais pertinemment que quelque chose d'anormal s'est produit. J'espère donc rencontrer ici des personnes réceptives à mon histoire et éventuellement prêtes à m'éclairer sur ce qui m'est arrivé.
Merci d'avoir pris la peine de lire ceci jusqu'au bout.
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