La Soka Gakkai appartient bien au bouddhisme, il n'y a pas de toute là-dessus. En fait, pour être plus précis, il s'agit d'un sous-courant (moderne, créé au début du XXème siècle) au sein d'un courant (le bouddhisme de Nichiren) dans une école (le bouddhisme Tendai) d'une grand mouvement (bouddhisme vajrayana) du bouddhisme... Ouf !
De fait, la Soka Gakkai présente certaines particularités et originalité en terme de croyances et de cultes par rapport aux mouvements bouddhistes principaux (bouddhisme tibétain, zen...)... mais le bouddhisme n'est pas homogène, chaque courant de cette religion possède ses propres caractéristiques, donc en soi ça ne suffit pas pour dire que la Soka Gakkai a rompu avec le bouddhisme.
Tu trouveras un résumé des pratiques de la Soka Gakkai (que je connais mal, j'avoue) sur Wikipédia, et ça m'a l'air correct pour le peu que j'en sache. Pour résumer grossièrement, disons qu'il s'agit d'une relecture moderne du bouddhisme - sachant que le bouddhisme de Nichiren est déjà en soi une simplification du bouddhisme destinée à la rendre plus accessible au peuple... c'est un bouddhisme
extra light, si on veut. La Sokai Gakkai s'affranchit de certains de ses aspects jugés contraignants ou non compatibles avec la vie quotidienne actuelle (le clergé, la pratique la méditation...) et s'articule autour de petites pratiques journalières, de réunions entre membres, etc...
Je ne crois pas que la Soka Gakkai soit une secte, cela dit (et le gouvernement français non plus, au vu des derniers rapports de la MIVILUDES). Les accusations de sectarisme viennent à mon avis :
- de l'organisation du groupe en France, qui se rapproche de celle des groupes évangélistes et des témoins de Jéhovah : les réunions ont lieu à tour de rôle chez des membres du groupe, où l'on chante des mantras, l'on discute de certains points de l'enseignement bouddhiste... Partant de là, même si la religion n'est pas sectaire au sens strict dans ses statuts, il y a des dynamiques de groupe importantes, de la pression sociale exercée par les membres, l'aliénation de adhérents... qu'on retrouve également dans les « vraies » sectes
- la Soka Gakkai, comme la plupart des mouvements issus du bouddhisme de Nichiren, a fortement recours au prosélytisme et à la propagande pour convertir de nouveaux membres et répandre ses idées (là où les autres mouvements bouddhistes préfèrent en général laisser les gens libre de choisir leur voie, ou les convertir en douceur). De la même façon, la Soka Gakkai se montre très agressive vis à vis des autres courants du bouddhisme, qu'elle n'hésite pas à attaquer sur certains points de la doctrine, des croyances... alors que les bouddhistes sont plutôt pacifistes entre eux (du moins à l'heure actuel, historiquement ça n'a pas toujours été le cas et il y a eu des guerres de religion bouddhistes en Chine et au Japon durant le Moyen-Age).
Pinzoi a écrit:
... comme ce fut le cas pour ce Siddhartha Gautama ? (oui, je fais mon intéressant là, en sortant le patronyme "état civil" de Bouddha, mais c'est mon pote Wikiwiwi qui m'a dit que ça ferait plus "cultivationner" de l'introduire dans ma réfléxion
).
En fait, le français moyen associe bien souvent le terme Bouddha au prince Siddharta Gautama, né au VIème siècle av. J.C. et fondateur de la religion (parce que c'est le seul personnage du bouddhisme que le français moyen connaît)... Mais il existe également une multitude d'autres maîtres spirituels selon le mouvement bouddhiste considéré, dont certains prennent parfois plus d'importance que Siddharta Gautama lui-même.
Par exemple, les bouddhistes zen se réfèrent très souvent à Bodhidharma (
daruma en japonais), le père spirituel du mouvement ; des moines zen parlant du « Bouddha » peuvent en réalité faire allusion à Bodhidharma et non pas à Siddharta Gautama.
En outre, dans le discours des bouddhistes, le terme Bouddha peut prendre un sens plus général et désigner « l'éveillé » dans l'absolu (dans l'expression « développer l'esprit du Bouddha », par exemple).
Moralité : si l'on ne veut pas entretenir d’ambiguïté et être précis dans les termes, on peut parler de
Gautama Bouddha pour faire allusion au fondateur de la religion.