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 Sujet du message: La Nasa éclipse la Lune.
MessagePosté: Mar Mars 30, 2010 17:02 
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La Nasa éclipse la Lune.

En renonçant à retourner sur l’astre, Obama permet à la coopération de remplacer la compétition dans la conquête spatiale. Et d’ouvrir la voie aux premiers pas d’un astronaute sur un astéroïde…



Barack Obama a t-il tué le rêve de la «nouvelle frontière» ? L’héritier politique de Kennedy - celui qui lança les Etats-Unis à la conquête de la Lune - a-t-il sifflé la fin de l’histoire des astronautes, comme ultime conséquence de celle de la guerre froide, qui fut le carburant des vols habités depuis Gagarine ? C’est possible, mais pas certain. Car, espèrent les aficionados de la conquête spatiale, de cet abandon du retour sur la Lune pourrait sortir une renaissance de l’exploration humaine du système solaire. Une renaissance fondée sur la coopération et non la compétition, et visant les astéroïdes, comètes et autres «petits corps». Paradoxe ?

«Je n’arrivais pas à le croire», admet Jean-François Clervoy. L’astronaute français livre ainsi sa première réaction à l’annonce des décisions de Barack Obama, début février, présentées comme «la marche de la mort» des vols habités américains, selon le mot de Richard Shelby, sénateur de l’Alabama. En prenant connaissance du budget 2011 de la Nasa, Clervoy fut rassuré : comment un renoncement pouvait-il se traduire par une augmentation du budget de l’Agence spatiale américaine ? Un budget de 18 milliards de dollars (en augmentation de près d’un milliard), mais scellant l’annulation du programme Constellation, dans lequel, pourtant, 9 milliards de dollars ont déjà été engloutis.

Constellation, lancé sous George Bush, c’était «Back To The Moon». Soit deux fusées à l’ancienne, baptisées Arès (nom grec de la planète Rouge) ; une capsule, Orion, présentée comme «Apollo dopée aux stéroïdes» par l’ancien patron de la Nasa, Mike Griffin ; et un module lunaire, Altaïr. Aucune invention, ni conceptuelle ni technologique, et un retour dès 2020 sur l’astre de la nuit. Problème : la commission Augustine, nommée par Obama, concluait en septembre dernier que ce n’était pas réalisable dans les délais et les coûts prévus, et que l’intérêt de cette stratégie n’avait rien d’évident. La décision est tombée, rude : on arrête tout.
Un trou de près de dix ans

La raison profonde de cet arrêt ? La politique. Celle qui mène depuis 1961 le destin des cosmonautes. Khrouchtchev voulait exhiber la puissance de l’URSS et son socialisme. Kennedy poursuivait le même objectif pour les Etats-Unis et le capitalisme. Gagarine et Armstrong en furent les héros. Or, le «moteur de la compétition s’est arrêté, faute de carburant», constate Gérard Brachet, ex-PDG du Cnes, l’agence spatiale française. Ce moteur fut puissant, mobilisant d’importantes ressources financières, techniques, et intellectuelles.

Ainsi, lorsque le programme Constellation fut lancé en 2004, c’était pour contribuer au «leadership américain», politique, technologique et économique sur Terre, et pas pour jeter de l’argent aux étoiles. Si Obama a décidé d’arrêter ce programme, c’est d’abord parce que cet objectif là n’est pas atteignable. Un nouvel assaut lunaire sous le drapeau américain aurait tourné à la farce.

En 2011, au plus tard, les trois dernières navettes spatiales seront au musée. Les héritiers d’Armstrong seront contraints, pour quitter la Terre, de grimper dans une Soyouz, à Baïkonour, en payant un écot à Roscomos, l’agence russe. Ecot dont le montant, de 306 millions de dollars jusqu’en 2012 pour quatre allers-retours, sera «différentaprès», avertit Anatoly Perminov, le patron de Roscomos.

Soucieuse de ne pas dépendre totalement des Russes, la Nasa va donc lancer un appel d’offres aux industriels pour une fusée et une capsule capables de desservir la station. Y participeront les nouvelles entreprises Space X et Orbital Science, à la lutte avec Boeing et Lockheed Martin, dans le but de construire des engins moins sophistiqués et moins chers qu’Arès et Orion.

Mais le calendrier annoncé (2015) fait sourire Gérard Brachet : «Les nouveaux entrants sous-estiment les contraintes de sécurité, je ne vois rien venir avant 2018.» Pour ce spécialiste, les Etats-Unis se préparent à un trou de près de dix ans dans l’accès à l’espace indépendant. Un trou pendant lequel seuls les Russes, qui ont déjà le monopole d’une fonction vitale de la station - l’évacuation d’urgence en cas d’accident - pourront lancer des astronautes. Qu’ils cessent et se profilerait alors ce que Clervoy perçoit comme une «régression de l’humanité».

Pourtant, et c’est le premier paradoxe des décisions d’Obama, les astronautes américains vont pouvoir continuer à aller dans l’espace. Il vient en effet d’autoriser la Nasa à entretenir la Station spatiale internationale (ISS) au-delà de 2015.

La station va donc vivre au minimum jusqu’en 2020. Gros soulagement en Europe, en Russie, au Japon, au Canada, où l’on acceptait mal l’idée d’avoir investi autant pour abandonner une station en parfait état. Côté européen, Clervoy fait ses comptes : «Avec un arrêt en 2015, il restait trois vols pour les Européens. Allonger la vie de l’ISS, c’est garantir de nouveaux vols.»

Cet espoir de vols peut-il se prolonger et aller plus loin ? Pour l’ISS, on s’achemine doucement vers l’idée ainsi caressée par Jean-Jacques Dordain, le tenace directeur général de l’Agence spatiale européenne : la station orbitale deviendrait une «infrastructure permanente». Un peu comme «les bases en Antarctique», rêve Clervoy. L’actuelle peut en effet durer «encore vingt ans au plan technique, précise l’astronaute. Tous les équipements sont remplaçables, mêmes les panneaux solaires, et peuvent être acheminés par les cargos européens et japonais.»

Les chefs des agences spatiales viennent même d’engager une certification de ces matériels pour 2028. Quant aux modules eux-mêmes, si la navette n’est plus là, les fusées Proton peuvent mettre sur orbite des modules russes. Dans dix ou quinze ans, des lanceurs lourds américains ou européens pourraient en lancer de nouveaux.
Tester la déviation d’astéroïdes menaçants

De cette station, l’homme peut-il s’élancer pour aller plus loin et explorer le système solaire ? Oui, et c’est le deuxième paradoxe de la décision d’Obama. Finalement, la Lune et Mars sont des leurres. Proche, à trois jours de vol avec la technologie actuelle, la Lune a ceci d’ennuyeux qu’on y est déjà allé. Or, explorer, souligne Clervoy, «c’est aller là où personne ne s’est rendu». Quant à Mars, le pire n’est pas qu’elle exige un an pour faire l’aller-retour, à condition de ne pas rester longtemps sur place, c’est surtout un puits de gravitation.

Or, aller dans l’espace, c’est grimper hors du puits de gravitation terrestre. C’est difficile, dangereux, cher et coûteux en énergie. Comme d’y redescendre, car on revient avec la vitesse acquise pour en sortir - plus de 20 000 km/h. Une fois là-haut, et si vous allez vous poser sur une autre planète, c’est rebelote. Il faut y descendre prudemment, au risque de s’y écraser, puis en redécoller. Ce qui suppose d’avoir emporté le carburant nécessaire ou de le fabriquer sur place. La Lune ne constitue donc pas un bon point de départ vers le reste du système solaire. Ni le test des technologies spatiales, tant elle diffère de l’atmosphère et des poussières de la planète Rouge.

D’où l’idée défendue par l’un des clubs les plus selects du monde, The Association of Space Explorer, formé par des astronautes, cosmonautes, spationautes et autres taïkonautes : viser un astéroïde, une comète ou l’un des satellites de Mars, comme Phobos et Deïmos. Clervoy l’assure, «il y a un consensus pour convaincre les agences de choisir des petits corps comme première cible».Au bout du voyage, plus de puits gravitationnel, mais un corps où se poser et décoller en douceur, sans débauche d’énergie. Cerise sur le gâteau, on pourrait, selon Clervoy, vendre au public «un objectif de sécurité concernant tous les Terriens, puisque l’on pourrait y tester des techniques de déviation d’astéroïdes géocroiseurs, susceptibles de dévaster notre planète».

Ce nouvel objectif déclenche toute une série de conséquences quant à la stratégie spatiale et aux technologies. Pour sortir de l’atmosphère, se hisser en orbite basse et rejoindre la station, la propulsion chimique reste l’unique solution. Solide (à poudre), ou liquide (hydrogène et oxygène, ou kérosène), elle seule permet la puissance nécessaire au coup de rein initial. Il faudra donc toujours un gros lanceur capable de mettre au moins 20 tonnes là-haut. Tout change une fois sorti du puits terrestre, et tant que l’on ne retombe pas au fond d’un autre puits de gravitation : dans le vide, une poussée faible, mais de longue durée, peut vous emporter très loin avec peu de matière.

A petite échelle, c’est déjà démontré avec des moteurs d’un genre tout nouveau. Un gaz y est ionisé par une source électrique, puis chauffé à 10 000° C, confiné et accéléré par des champs magnétiques, et enfin expulsé à très grande vitesse par une tuyère (canal d’éjection des gaz). Equipée d’un tel moteur, la sonde européenne Smart, partie de l’orbite terrestre, a mis plusieurs semaines pour rejoindre la Lune, mais en n’utilisant que 75 kg de xénon. Au Johnson Space Center de la Nasa, sous la direction de l’ex-astronaute Franklin Chang-Diaz, le moteur Vasimr (moteur magnétoplasmique à poussée variable) a réussi ses premiers tests. Il devrait être mis à l’épreuve sur l’ISS en 2013. Sa performance : pour maintenir l’ISS à son altitude, il aurait besoin de 320 kg d’argon par an, contre 7 tonnes de carburant classique pour les moteurs d’aujourd’hui.
Et hop, direction l’espace lointain

Astronautes et ingénieurs extrapolent déjà un Vasimr beaucoup plus gros, alimenté par un générateur nucléaire… et hop, direction l’espace lointain. Cette perspective glorieuse, mais incertaine, suppose de disposer d’une station en orbite qui servirait de port d’attache et d’arsenal où ces vaisseaux futuristes seraient assemblés par des astronautes.

Elle suppose surtout que le moteur de la coopération internationale remplace définitivement celui de la compétition, que seule la Chine semble encore privilégier en annonçant son intention de lancer sa propre station orbitale et un débarquement sur la Lune.

La coopération est un moteur qui, s’il est «plus lent», note Gérard Brachet, peut se révéler plus solide à long terme, les engagements internationaux étant plus délicats à rompre. L’expérience de l’ISS semble lui donner raison, où, s’amuse Clervoy qui s’en est chargé, Américains, Russes, Européens et Japonais ont fini par se mettre d’accord sur toutes les icônes des interfaces homme-machines. Un jour, peut-être, même les taïkonautes sauront qu’en cliquant sur une feuille d’arbre verte, on entre dans le système «support vie», gérant entre autres l’oxygène à bord. D’ici à ce que ce soit dans une mission vers un astéroïde, il n’y a qu’un rêve à franchir.


http://www.liberation.fr/sciences/01016 ... se-la-lune

:( J'espère que de mon vivant on pourra revoir l'homme sur la lune (ou mieux Mars) c'est dommage c'est une des seules choses que Bush avait fait de bien...

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 Sujet du message: Re: La Nasa éclipse la Lune.
MessagePosté: Mar Mars 30, 2010 17:46 
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Haha ils annulent dur dur quand on y est jamais allé .. :lol:
Moi aussi j'aimerais bien VOIR un jour un homme sur la lune pour la première fois :)

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 Sujet du message: Re: La Nasa éclipse la Lune.
MessagePosté: Mer Mars 31, 2010 08:45 
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Inscription: Jeu Février 14, 2008 14:05
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blend a écrit:
Haha ils annulent dur dur quand on y est jamais allé ..
Moi aussi j'aimerais bien VOIR un jour un homme sur la lune pour la première fois

Euuh ironie hein ? :|

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